601« Le quartier Vaugirard est excentré par rapport à nous, surtout depuis qu'ils l'ont transformé en quartier résidentiel. »
Les participants ont le sentiment que le quartier Vaugirard, depuis qu'il a été réhabilité [habitat basé sur des unités et des lots refermés sur eux-mêmes] est encore moins intégré au reste de l'espace urbain et qu'il fonctionne ainsi de manière relativement autarcique.
602« Pour les lycéens, il n'y a pas de lieux de rencontre ou pour manger un sandwich. »
Vu le manque de lieux pour se retrouver après les cours, les lycéens des quartiers St-Jean et St-Jacques auraient l'habitude de se rendre au centre-ville.
603« Le Tarmac, c'est cher et il y a une programmation de base. »
La scène du Tarmac [inaugurée en novembre 2007] fait figure d'équipement culturel peu attractif pour les castelroussins, compte tenu de l'offre trop chère et peu attractive qui y serait proposée.
604« Les pistes dans les boîtes de nuit sont toutes petites. »
Tout en appréciant ces espaces de loisirs, les usagers ont regretté qu'ils soient trop exigus par rapport à la fonction [la danse] qu'ils sont censés remplir.
605« L'aéroport, ça ne sert à rien aux habitants. »
Les participants ont déclaré que l'aéroport n'a jamais été intégré dans leurs pratiques de déplacement et qu'ils le considèrent comme une « non-présence ». Il s'agirait d'un équipement existant, massif et relativement coûteux, qui n'entre en aucune manière dans le paysage géographique des habitants.
606« Dans la forêt, il y a des parcours de santé. »
Les participants ont souligné comme positif l'aménagement de la forêt, qui en ferait un lieu fréquenté et considéré comme un atout de Châteauroux.
607« J'essaye de faire du vélo, mais c'est un risque. »
Si la plupart des distances à Châteauroux peuvent être couvertes en vélo, il n'en reste pas moins que l'usage de ce dernier serait très compliqué en ville, du fait de la faible quantité de pistes cyclables et du peu de parcours sécurisés. [Une ville à taille humaine, donc, mais qui reste prévue pour la voiture.]
Châteauroux | R3 | voisinages
Des équipements trop grands ou trop petits, des lieux et des liens qui manquent.
608« Avant, les gens d'Argenton venaient travailler ici en train. »
Les participants ont signalé que Châteauroux accueille de moins en moins de travailleurs venant de la commune limitrophe d'Argenton, à cause de l'importante diminution de liaisons ferroviaires entre les deux villes. [On peut s'interroger sur la cause de cette baisse de fréquentation : est-elle vraiment due au déclin des transports ou ce dernier est-il la conséquence d'une baisse liée à d'autres facteurs, comme le manque d'attractivité de la ville, notamment par rapport à une commune en développement comme Argenton ?]
609« Argenton, c'est la Venise verte. »
Cette commune aux alentours de Châteauroux se caractériserait par son offre touristique et son environnement très agréable, au point de suggérer la comparaison avec l'une des villes les plus symboliques en termes touristiques : Venise.
610« Argenton, c'est pour ceux sans moyens et pour les petites sorties du week-end. »
Les participants ont décrit Argenton comme un lieu de tourisme très accessible, utilisé pour se ressourcer les week-ends ou comme lieu de vacances pour les ménages à faible revenu n'ayant pas les moyens de partir loin. [C'est donc Argenton qui est devenu un lieu de fréquentation pour les castelroussins et pas l'inverse.]
611« Il n' y a presque plus de train pour aller à Argenton. »
La diminution de liaisons en train avec la commune d'Argenton obligerait à s'y rendre en voiture et, pour ceux qu'ils n'ont pas de voiture, à s'y rendre de moins en moins.
612« On peut aller faire du shopping à Paris et revenir le soir. »
Certains participants ont déclaré que la position de Châteauroux, ainsi que la qualité des liaisons en transports avec Paris, leur permet de se rendre dans la capitale même pour des allers/retours dans la journée.
613« On va à Paris pour les week-end et pour le culturel. »
Les participants ont déclaré intégrer facilement Paris dans leurs pratiques de déplacements liées aux loisirs.
614« L'est et l'ouest de la France sont très mal reliés entre eux, en train. »
Les participants ont signalé que les déplacements en train depuis Châteauroux vers l'est et l'ouest de la France sont très compliqués et peu pratiques. Selon les habitants, cela serait d'autant plus dommage vu la position centrale de la ville. [Une position centrale théorique, en termes euclidiens, mais qui ne correspond pas à la réalité : c'est Paris qui est au centre de la toile des transports, non pas pour des questions de localisation mais pour des questions de domination politique, économique, sociale, etc.]
615« Poitiers, Limoges et Tours sont les villes universitaires de nos enfants. »
Le manque d'offre de formation après le niveau secondaire [hormis l'IUFM et L'IUT] oblige les parents à envoyer leurs enfants étudier, après le Bac, dans les trois villes citées.
616« Depuis qu'il y a IKEA, on va souvent à Tours. »
Les participants fréquentent beaucoup plus Tours depuis l'installation du magasin IKEA. [Usage d'une ville voisine comme un des espaces commerciaux de Châteauroux, malgré une distance de 120 km, systématiquement parcourue en voiture.]
Châteauroux | R3 | politique
Une ville et une population en manque d'événements et de lieux fédérateurs.
617« Le 21 juin, tout Châteauroux est là. »
Les participants ont souligné que la population de la ville réagit très positivement lorsque des événements sont proposés, preuve du fait qu'elle serait en attente d'une offre urbaine plus qualitative et plus riche, en dehors de moments très ponctuels, comme la fête de la musique du 21 juin. Les participants ont signalé que lors de ce type de manifestation, on voit beaucoup plus de monde dans les rues de la ville, notamment au centre.
618« Dès qu'il y a quelque chose, les gens sortent. »
Les participants ont signalé que les habitants de Châteauroux utiliseraient davantage la ville comme espace de rencontre s'il y avait davantage d'activités proposées.
619« Le Parc [Belle Isle] n'est fréquenté par tous que le 14 juillet. »
Les habitants ont déclaré que ce parc était fréquenté surtout par les habitants du centre-ville et qu'il ne parvenait à attirer un public plus nombreux et plus mixte qu'à l'occasion d'événements très précis, comme la fête nationale du14 juillet.
620« La place de la mairie est un lieu de rencontre, c'est de là qui partent toutes les manifs. »
Suite à une question de notre part concernant les lieux de rencontre en ville, les participants ont indiqué qu'il n'y avait que la place de la mairie. Ils ont précisé que c'était un lieu central pour les manifestations.
621« La MLS [Maison des Loisirs et de la Culture] c'est plutôt pour les Bobos [Bourgeois/Bohèmes]. »
Les participants fréquentent très peu cet établissement culturel [situé dans le parc Belle Isle] à cause de son inaccessibilité : les prix y sont élevés et le public est issu d'une couche sociale qui serait distante vis-à-vis d'eux.
622« Dès qu'on a résidentialisé et mis des grilles, on n'a plus pu aller voir des voisins. »
Certains participants ne semblent pas avoir apprécié les projets de requalification du bâti du quartier St-Jean. Notamment, parce que le fait de clôturer les immeubles par des grilles, empêcherait une certaine spontanéité dans la relation avec les voisins existant, d'après eux, dans les immeubles.
Châteauroux | R3 | stratégie
Grandir.
623« On a l'IUFM, mais il va fermer à la fin de l'année. »
Les participants ont manifesté leur regret quant à la prochaine fermeture de l'Institut Universitaire de Formation des Maîtres. Sa présence, d'après eux, conjuguée à celle d'une antenne universitaire, pourrait rendre la ville plus attractive au niveau régional.
624« Le Tarmac est sous-exploité. »
Les participants ont déclaré que, vue la capacité d'accueil de la scène et son caractère neuf, elle ne parvient pas à assumer le niveau d'offre urbaine qu'elle aurait dû susciter et donc à élever le niveau urbain général de Châteauroux.
625« Avec les problèmes du volcan en Islande, on a exploité l'aéroport qu'on a ici. Comme quoi, il peut marcher. »
À l'occasion des événements climatiques de mars 2010 (éruption du volcan islandais Eyjafjöll), les castelroussins ont constaté que l'aéroport de Déols avait un potentiel de développement, sous exploité pour le moment. [La conjoncture étant très exceptionnelle, on peut cependant douter que cet aéroport puisse effectivement constituer une alternative durable aux flux majoritaires commandés par les principaux aéroports français.]
Châteauroux | R4 | urbanités
Un centre-ville qui ne joue pas son rôle.
626« À Paris tout est centré, ici on n'a que des périphéries. »
D'après les habitants, Châteauroux n'aurait pas un espace central où l'on peut « tout trouver » [au niveau de l'offre commerciale mixte, des loisirs, des équipements divers et variés]. Ce manque ferait percevoir la ville comme un ensemble de banlieues, où l'on peut trouver des offres spécifiques [ex. marché moins cher, offre culturelle, offre commerciale] mais de manière dispersée.
627« À CapSud on passe inaperçu. »
Les habitants sont revenus dans cette réunion sur le fait qu'ils se sentent plus à leur aise dans des espaces comme celui du centre commercial CapSud que dans d'autres espaces du centre-ville. En effet, l'inattention qu'ils suscitent dans un lieu comme CapSud leur fait préférer sa fréquentation à celle du centre-ville. La diversité et la densité du centre commercial ferait en sorte qu'il fonctionne comme un espace public, plus ouvert et plus mixte. [On voit donc ici un espace périphérique semi-public fonctionner comme devrait le faire un centre-ville, si le degré d'urbanité était suffisant.]
628« Il n'y a plus que des lieux de consommation au centre-ville. »
Les participants ont exprimé le regret de ne pas avoir les ressources pour accéder complètement à l'offre du centre-ville, car celle-ci serait exclusivement fondée sur la consommation [bars, commerces haut de gamme]. Ils ont exprimé le souhait d'avoir des espaces au centre-ville, où se retrouver sans forcement devoir passer par la mobilisation d'une ressource économique. [Le caractère partiellement inaccessible du centre-ville lui ôte donc une de ces principales fonctions, celle du brassage généralisé des populations, résidant par ailleurs dans des quartiers distincts, permettant ainsi de conférer une certaine homogénéité à l'ensemble urbain.]
Châteauroux | R4 | populations
Une dynamique de diversification qui pose la question du brassage : ensemble ou à côté ?
629« Les immigrés sont une nouvelle population de souche. »
La population d'origine immigrée a été identifiée comme une des composantes les plus importantes de la population castelroussine pour l'avenir. Sa présence est depuis des années de plus en plus enracinée dans le tissu et dans le fonctionnement de la ville, au point que les habitants la considèrent comme une nouvelle « population de souche. »
630« Le vieillissement de la population est évident dans la ville. »
Les conséquences du vieillissement de la population sur la ville sont visibles à travers, d'une part, la fermeture des écoles et d'autre part, l'ouverture de maisons de retraite.
631« Les adolescents des autres communes limitrophes viennent à Châteauroux. »
Par rapport aux autres communes des alentours, Châteauroux et notamment son centre-ville, exercerait une attractivité importante sur les adolescents, venant profiter des lieux de rencontre et des aménités du centre-ville.
632« Si les Chinois restent entre eux, on ne les verra pas. »
Concernant le projet du CBD sino-français et son impact en termes de populations, les participants ont signalé que si les Chinois reproduisent le même modèle d'intégration [de non-intégration] expérimenté dans d'autres contextes européens, leur présence n'apporterait rien à l'économie urbaine ni à la diversification de la population castelroussine.
633« Les fonctionnaires habitent plutôt en périphérie. »
Certains couches socio-professionnelles de la population résident dans des périphéries résidentielles plus aisées. Ces populations travaillent en centre-ville ou dans les villes alentours.
634« Par rapport à l'homogénéité du centre-ville, St- Jean et St-Jacques sont véritablement mixtes. »
Les participants ont, à plusieurs reprises, souligné que le centre-ville serait, du point de vue démographique, très homogène [couches aisées] par rapport aux quartiers de St-Jean et St-Jacques, où non seulement les populations sont plus diverses et où le mélange s'effectue au quotidien.
635« Les couches les plus aisées de la ville résident au centre-ville mais de plus en plus à Poissonnier et Saint-Maur. »
Les habitants ont décrit une dynamique de péri-urbanisation des composantes de la population les plus aisées, telles que les cadres ou les fonctionnaires. Ces couches privilégieraient le périurbain dans leurs arbitrages résidentiels, en utilisant plutôt le centre-ville pour le travail et pour leurs courses.
Châteauroux | R4 | conservation
Des relations d'usager à équipement et pas de ville à ville.
636« St-Jacques et St-Jean sont les seuls quartiers où il y a une identité forte. »
Du fait de leur mixité sociale très poussée, qui se conjugue à une présence des populations d'origine immigrée ainsi qu'à des caractéristiques très marquées [ex. marché bio], les quartiers dégageraient une « ambiance » spécifique, originale par rapport à celle du centre-ville celle du centre-ville.
637« À Châteauroux, il n'y a rien qui soit beau au point d'attirer les gens. »
Selon les habitants, Châteauroux ne disposerait d'aucun élément historique, architectural ou paysager en mesure d'attirer des flux touristiques.
638« Contrairement à Bourges ou Tours, Châteauroux n'a pas une unité architecturale. »
Les habitants ont beaucoup insisté sur le manque de cohérence et d'esthétique du bâti. Ce dernier se caractériserait par un certain degré de mélanges qui ne serait ni attractif ni intéressant et qui est considéré comme le résultat des choix urbanistiques qui ont échoué.
Châteauroux | R4 | environnements
Des espaces forts, une ville faible.
639Une dynamique de péri-urbanisation de plus en plus importante.
Châteauroux est dans une dynamique de péri-ubanisation qui entraîne une forte fréquentation de la ville en journée (pour le travail, les achats et les démarches administratives, l'école, les loisirs, etc.) mais qui s'accompagne d'une résidentialisation en dehors de la ville.
640« Les gens qui vivent ou travaillent à Châteauroux vont à Capsud. »
Les participants ont expliqué que les populations présentes à Châteauroux ont tendance à fréquenter le centre commercial Capsud plutôt que le centre-ville, et ne se rendent que très peu dans les autres quartiers de la ville.
641« Avant, en centre-ville, il y avait une salle de billiard. »
En partant de l'exemple de la fermeture d'une salle de billiard au centre-ville, les participants ont décrit un processus de changement consistant en une réduction importante au fil des années de la diversité de l'offre urbaine au centre-ville, désormais centré sur le commerce.
642« Le centre culturel de l'Equinoxe [centre-ville] marche mieux que le Tarmac. »
Le centre culturel Equinoxe serait une véritable référence capable de rendre attractif le centre-ville et Châteauroux tout entier grâce à l'offre proposée, à l'accessibilité des prix et du lieu. La preuve en est, selon les habitants, que l'Equinoxe a plus d'abonnés que le stade berrichon.
643« L'université de Châteauroux est une fac de proximité. »
Les habitants ont déclaré ne pas considérer l'université de Châteauroux comme une ressource majeure, étant donné qu'elle a un « rayonnement de 120 km » et qu'elle se caractériserait par des cursus très standards à faible spécialisation. Cette caractéristique handicape fortement sa capacité à attirer des étudiants au-delà du département.
644« Il devrait y avoir plus de transports entre le centre-ville et les quartiers de St-Jacques et St-Jean. »
Les habitants souhaiteraient augmenter les liaisons [en termes de fréquence, notamment le soir et la nuit] entre le centre-ville et leurs quartiers. La faible distance séparant ces espaces, facilement franchissable à pied, mériterait d'être exploitée, pour améliorer l'intégration de l'espace urbain castelroussin.
645« Nous sommes beaucoup plus intégrés à la ville que ne l'est le quartier Veaugerard. »
En essayant de hiérarchiser les quartiers, les participants se considèrent beaucoup plus intégrés au centre-ville que le quartier Veaugerard où, par exemple, il n'y a ni marchés ni équipements attractifs, comme on peut en trouver à St-Jean et St- Jacques.
646« La Biocoop a un rayonnement départemental, voire au-delà. »
Le grand commerce Biocoop spécialisé dans les produits biologiques, situé dans le quartier, attire des populations de toute la ville et au-delà.
647« Ici, c'est un quartier nature et où l'on se sent bien. »
La forêt et le lac Chevalier, associés au grand marché bio, dans le quartier St-Jean, ont été identifiés comme autant des ressources à exploiter pour véhiculer l'image d'un quartier « bio », attractif en termes de loisirs et de pratiques écologiques.
648« Le marché de St-Jean et St-Jacques est une vitrine de la mixité. »
Pour s'apercevoir de la mixité du quartier et l'apprécier, il suffirait de se rendre au marché, qui brasse effectivement des populations d'origines et d'extraction sociale très diverses.
649« Le marché de St-Jean est considéré comme exotique car on y trouve des choses qu'on ne trouve pas ailleurs [dans la ville]. »
Cette particularité de l'offre rendrait ferait du marché l'un des plus attractifs et fréquentés de la ville, en attirant des gens au-delà même de la commune. Selon les habitants, ce marché est un atout et une ressource importante du quartier.
650« Auparavant on appelait ces quartiers Bab el Oued [quartier renommé d'Alger]. »
Les participants ont souligné le fait que les projets de requalification urbaine réalisés durant ces dernières années [démolition des tours et reconstruction, espaces verts, etc.] auraient contribué à changer fortement l'image de ces quartiers. Ils seraient passés de banlieue immigrée à quartier mixte de ville et devenus notablement plus attractifs pour certaines catégories de population, attirée par le brassage culturel qu'ils proposent.
Châteauroux | R4 | voisinages
Des atouts ponctuels et dispersés (centre culturel Equinoxe ; marché ; Biocoop ; Capsud, etc.).
651« La Brenne attire beaucoup de gens de partout. »
Les participants ont déclaré se rendre souvent dans la Brenne - qui a un rayonnement bien au-delà du département - pour les vacances ou pour se promener.
652« Dans la Brenne, on consomme la nature. »
La plupart des participants ont décrit la Brenne comme un lieu très fréquenté pour son offre environnementale de très haute qualité.
653« Les Brennouses utilisent Châteauroux pour se soigner, pour l'école, pour dépenser. »
Châteauroux exercerait un pouvoir attractif par rapport à la Brenne, pas du point de vue résidentiel ou touristique, mais plutôt du point de vue fonctionnel. [Châteauroux se présente donc comme un centre fonctionnel par rapport aux communes voisines, dans une forme de complémentarité relationnelle.]
654« Les gens d'Argenton exploitent plus la périphérie [ils sont à 15 minutes de CapSud] que Châteauroux. »
Les habitants des communes limitrophes comme celles d'Argenton-sur-Creuse, fréquenteraient plus les périphéries de Châteauroux que son centre à cause du manque de diversification et de richesse commerciale du centre-ville.
655« Le bassin parisien ne vient pas à Châteauroux, mais à la limite, l'utilise comme une étape pour l'Indre. »
Le rapport de voisinage entre Châteauroux et le bassin parisien se baserait sur un usage très ponctuel et limité de la ville, qui serait moins une destination qu'une étape.
Châteauroux | R4 | politique
Diversité ne rime pas toujours avec mixité.
656« Les femmes d'ici vont dans les bars du centre-ville. »
Les participants ont raconté que les femmes des quartiers St-Jean et St-Jacques hésitent ou évitent de se rendre dans les bars de leurs quartiers, en raison de la stigmatisation qui en résulterait, dans la mesure où la plupart de ces bars sont fréquentés par des hommes. En conséquence, elles se rendent plutôt dans les bars du centre-ville, dans lesquels elles passent inaperçues. [Cette dynamique montre l'usage du centre-ville comme un espace d'émancipation pour les femmes, notamment d'origine immigrée.]
657« Ici, sur le quartier, on a des bars communautaires. »
Les bars et les cafés de St-Jean et St-Jacques seraient peu mixtes en termes de clientèle, car la population d'origine immigrée [qui représente une grande partie de la population de ces quartiers] aurait tendance à fréquenter les endroits où se retrouve leur communauté d'origine ou/et d'appartenance. Ces bars seraient qualifiés de « communautaires » par rapport à ceux du centre-ville, appelés bars ou cafés tout court, car ils ne présentent pas une telle spécificités.
Châteauroux | R4 | stratégie
Ouvrir, oui, mais sans se tromper d'échelle.
658« À St-Jean et St-Jacques il n'y a pas de magasins, mais en même temps, s'il y en avait, cela se transformerait en ghetto. »
En imaginant une amélioration de l'offre commerciale [à l'instar de celle du centre-ville] dans leurs quartiers, les participants ont signalé comme risque majeur une sorte d' effet ghetto qui conduirait les habitants de ces quartiers se replier sur eux-mêmes. Ils disposeraient en effet de tous les équipements et de commerces à proximité et n'auraient ainsi plus besoin [et donc envie] de sortir de leur quartier. [Il est à noter qu'il s'agit d'une crainte récurrente chez les habitants des ZUS, visiblement conscients de l'importance de la mobilité et de la mise en relation pour le bon fonctionnement du système urbain.]
659« On devrait développer les échanges scolaires avec les villes étrangères. »
Partant de l'argument que la présence des étudiants étrangers apporte beaucoup de dynamisme aux villes, les habitants ont exprimé le regret de ne pas avoir plus d'échanges internationaux entre les établissements scolaires castelroussins et l'étranger.
660« La scène du Tarmac est surdimensionnée. »
Les participants remettent en cause la pertinence de ce lieu car des villes telles que Poitiers et Tours ont déjà, dans le cadre de leurs politiques d'équipements culturels, créé ce type d'établissements et qu'elles sont plus à même de les exploiter et de les rendre attractifs. Cet équipement ne serait donc pas en mesure de soutenir la concurrence (d'où sa faible fréquentation).
661« Le développement de la ville passe plutôt par le train que par l'aéroport. »
Les habitants préféreraient que soit développé le réseau ferroviaire plutôt que le réseau aéroportuaire, car ils ont conscience que ce dernier serait hors d'échelle par rapport au niveau urbain de Châteauroux et à son développement potentiel.
662« Le CBD [Châteauroux Business District] pourrait se faire près du CapSud, là où il est, c'est absurde. »
Certains participants ne se sont pas montrés a priori contre le projet d'installation d'une zone économique sino-française [appelée CBD], mais plutôt contre le choix du lieu d'installation, c'est-à-dire la zone nord-ouest, près de l'aéroport. Cet espace serait constitué de zones de captage de l'eau et de zones cultivées, faiblement intégrées au système urbain et aux pratiques des habitants. C'est pourquoi, les participants privilégieraient la proximité avec la zone commerciale de Capsud, très fréquentée.
663« Le poids des administrations sur Châteauroux, ça peut être dangereux. »
D'après les participants, la présence des administrations publiques offre de nombreux emplois et attire des habitants (résidents ou usagers). Elle est également une arme à double tranchant car elle créé une forte dépendance économique vis-à-vis d'une seule activité, dont la relocalisation pourrait survenir à tout moment.
664« Il faudrait exploiter les environnements verts qui sont au sud des ZUS. »
Les participants ont proposé d'exploiter davantage les environnements verts [lac Chevalier, forêt] qui se situent à proximité des ZUS, pour faire de celles-ci des quartiers à forte connotation loisirs et nature.
Châteauroux | R5 | urbanités
Un besoin d'urbanité.
665« La différence avec Paris, c'est que si à Paris il t'arrive quelque chose dans la rue, les gens appellent les secours. »
D'après certains habitants, une des différences entre Châteauroux et la capitale serait le fait qu'à Paris les gens auraient une conscience citoyenne plus développée. [Il est remarquable que les habitants des ZUS de Châteauroux aient l'impression que les relations civiques sont meilleures dans une grande métropole que dans leur ville moyenne. On peut dès lors s'interroger sur la perception de la ville comme espace d'appropriation collective par les habitants, qui se sentent visiblement exclus d'une dynamique d'ensemble.]
666« Ici [Saint- Jean] on n'a pas les comportements européens qu'il y a au centre-ville. »
Certains participants [d'origine immigrée] ont expliqué, à nouveau lors de cette réunion, qu'ils se sentent moins exposés au contrôle social de leurs congénères dans le centre-ville que dans leur quartier. Ils préfèrent donc l'anonymat du centre-ville qu'ils associent à un style de vie européen.
Châteauroux | R5 | populations
Quand la diversité devient synonyme de stagnation, voire de repli.
667« Saint-Jean est plus pauvre, plus jeune et plus métissé. »
Par rapport au quartier Saint-Jacques, habité par une population plus âgée et aisée, Saint-Jean, serait peuplé d'une population jeune, plus diverse en termes d'origines et connaissant de fortes difficultés économiques. [Bien qu'ayant tous deux le statut de ZUS, ces quartiers n'auraient donc pas le même profil.]
668« Les bars et les commerces tenus par des primo-arrivants sont très basiques. »
Ces lieux, définis comme « communautaires » lors des réunions précédentes, sont, de fait, peu fréquentés par les femmes pour éviter d'être « mal vues ». Ces établissements ont donc une clientèle et une offre très limitées, qui ne favorise pas leur développement et plus généralement l'essor d'une dynamique commerciale dans le quartier.
Châteauroux | R5 | conservation
Des concurrents plutôt que des voisins.
669« Le festival multi-rythmes, c'est un des moments clés de la ville. »
Ce festival - qui a lieu dans le quartier Saint-Jean - est un moment de sociabilité très importante pour le quartier et pour la ville. Le fait qu'il ait du succès et qu'il attire des populations bien au-delà de Châteauroux en fait un événement important pour les habitants, qui le considèrent comme un « moment important de mixité » et de représentativité de l'esprit du quartier.
670« Je retrouve la même configuration qu'en Algérie. »
Partant du constat que les bars des quartiers sont fréquentés surtout par des hommes, les habitants ont expliqué qu'ils retrouvaient la même organisation et fréquentation des espaces que dans leur pays d'origine [Algérie].
Châteauroux | R5 | environnements
La diversité peut-elle être une identité collective ?
671« Saint-Jean est devenu le centre commercial des quartiers autour. »
Le centre commercial de Saint-Jean est beaucoup utilisé du fait de son ouverture sur la rue principale, y compris par les habitants des quartiers limitrophes, pour lesquels il fonctionne comme un centre fonctionnel de proximité.
672« Avant, les commerces à St-Jean était plus variés et le centre commercial a vieilli. »
Les habitants regrettent que ce centre commercial ne soit pas davantage mis en valeur, tant d'un point de vue fonctionnel qu'esthétique.
673« On va au centre-ville pour se distraire, les jeunes en particulier. »
Les participants ont décrit le centre-ville comme le seul lieu de rencontre et de divertissement de la ville, notamment pour les populations les plus jeunes, qui ne disposent pas d'espaces du même type dans leur quartier de résidence.
Châteauroux | R5 | voisinages
Pas d'emboîtements hiérarchiques mais des voisinages fonctionnels.
674« À Châteauroux, la gare fait partir les gens, c'est la ville dans l'autre sens. »
Les participants ont exprimé par ce constat le sentiment que la gare de Châteauroux se caractérise davantage comme un lieu de départ qu'un lieu d'arrivée. Cela serait dû au manque d'attractivité du chef-lieu castelroussin, duquel on aurait plutôt envie de s'éloigner que de se rapprocher.
Châteauroux | R5 | politique
Des espaces attractifs mais inaccessibles.
675« La passerelle de nuit, il n'y a pas grand monde qui s'y rendrait. »
Les participants ont signalé que la passerelle, tout en étant sûre et très pratique le jour [on peut rejoindre le centre-ville en 10 minutes], est peu sécurisée le soir et par conséquent peu fréquentée.
676« Les festivals les plus intéressants sont ceux qui sont payants. »
D'après certains participants, le festival payant qui a lieu au centre-ville serait plus intéressant que celui de Saint-Jean, gratuit. Cela serait dû au fait que ce festival attire des artistes plus connus, grâce aux bénéfices qu'il génère, et donc un public plus nombreux, voire plus « sélect ».
Châteauroux | R5 | stratégie
Relier.
677« On pourrait faire un central park comme à New York, pour passer d'un truc à l'autre. »
Pour remplir le vide qu'il y a entre le centre-ville et les quartiers [Saint-Jean, Saint-Jacques], les habitants proposent un espace vert de transition, qui serait à la fois un lien physique, un lieu commun de la population et un symbole de la ville.
Évreux | R1 | urbanités
Une ville à l'urbanité assumée mais discrète, y compris dans une offre urbaine toute en nuances.
678Une ville humaine.
Une ville facilement appropriable de par sa taille et son cadre de vie.
679« Une ville où il y a plus ou moins tout. »
Évreux a été présentée comme une ville où l'on trouve tout, sans besoin de se tourner vers d'autres villes.
680« Il n'y a pas une image précise qui identifie Évreux. »
Les participants ont exprimé la difficulté à symboliser la ville.
681« Une ville où il n'est pas facile de s'adapter à la logique des quartiers. »
Évreux est une ville complexe, composée de plusieurs entités urbaines.
Évreux | R1 | populations
Une ville cosmopolite à l'ombre de Paris.
682Évolution du corps social, paupérisation de la population.
La difficulté économique conjoncturelle pèse lourdement sur la population, qui semble avoir de plus en plus de difficultés.
683Phénomènes communautaires.
La présence de différentes populations immigrées et surtout leurs pratiques urbaines ont fait parler de phénomènes communautaires, qui poserait des problèmes d'intégration des différentes composantes démographiques.
684« Il y a un fort chômage, surtout de la population maghrébine. »
La difficulté d'insertion professionnelle de cette population pèse encore plus sur leur intégration.
685« Les étudiants qui sortent de l'école font penser aux ouvriers d'autrefois qui sortaient de l'usine. »
La composante juvénile, très présente et visible, a pris le relais de l'ancienne communauté ouvrière pour animer la ville.
686« Aujourd'hui la population est surtout exogène. »
La proximité avec Paris a été utilisée pour confirmer ce constat.
687Un regard différent sur la ville selon les générations.
Les générations actuelles n'ont pas les mêmes attentes vis-à-vis de la ville que les générations précédentes, qui voyaient Évreux comme un horizon de développement.
688« Les cadres ne sont plus externes à la région. »
La matrice des cadres présents à Évreux a changé au cours des années. Cette dynamique aurait permis, d'après les participants, un attachement majeur aux projets prévus pour la ville.
Évreux | R1 | environnements
À Évreux, on dit « aller en ville » pour dire qu'on va dans le centre-ville, mais la grande ville est à Rouen ou à Paris.
689Évreux est bien intégrée au réseau urbain régional.
La proximité de Paris et des autres villes est un atout d'Évreux, qui contribue à son attractivité.
690« Avec un coup de voiture on est à Rouen ou à Paris. »
Le fait de pouvoir accéder facilement à des villes avec des offres différentes par rapport à Évreux, constitue un avantage majeur de la ville.
691« Mes enfants partiront, attirés par Paris. »
Évreux subirait le pouvoir attractif de Paris.
692« Les différents quartiers ont leur propre autonomie. »
Les participants ont beaucoup insisté sur le fait que les quartiers ont une forte identité et autonomie les uns par rapport aux autres. Ce qui en fait presque des villes dans la ville.
693Manque d'identité de l'agglomération.
Cet aspect a été évoqué pour souligner le fait que l'agglomération n'est pas perçue comme une échelle urbaine pertinente par les habitants.
694« Avec le contournement routier, la ville sera oubliée, les gens y passeront sans s'y arrêter. »
Malgré la circulation routière difficile en ville, évoquée à plusieurs reprises, les participants ont considéré que le fait de contourner la ville pourrait l'isoler.
695« C'est difficile d'accéder à la ville, pour en sortir il faut monter. »
Des obstacles physiques marquent topographiquement la séparation entre le centre-ville et les quartiers périphériques.
Évreux | R1 | conservation
Le patrimoine comme question d'environnement urbain plutôt que comme principe actif de la cohésion sociale ou enjeu d'identification culturelle. À Évreux, les permanences se construisent en société.
696Une architecture très particulière de la ville.
Le type d'architecture, notamment au centre-ville, serait un élément du paysage urbain à valoriser davantage.
697« L'esprit de gros bourg continue à structurer les espaces. »
Le style de vie et les identités fortes véhiculées par les quartiers aurait un poids non négligeable dans leur tendance à ne pas se fondre dans la totalité de la ville.
698« Les propriétaires au centre-ville n'arrivent pas à rénover leur patrimoine. »
Le patrimoine matériel du centre-ville connaît une dévalorisation importante due aux difficultés financières des propriétaires qui ne sont pas en mesure de les requalifier.
699Dévalorisation de la ville : « les gens parlent très mal de leur ville. »
Les participants ont estimé que les habitants ne sont pas suffisamment engagés dans la mise en valeur de la ville.
700« Une ville où on peut planter ses racines. »
La ville et ses dynamiques sociales permettraient de créer des liens sociaux très forts et stables.
Menu
Utilisation des filtres
Cochez les cases pour filtrer les assertions.
Déplacez les filtres villes / réunions / enjeux pour trier les assertions dans l'ordre souhaité.