Assertions 801 à 900 sur 1140.

801« On n'est pas une banlieue, on est un quartier. »

Après avoir utilisé à plusieurs reprises le mot « banlieue » pour définir Navarre et pour expliquer son fonctionnement, les habitants ont déclaré préférer le mot « quartier » pour caractériser leur espace de vie. [Cela tient à l'image négative que véhicule ce mot, évoquant un espace socialement marginal et économiquement en difficulté, mais aussi au fait que le quartier est compris comme un lieu à part entière, ayant une existence et une autonomie propres, alors que le concept même de banlieue se réfère à un centre dont elle dépend.]

Évreux | R5 | populations

Un cap de diversification difficile à passer.

802« Le quartier de Navarre n'est pas devenu un quartier riche d'Évreux, alors qu'il était un quartier bourgeois. »

Certains participants considèrent que Navarre aurait pu avoir un statut différent dans la hiérarchie urbaine ébroïcienne du fait de la population qu'il avait auparavant [« petite bourgeoisie »] et du type de bâti et d'environnement offerts par le quartier [maisons individuelles et espaces verts]. Au contraire, Navarre aurait fini pour s'appauvrir fortement durant les dernières années.

803« Pour moi, ce n'était pas qu'un quartier bourgeois. »

Certains participants ont montré leur désaccord par rapport au constat précédent. Ils considèrent que le développement du quartier s'est fait surtout autour de l'usine, qui rassemblait une classe ouvrière importante. Cette dernière aurait marqué l'image et l'esprit [et le paysage] du quartier.

804« Travailler à l'usine [métaux non-ferreux] de Navarre, c'était déjà un embourgeoisement. »

Par rapport à la dynamique globale de la ville, dans les années 60-70, travailler à l'usine de Navarre représentait un horizon de réussite et de mobilité sociale non négligeable, qui permettait l'accès à la propriété ou à un logement digne et à un statut social bien défini. Cette dynamique a été qualifiée d'embourgeoisement par les participants, surtout en comparaison avec ce qui se produisait dans le reste de la ville.

805« La fête des voisins marche de moins en moins bien. »

Les participants ont signalé que la fête des voisins est de moins en moins fréquentée à Navarre. Ils ont expliqué cela par l'appauvrissement de la population et par son changement. Les habitants de Navarre seraient détachés du quartier et n'interagiraient pas comme auparavant. [Il paraît probable que la cause de ce délitement social ressenti par les participants, soit la diversification croissante des populations du quartier, qui ne présentent plus le profil ouvrier homogène d'il y a 40 ans et qui doivent donc reconstruire une cohésion autour de nouveaux référents communs.]

Évreux | R5 | conservation

Les voisinages d'Évreux sont-ils les voisinages de Navarre ?

806« Dans les années 50-60, les habitants de Navarre c'étaient des Navarrais. »

Les habitants sont revenus, à nouveau lors de cette réunion, sur le statut de petit village qu'avait alors le quartier de Navarre. Ils ont évoqué, de façon nostalgique, le style de vie de l'époque, centré autour de l'église comme lieu de rencontre et de la gare de marchandises.

807« L'image de Navarre à l'extérieur est bonne. »

Les habitants considèrent que l'image extérieure du quartier est très positive à cause de la qualité de ses espaces verts [forêt], de son paysage urbain [maisons individuelles et petits immeubles] et de sa situation géographique. Tout cela rendrait le quartier attractif pour les habitants et pour les promoteurs, qui y verraient des possibilités avantageuses d'investissement.

Évreux | R5 | environnements

Des vestiges d'une époque révolue qui pourraient accélérer le changement.

808« Aujourd'hui c'est devenu des dormeurs à Navarre, on va travailler ailleurs. »

Les participants ont décrit le processus de changement du quartier de Navarre et de sa population. Contrairement à autrefois, où les habitants du quartier se connaissaient entre eux et travaillent dans le quartier, aujourd'hui Navarre serait le lieu de résidence de couches moyennes qui ne font pas leur vie (travail, loisir) dans le quartier.

809« Il n'y a pas un lieu de rencontre global, qui ne soit pas spécifique, comme les associations. »

Les habitants ont exprimé le regret de ne pas avoir à Navarre de véritables espaces de rencontre et de sociabilité en mesure de produire du lien et de l'identification [espaces publics]. Tout en appréciant le rôle joué par les associations, ils considèrent que ces dernières ne sont pas suffisantes et qu'il faudrait mettre à disposition de la population des espaces ouverts [non structurés ou formalisés comme le sont les associations], comme une place, des bancs publics, etc.

Évreux | R5 | voisinages

Un environnement qui doit s'adapter aux nouvelles pratiques des habitants.

810« Nous sommes tout à fait concernés par le projet du Grand Paris. »

Suite à une sollicitation spécifique à propos du projet du Grand Paris, certains ont exprimé ce constat, revenant sur une assertion de la précédente réunion, ayant exprimé une incompréhension vis-à-vis de l'influence de ce projet pour Navarre. D'après les participants, Évreux devra trouver sa place dans ce projet pour ne pas se retrouver marginalisée. [Ce qui ne présume pas du rôle du Grand Paris pour Navarre.]

Évreux | R5 | politique

Une politique urbaine qui a du mal à porter ses quartiers.

811« Le quartier de Navarre a beaucoup d'associations par rapport à son nombre d'habitants. »

Le quartier héberge un nombre élevé d'associations qui ont un rôle non négligeable dans la gestion quotidienne du quartier, mais qui n'interagissent pas énormément, selon certains participants.

812« Il n' y a pas un contact entre les associations pour un projet global. »

Tous les participants étaient d'accord sur le fait que les associations de Navarre ont un rôle énorme pour faire vivre le quartier au quotidien, mais que cela tient au court terme. Les associations souffriraient du fait de ne pas arriver à se fédérer autour d'un projet commun et global concernant le développement du quartier et de son intégration au reste de la ville.

813« L'amicale de Navarre est porteuse du projet social de territoire. »

Les participants adhérant à l'association l'Amicale de Navarre ont décrit le travail de cette dernière au quotidien pour expliquer de quelle façon elle contribue au projet social du territoire. Ses activités vont de la discussion autour de sujets sensibles [appauvrissement du quartier] à l'organisation de la fête du quartier.

814« Des projets, il y en a tous les jours. »

Les participants ont exprimé par ce constat le fait que la ville ne manque pas d'idées ou de projets définis, mais plutôt des moyens et de la volonté pour les réaliser et les mettre en ?uvre.

815« La ville a mis en place des Conseils de quartier, mais ça reste informatif. »

D'après tous les participants, les Conseils de quartiers ne marchent pas comme ils pourraient. Certains habitants ayant participé, ont signalé que les Conseils s'occupent de choses très [trop] précises et ponctuelles [trottoir, ralentisseur, etc.] sans même savoir si elles seront réalisées. À cela s'ajoute le fait qu'ils sont de moins en moins fréquentés et qu'ils se réunissent très rarement [une réunion de 2 heures tous les 3 mois], ce qui empêche un travail continu et cohérent. Pour donner un nouvel élan à ces Conseils de quartiers, les participants souhaiteraient qu'il y ait du personnel expressément consacré à leur fonctionnement au sein de la Mairie ou de l'Agglomération.

Évreux | R5 | stratégie

Urbaniser « à l'insu de leur plein gré » ?

816« La ville a tout intérêt à garder le contrôle de ce dossier. »

Les habitants ont exprimé ce constat à propos de l'intérêt croissant de la ville et de l'agglomération vis-à-vis des terrains non exploités de Navarre,. Ils ont signalé qu'il n'y a pas un axe général de développement du quartier à cause de la forte politisation des enjeux et du fait que la ville n'est pas propriétaire des terrains concernés. Cela engendre le fait que la ville mette en stand by des projets bien définis et déjà finalisés, et qu'elle se garde d'ouvrir « ce dossier » à la population, à travers la communication ou la participation.

Saintes | R1 | urbanités

Saintes est une petite ville.

817Le charme de Saintes.

La construction en pierre blanche donne une unité formelle à la ville qui lui confère un charme particulier, source d'une forte capacité d'attraction.

818« La ville à la campagne »

La Charente traversant la ville, la taille de Saintes et la qualité de son environnement motivent le choix de Saintes comme ville de (ré)installation. L'aspect paysager et environnemental joue un rôle majeur dans les arbitrages résidentiels en faveur de Saintes et du modèle urbain qu'elle véhicule.

819« On s'ennuie à Saintes. »

Tout en reconnaissant la qualité de la ville au niveau architectural et paysager, un autre constat a émergé pendant la réunion : la faible capacité de Saintes à retenir une population jeune à travers une offre urbaine intéressante.

820Une ville difficile à traverser à pied, où l'on marche peu.

L'arrivée tardive de ligne de bus aurait provoqué un fort attachement des habitants à la voiture. Les exemples des embouteillages et du manque d'un véritable réseau de transport contribuent à la vision de Saintes comme ville difficile à parcourir.

Saintes | R1 | populations

Ville, en général, choisie par ses habitants, en particulier pour la facilité de vie qu'elle offre aux familles, Saintes s'interroge sur ce qu'elle pourrait faire pour ceux qui ont du mal à y trouver leur place.

821« Une ville âgée »

Le poids démographique des retraités joue aussi un rôle sur le manque de dynamisme de la ville et sur les attentes vis-à-vis de l'offre urbaine.

822« Saintes, c'est bien pour les familles et jusqu'au lycée. »

Les récits de certains participants ont porté clairement au premier plan la question de l'offre culturelle et des activités de loisirs proposées à Saintes. Il ne s'agit pas d'ajouter des rendez-vous culturels, Saintes étant déjà dotée de 7 festivals, mais plutôt de proposer une vie urbaine attractive pour des catégories plus diversifiées de population, au-delà de la qualité du paysage ou de l'esthétique du bâti.

823Une population qui double en été.

Le fait d'attirer la population est un défi majeur pour Saintes. Aller au-delà de la fréquentation estivale permettrait à la ville d'avoir un poids démographique en mesure, entre autre, d'accompagner le projet d'agglomération.

824Les limites de l'emploi saisonnier.

Le fait d'attirer, surtout dans les saisons estivales, un nombre élevé de population provoque aussi une forte croissance de l'emploi saisonnier, dont les bénéfices n'arrivent pas à se repartir sur toute l'année.

825La population fragilisée de Bellevue.

La fragilité sociale et culturelle de la population de ce quartier a été soulignée. L'exemple a été donné de l'entraide nécessaire entre la Poste et la Bibliothèque présentes sur le quartier, la seconde fonctionnant comme soutien de la première auprès de la population faiblement alphabétisée.

Saintes | R1 | environnements

Si le centre historique est bien visible, la configuration spatiale de Saintes est plus complexe, peu polarisée, juxtaposant des quartiers aux identités très fortes, dont une « ville nouvelle » sur le plateau (Boiffiers). Bellevue est une double périphérie : du centre ancien et du plateau.

826« Bellevue, ce n'est pas vraiment une ZUS. »

Les participants ont manifesté un accord général par rapport au fait que le confort des immeubles, les matériaux nobles et modernes utilisés pour les construire, ainsi que la position en hauteur et privilégiée de Bellevue, ne permettent pas de caractériser de façon négative ou stéréotypée ce quartier pourtant classé ZUS. L'élément de blocage a été identifié, plutôt, dans le manque de véritables espaces publics et dans le repli du centre commercial sur lui-même.

827Bellevue : une question de public, pas d'habitat.

Le quartier accueillerait une population très fragilisée, aux moyens économiques de plus en plus limités et souffrant de la précarisation de l'emploi au niveau régional.

828La ZUS de Bellevue est isolée du centre-ville.

Le centre commercial n'est ni un repère ni un lieu de rencontre. Le manque d'attractivité de ce quartier se traduirait par le fait que d'autres habitants de la ville n'y sont jamais allés.

829Les carences du réseau de transports

Les carences du réseau de transports (fréquence, desserte, horaires) renforcent les dynamiques d'enclavement à l'?uvre.

830Il y a un manque d'équipements diversifiés

Il y a un manque d'équipements diversifiés et bien repartis dans la ville. Cet aspect (pas de piscine découverte) pèse de façon négative sur les possibilités d'activités proposées par Saintes en limitant le niveau de son offre urbaine et donc son attractivité potentielle. [On peut en revanche s'interroger sur le principe d'une répartition égalitaire des équipements de la ville, qui irait à l'encontre du principe de centralité.]

Saintes | R1 | voisinages

Saintes pourrait affirmer son rôle de centre d'arrière-pays.

831Saintes s'envisage comme une ville « centrale »

par sa position et sa fonction dans la région.

832« On est à 30 minutes de la mer. »

Ce point a été défini comme le « gros potentiel » de Saintes tout au long de la réunion.

Saintes | R1 | conservation

L'appropriation identitaire de la ville semble passer surtout par ses caractéristiques paysagères, évocatrices d'un style de vie à préserver, mais pour une part contradictoire avec un développement économique dynamique et robuste.

833L'incroyable lumière de la ville.

L'aspect esthétique de Saintes a marqué toutes les interventions, en tant qu'élément d'identification de la ville.

834« Aborder la ville à partir du fleuve. »

Il est envisagé de mettre en valeur la présence de la Charente pour le futur aménagement urbain.

835« Les agriculteurs venaient en ville faire les courses avec le tracteur. »

Ce type d'affirmation a été porté comme exemple du ?coté bucolique? de Saintes qu'on ne peut pas trouver ailleurs, notamment dans les « grandes villes », comme Tours ou Limoges.

836« Sentir l'odeur de la Charente »

Pour certains, la Charente fait partie intégrante de l'identité de la ville et de sa symbolique. Elle est d'ailleurs très souvent utilisée pour représenter la ville.

837« On s'aperçoit de la Charente juste lors des inondations. »

Pour d'autres, au contraire, le rapport au fleuve n'est plus ce qu'il était et se limite désormais à considérer la Charente comme une menace pour les habitations et la ville en général.

838La durabilité des entreprises est un défi à Saintes.

Le territoire a du mal à retenir longtemps les entreprises, qui se déplacent vers les centres régionaux, ou plus loin encore, faute d'avantages spécifiques sur place [La qualité des espaces verts n'est pas suffisante à retenir les entreprises, sans un tissu économique dynamique].

Saintes | R1 | politique

Saintes est une ville tranquille, où les problèmes sociaux semblent pouvoir se résoudre au cas par cas.

839Des relations sociales fortes.

Le tissu associatif et les relations sociales sont considérés comme très solides et solidaires, y compris par la plupart des participants lors de leur installation à Saintes.

840La gabare : micro-projet d'abord social, bénéfice touristique aujourd'hui.

Un projet de réinsertion sociale par la construction d'une gabare a été mené avec succès, au bénéfice de trois jeunes des quartiers en difficultés. Un type d'action emblématique de la politique sociale directe de la ville. Cette embarcation sert désormais à la promenade des touristes.

841La population et ses interactions ne font pas problème.

L'insécurité et les violences urbaines ne sont apparemment pas un enjeu à Saintes.

842Les habitants de Bellevue sont très attachés à leur quartier.

La qualité du bâti de cette ZUS où les espaces ne sont pas cloisonnés et la circulation facile, ainsi que les activités associatives et solidaires qui s'y sont installées (par exemple, un « Restaurant du C?ur ») contribuent à construire un sens d'appartenance très développé.

Saintes | R1 | stratégie

Un projet urbain : la communauté d'agglomération, pour gouverner Saintes à l'échelle de son aire urbaine.

843La communauté d'agglomération, au-delà de la communauté de communes actuelle.

La possibilité pour Saintes de devenir une agglomération devrait se baser sur une véritable solidarité des territoires plus que sur une logique purement financière, selon les intervenants. Cela d'autant plus que la qualité de vie rappelée tout au long de la réunion pourrait s'étendre à une agglomération à laquelle il faudrait dans tous les cas intégrer aussi les quartiers péricentraux de Saintes.

844Un projet controversé de rénovation des bords de Charente.

Engagée par le Maire, cette opération participe d'une ambition urbaine plus générale pour la ville de Sainte : faire ville et se doter des équipements et espaces publics en conséquence.

845Intégrer la ZUS de Bellevue à la ville.

La nécessité de travailler sur la ZUS de Bellevue et de mieux la relier au centre-ville ont été identifiés comme les enjeux majeurs en mesure de donner plus de force et de cohérence spatiale au projet de l'agglomération.

846« Les moyens de transport sont les moyens de chacun. »

La majorité des déplacements urbains se fait encore et surtout par la voiture, ce qui ne permet pas de péréquation mobilitaire entre les habitants : ceux qui ont les moyens de la voiture se différencient nettement des autres.

847Bâtir un contrefort du littoral.

Le dynamisme économique de la ville pourrait s'amplifier avec la création de l'agglomération, en mesure de capter les effets induits de la croissance littorale.

Saintes | R2 | urbanités

Une petite ville qui lorgne vers les grandes.

848« On s'ennuie un peu à Saintes. »

Les participants, tout particulièrement les jeunes, ont signalé le manque d'une vie nocturne et de sorties à Saintes.

849« Pour sortir il n'y a pas beaucoup de choix : il y a le centre-ville. »

Les activités de loisirs offertes par la ville se déroulent toutes au centre-ville.

850« Les transports urbains ici interdisent toute spontanéité et improvisation. »

La faible fréquence des transports urbains empêcherait de profiter de façon non programmée de tous les espaces de la ville [ce qui handicape fortement une des principales caractéristiques de l'urbanité : la possibilité de découvrir la ville à travers le hasard].

851« Il faut être motivé pour aller en boîte de nuit. »

Le fait d'être obligé d'avoir ou d'utiliser la voiture pour les sorties au centre-ville ou ailleurs ne stimule pas une pratique de la ville liée aux envies et aux impulsions spontanées.

852« Les dimanches sont morts à Saintes. »

La ville de Saintes serait particulièrement pauvre en offre urbaine d'activités commerciales et récréatives le dimanche.

853« La Rochelle est vivante même en hiver grâce à l'antenne universitaire. »

La présence d'une université et notamment des étudiants ont été indiqués comme des éléments en mesure d'animer une ville, comme c'est le cas selon les participants, de la ville de La Rochelle.

854« Saintes la belle endormie, comme l'était Bordeaux autrefois. »

Cette image a été utilisée pour signifier le manque d'initiative et de dynamisme de la ville malgré son potentiel. Les participants ont même indiqué le modèle de revitalisation de Bordeaux comme un modèle qui a fonctionné vu que Bordeaux aussi avant avait du potentiel non exploité qui a été réinvesti grâce à des politiques culturelles très importantes.

855« Maintenant Saintes est une petite ville. »

Selon les participants, la perte de la préfecture et de l'épiscopat auraient déclassé le statut de Saintes. [Malgré le fait que la taille n'ait pas énormément changé, Saintes est maintenant perçue comme une petite ville. Cette utilisation de la taille comme élément caractérisant le poids d'une ville montre le poids du qualitatif (symbolique, fonction, pouvoir de décision) dans la définition de la taille ou de l'échelle de pertinence des phénomènes urbains].

856« Nous, on est tout petit ici. »

Les participants voient leur ville comme très petite, sans que cela ait forcément de rapport proportionnel à la taille réelle de la ville (en termes de population) et donc comme tout à fait mineure dans l'environnement régional. [La taille est utilisée ici pour évoquer un sentiment de faiblesse urbaine et d'infériorité vis-à-vis des voisins].

857« À Saintes il y a tout [équipements, espaces verts] mais en miniature. »

L'image véhiculée par cette affirmation était celle d'une ville complète, comparable à une grande ville, qui aurait subi un rétrécissement, un compactage. [L'urbanité est perçue ici en termes de taille et non en termes de qualité de l'offre, plus ou moins diversifiée ou rare, comme si une petite ville n'était que l'équivalent d'une grande, en modèle réduit.]

858« Saintes est pratique. »

Ce qualificatif a été utilisé pour souligner une vision de la ville fondée sur sa situation géographique et ses proximités immédiates, plutôt que sur ses qualités intrinsèques.

859« Les gens marchent beaucoup à Saintes. »

Malgré le fait qu'il s'agisse d'une ville petite, dont les transports en commun ne sont pas très développés, la pratique de la marche est très courante à Saintes, d'après les habitants de Bellevue. [Une pratique qui relève davantage d'un modèle urbain de grande ville.]

Saintes | R2 | populations

Un sentiment de déclassement et de faible cohésion sociale

860« Avant, la population de Bellevue c'était des fonctionnaires, des militaires, etc. »

La population qui habite Bellevue aurait changé au fil des années. Auparavant, le quartier aurait hébergé des couches plus aisées et aurait été plus homogène dans sa composition socio-démographique.

861« Dans les années 1950 Saintes était une ville bourgeoise. »

Saintes aurait changé de population et donc de statut social au fil des années.

862« L'attribution de logement à Bellevue était plus sélective avant. »

Les participants ont souligné l'évolution de la population du quartier, vers une plus grande ouverture sociale laissant davantage de place aux classes populaires, alors qu'il était davantage réservé aux classes moyennes par le passé.

863« Fenêtres, Bellevue, Boiffiers : c'est des personnes avec des moyens restreints. »

D'après les participants, ces trois quartiers de la ville se caractérisent par le fait d'héberger la composante de la population saintoise la plus en difficulté.

864« J'ai quitté le centre-ville parce que les loyers étaient trop chers. »

Les prix de l'immobilier [locatif et foncier] serait trop cher au centre-ville pour les ménages à faibles revenus, qui se concentreraient de ce fait dans les quartiers périphériques, tels que Bellevue ou Boiffiers.

Saintes | R2 | conservation

Près des centres régionaux (Bordeaux, La Rochelle, Poitiers] mais loin des centres mondiaux.

865« Au centre-ville [années 50] il y avait des très belles maisons. »

Les habitants, notamment les plus âgés, ont déclaré que la qualité du bâti et des résidences au centre-ville était très élevée à cette époque.

866« Les gens qui sortaient de maisons du centre-ville avaient du style. »

Ce constat a été effectué par les personnes âgées participant à la réunion pour décrire le type de population habitant les « belles maisons » du centre-ville.

867« Dans les années 1970 Bellevue était une résidence. »

Le type d'habitat de Bellevue, plus aisé, a été évoqué avec nostalgie car il connotait le quartier de manière plus bourgeoise, alors qu'il est plutôt populaire aujourd'hui.

868« Il y avait même la Société Générale. »

La présence d'une grande banque dans le quartier était signe, pour les participants, du meilleur équipement en termes de services et de la typologie de quartier que cette présence incarnait.

869« En 1974, il y avait 3 cinémas à Saintes. »

Les participants, surtout les plus âgés, ont remarqué une baisse importante de la diversité de l'offre culturelle de la ville.

870« Avant, il y avait une piscine au bord de la Charente. »

Les participants ont regretté cette piscine qui, autrefois, était située au bord du fleuve et permettait aux habitants de profiter davantage des aménités offertes par la proximité du cours d'eau.

Saintes | R2 | environnements

La nostalgie d'une ville cossue.

871« Bellevue c'est ma pratique urbaine du quotidien. »

Certains habitants, notamment ceux qui voyagent beaucoup en France et à l'étranger, ont déclaré de baser leurs pratiques urbaines du quotidien [notamment la promenade] à Bellevue.

872« Je marche beaucoup le soir à Bellevue, c'est agréable. »

Le quartier porte bien son nom : la verdure et sa position en hauteur par rapport au reste de la ville en font un lieu de promenade privilégié.

873« Je voulais un endroit calme et en hauteur, Bellevue c'était parfait. »

Le caractère excentré de Bellevue ainsi que la tranquillité transmise par l'environnement en font un quartier attractif dans les arbitrages résidentiels.

874« À Bellevue il y a des espaces verts où les enfants peuvent jouer. »

Les grands espaces verts, vastes étendues non clôturées, ont été indiqués comme un des avantages non négligeables du quartier, surtout pour les ménages avec des enfants.

875« Le jour où l'inondation arrivera à Bellevue, Saintes sera rayée de la carte. »

Ce constat a été fait pour indiquer la position privilégiée et abritée de Bellevue [en hauteur], par rapport aux autres parties de la ville plus directement menacées.

876« Le soir il y a les mobylettes qui font beaucoup de bruit. »

Tous les participants ont dénoncé la pratique, nouvelle, des jeunes sur les mobylettes qui font des tours dans le quartier à n'importe quelle heure du soir.

877« Avant le quartier était beaucoup plus calme. »

Les participants ont dénoncé un changement du style de vie du quartier de Bellevue. Notamment, ils ont fait référence à la façon de vivre les parties communes des immeubles ou des espaces publics.

878« Avant il y avait plus de commerces [poissonniers, coiffeurs, épiciers]. »

Le quartier Bellevue était plus diversifié en termes d'offre commerciale ce qui, d'après les habitants, le rendait plus animé.

879« À Bellevue, il y a la maison de quartier mais elle n'est ouverte que deux jours par semaine. »

Le quartier offre des activités et des espaces de rencontre circonscrits à des jours précis. Les participants ont regretté que ces espaces ne puissent pas être exploités davantage.

880« Les seules épiceries ici à Bellevue sont plus chères, par rapport aux grandes surfaces. »

Les participants ont déclaré n'utiliser les épiceries du quartier que pour le dépannage et préférer faire leurs courses dans des grandes surfaces hors de la ville, moins chères. [Ce qui relève d'un fonctionnement urbain assez classique.]

881« Les transports ne sont pas pratiques ni fréquents, Il vaut mieux la voiture ou la marche à pied. »

Les transports ont fait figure de problème majeur à cause de leur faible fréquence.

882« Aller en ville à pied, c'est faisable. »

Malgré les risques que présente la traversée à pied jusqu'au centre-ville (absence de trottoirs et de passages sécurisés), les habitants ont déclaré recourir régulièrement à la marche, étant donnée la faiblesse des liaisons par les transports publics.

883« Pour rentrer du cinéma du centre-ville après le dernier spectacle il faut prendre la voiture ou marcher à pied. »

Le manque de transports urbains en nocturne handicape la possibilité de profiter des activités culturelles et de loisirs proposées au centre-ville.

884« Pour rentrer de Bordeaux après 19h00, il faut la voiture. »

La proximité à Bordeaux est appréciée mais elle serait rendue compliquée par le manque d'un réseau de transports fréquents et intégré, permettant de se passer de la voiture.

885« Le prix de l'immobilier au centre-ville est inaccessible. »

Le prix de l'immobilier au centre-ville fonctionnerait comme élément sélectif et de filtrage de la population en empêchant l'accès à ce quartier aux ménages moins aisés. [Ce qui dénote d'un fonctionnement urbain classique, entre centre et périphérie.]

886« La rive gauche de la ville est plus développée de la rive droite. »

Les participants ont exprimé le constat du majeur développement, en termes d'activités commerciales et récréatives, de la rive gauche de la ville par rapport à celle droite.

887« La rive droite est la ville cheminot. »

La rive droite de la ville incarnerait le passé de ville née et développée au tour du chemin de fer.

Saintes | R2 | voisinages

Bellevue, une banlieue périurbaine de Saintes ? Espaces verts, résidence, décentrement.

888« L'intérêt de vivre ici est géographique : on est près de la mer, bien situé et c'est moins cher qu'à Paris. »

Certains participants ont listé des atouts, essentiellement de situation et d'environnement, qui rendraient Saintes plus attractive que Paris.

889« Mais Saintes n'a pas la Tour Eiffel »

En réaction à l'assertion précédente, certains participants ont souligné l'absence d'un élément symbolique fort, qui identifie la ville et soit en mesure d'attirer les touristes. [On retrouve ici la problématique de la ville de passage, à travers laquelle transitent les touristes en direction de la côte, sans que la ville ne parvienne à en capter les flux.]

890« La Rochelle est plus excentrée que Saintes. »

Tout en reconnaissant la majeure animation de La Rochelle, les habitants considèrent Saintes plus stratégique du point de vue se da position géographique.

891« Avant, Saintes était le centre, puis on a perdu la Préfecture et l'épiscopat. »

Les participants ont souligné le fait que la présence de ces structures [qui sont passées à La Rochelle] conférait à Saintes une plus grande attractivité et centralité au niveau régional.

892« Un des intérêt d'être à Saintes c'est que c'est à 1 heure de Bordeaux. »

La proximité d'une ville qualifiée de vivante, notamment du point de vue de l'offre culturelle et récréative, est une des valeurs ajoutées dérivant du fait de résider à Saintes.

893« On peut avoir un concert le soir à Bordeaux et rentrer le soir ici. »

Certains participants ont déclaré utiliser facilement et régulièrement l'offre culturelle de Bordeaux.

894« Le soir, après le boulot, je peux aller mettre les pieds dans l'océan en 40 minutes. »

La proximité à l'océan joue comme élément agréable, facilement intégré dans les pratiques urbaines du quotidien et faisant partie de leur voisinage immédiat.

895« En parlant de métropole, on n'est pas loin de Poitiers. »

Les habitants considèrent Poitiers comme une autre métropole de proximité, offrant elle aussi des avantages d'offre urbaine compensant les limites de celle de Saintes. [L'urbanité métropolitaine de Poitiers est d'ailleurs ici toute relative : une ville moyenne devient une métropole dans les yeux des Saintais et comparativement à Saintes.]

896« On a une position géographique stratégique. »

Les participants ont souligné plusieurs fois tout au long de la réunion les avantages apportés à Saintes par sa position dans la région, par sa proximité à l'océan et aux grandes villes limitrophes [Bordeaux, Poitiers, etc.].

897« On vit beaucoup avec nos voisins mais pas dans le sens positif. »

Les participants ont dénoncé le fait qu'à cause de la faible isolation phonique des immeubles collectifs, ils ont l'impression de vivre les uns sur les autres, sans beaucoup d'intimité.

Saintes | R2 | politique

Des politiques urbaines dominées par un objectif social, au détriment parfois des dimensions géographiques et spatiales.

898« Le premier autobus est à 07h15 : à quoi ça sert ? Les autobus doivent répondre à une demande. »

Les habitants ont porté un regard très critique sur la politique des transports urbains. Notamment, ils considèrent qu'elle ne sait pas intercepter les réels besoins de mobilité de la population. [Ou du moins d'une partie de la population, qui n'est pas scolaire, et qui a pourtant besoin des transports en commun pour ne pas utiliser systématiquement la voiture.]

899« 80% des usagers des transports sont des scolaires. »

En soulignant que les autobus sont moins fréquents pendant les périodes non scolaires, les participants ont déclaré que ceux qui utilisent le plus ce moyen de transport sont les étudiants, d'autant plus que l'offre des transports en commun semblerait être centrée plutôt sur leurs exigences.

900« La navette gratuite pour aller au marché du centre-ville le samedi est presque inutile. »

L'initiative de la Mairie, consistant à éviter que tout le monde se rende au marché du centre-ville en voiture, est contestée dans la pratique par les habitants, qui sont obligés de prendre la voiture pour rejoindre cette navette.

 

Assertions 801 à 900 sur 1140.
 

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