Les principes
fondateurs

 

 

La démarche de prospective participative articule des objectifs scientifiques et une méthode d’enquête faisant intervenir le point de vue des habitants. Décentrée sur les quartiers en difficulté, elle aborde la dynamique urbaine dans son ensemble, en portant son attention sur les processus plutôt que sur les états des lieux.

Prospective + participative

La notion de prospective participative est considérée dans la démarche comme la combinaison de deux composantes clairement distinctes, et que l’on peut expliciter de la manière suivante :

Triptique productif : Élus/pros, habitants, experts

La méthodologie retenue a pour objectif la production d'énoncés prospectifs en tenant compte de trois sources d’information, considérées sans pondération a priori :

Le travail mené par l’Agence QualCity peut ainsi être qualifié de « médiation savante » entre des acteurs urbains qui n’ont pas l’habitude de tenir sur leur ville des discours prospectifs dans des termes comparables. Au-delà du travail de mise en visibilité des positions des habitants des quartiers en difficulté, il s’agit de rendre commensurables ces positions avec celles tenues par les acteurs du pouvoir local, afin que ces derniers puissent les intégrer dans leur projet global pour leur ville.

Cette démarche est sensiblement différente de celle qui donnerait une valeur impérative aux demandes des habitants, ou d’autres qui auraient pour objectif de vérifier l’acceptabilité de projets urbains déjà largement conçus. La démarche de prospective participative, appelée, initiée et portée par les décideurs locaux, se propose au contraire d’aider ceux-ci à se saisir des positions tenues par les habitants sur les questions du devenir urbain de leur ville. Pour cela, la démarche aide ces derniers à élaborer leur position de manière à ce qu’elle soit compatible tant avec leurs aspirations et leurs pratiques, qu’avec les logiques urbaines globales et les dynamiques de transformation à l’œuvre localement sur le long terme.

L’approche globale par les quartiers en difficulté

Le volet participatif de la prospective conduite s’applique aux quartiers en difficulté des villes participantes. Cela signifie que les habitants des groupes de discussion sont des habitants des zones du territoires concernées par les problèmes urbains reconnus par la politique de la ville.

Pour autant, la prospective concerne l’ensemble de la ville. Elle n’est pas une prospective des quartiers sensibles seuls (que deviendront-ils ?). Elle concerne la ville dans sont entier, c’est-à-dire largement au-delà de la municipalité qui porte la démarche, prenant en compte le devenir de l’agglomération au sens de l’unité de gouvernance de niveau supérieur (ou la communauté de communes le cas échéant), mais plus encore, d’un point de vue physique l’unité urbaine (INSEE), et d’un point de vue fonctionnel l’aire urbaine (INSEE).

Ceci car l’évolution de quartiers en difficulté n’a de sens que par rapport à l’évolution de l’ensemble urbain dans lequel, justement, ils constituent de « poches de sous-développement » (terme juste, employé par la municipalité de Calais).

Cette approche prospective permet d’interroger les blocages. Plutôt que de raisonner sur la base de données statistiques extrapolées en tendances et confronter ainsi les trajectoires divergentes des quartiers en difficultés et des autres, l’originalité de l’approche pratiquée est aussi de porter une attention particulière aux espaces fragilisés par les dysfonctionnements des dynamiques urbaines récentes. On ne postule donc pas a priori l’existence de quartiers en difficulté, délimités durablement et persistant à l’horizon temporel de 2040. Les analyses portent, au contraire, sur les relations actuelles de ces quartiers avec le reste du tissu urbain.

L’attention portée aux processus

La méthodologie adoptée privilégie ainsi les procédés permettant de mettre au jour les mécanismes profonds du fonctionnement urbain local, intégrant tant les aspects matériels qu’immatériels et idéels.

La prospective pratiquée est donc fondée sur une analyse et une compréhension des processus à l’œuvre, et vise à discerner ceux qui sont susceptibles de structurer l’avenir urbain, ceux qui sont en perte d’influence, ceux qui peuvent devenir des facteurs de blocage par incompatibilité avec les processus dominants, mais aussi ceux qui, même s’il sont aujourd’hui secondaires, peuvent servir de point d’appui aux projets des décideurs locaux.

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