Le chemin qui relie le quartier de Bellevue au centre-ville et très peu aménagé pour la marche à pied [pas de trottoirs, peu de passages piétons], ce qui oblige les habitants à prendre des risques pour continuer de parcourir la ville à pied.
Les participants ont signalé que le Collège Edgar Quinet aurait été le théâtre d'affrontements entre bandes de deux quartiers : Boiffiers et Bellevue.
Cette assertion est venue nuancer le propos précédent, dans la mesure où la réputation persistante du collège E. Quinet, n'aurait plus de fondements dans les affrontements territoriaux. Néanmoins, les difficultés persisteraient, sur d'autres bases. [Probablement liées aux cohabitations difficiles entre populations d'origine immigrée et autochtones, bien que les participants n'aient pas explicitement évoqué ces tensions.]
Les participants ayant des enfants ont souligné la faible participation et implication des parents du quartier Bellevue à la vie scolaire, ce qui limiterait d'après eux l'organisation d'activités extra-scolaires, pour lesquelles ils sont indispensables (encadrement).
Cet exemple a été développé par un participant pour indiquer la difficulté à impliquer les habitants dans une vie de quartier ou de voisinage plus développée.
Les participants ont déclaré apprécier ce type d'initiative, qui permettrait une mixité sociale plus développée au centre en donnant un accès aux logements à des populations aux revenus plus réduits.
Les participants utilisent la proximité à l'océan à travers des excursions à la journée plutôt que comme une pratique saisonnière, réservée aux touristes ayant davantage de moyens.
Certains participants ont déclaré avoir apprécié et utilisé cette initiative de la Mairie, leur permettant de profiter de l'océan en été, quand les prix du locatif saisonnier y sont trop élevés.
Articuler aide sociale et développement urbain : une nécessité.
D'après les participants, le centre commercial [situé au milieu du quartier] de Bellevue mériterait d'être redynamisé pour lui donner une nouvelle fonction commerciale et un rôle majeur en tant qu'espace central. [Une orientation qui pose la question de la centralité urbaine : concentrée au centre-ville ou disséminée dans tout l'espace urbain ?]
Les participants ont proposé de requalifier le centre hospitalier du centre-ville en logements sociaux, pour permettre une certaine mixité sociale et l'accès au centre pour les populations ayant de faibles revenus.
Les participants ont regretté la faible capacité de Saintes à retenir les touristes qui passent pour se rendre au bord de l'océan, surtout en été. [La question se pose cependant de la réelle acceptabilité d'une augmentation de la fréquentation touristique dans une petite ville tranquille, telle que Saintes.]
Une urbanité embryonnaire.
Les participants apprécient beaucoup la présence et le type d'offre liée aux loisirs du centre-ville. Notamment, ils considèrent les cafés et les bars du centre-ville plus agréables en termes « d'esthétique » et « d'ambiance », par rapport à ceux situés dans les autres quartiers.
Les participants sont plusieurs fois revenus sur le fait que, le soir, Saintes ne propose aucune activité en termes de loisirs et sorties. Cette absence de d'animation nocturne serait caractéristique de la ville.
La présence d'un cinéma et d'une boîte de nuit à l'intérieur du centre commercial Leclerc explique que cet espace de la ville soit utilisé pour les sorties du soir, surtout par les jeunes. [Ce centre est nommé « grand Leclerc » par rapport à un autre Leclerc, plus petit, situé sur la rive droite, à l'est de la ville. Le « grand Leclerc » est situé à l'ouest de la ville.]
Un brassage circonscrit et éphémère.
Les participants ont signalé que les séjours des touristes était de courte durée et limités à des périodes précises [périodes estivales].
Vu que les touristes visitent des endroits très précis de la ville, ils font le plus souvent des excursions à la journée, avant de regagner en soirée les localités balnéaires, où ils logent pendant leurs vacances.
Les participants constatent que Saintes est utilisé comme ville de passage, dans les déplacements qui partent de la côte vers l'intérieur et vice versa. Elle est traversée, mais ne parvient pas à capter les flux à son profit.
Lorsque les touristes se rendent à Saintes, leur parcours se limiterait à l'abbaye et au Musée. Cela réduirait la découverte de la ville à certains endroits et limiterait les retombées économiques liées au tourisme et les éventuelles rencontres avec la population résidente.
Entre complémentarité et concurrence.
Les participants sont unanimement convaincus que Saintes ne véhicule aucune image forte et ne dispose d'aucune caractéristique permettant de l'identifier ou d'attirer des visiteurs, contrairement à ses voisines Cognac ou Rochefort.
Les touristes se rendraient uniquement à Saintes par défaut, quand le temps ne leur permettrait pas de profiter de l'océan ou des plages. Malgré son patrimoine [abbaye, arènes romaines, etc.] la capacité d'attraction de la ville dépendrait, donc, de la non attractivité temporaire des villes voisines, plutôt que des ses caractéristiques propres.
Une ville en quête d'image.
Ces deux lieux de la ville ont été indiqués comme les espaces ou les gens, les jeunes notamment, se rencontrent et se donnent rendez-vous, où ils peuvent également se croiser fortuitement. [Ils fonctionneraient donc comme des espaces publics].
Les participants apprécient les espaces verts de la ville, notamment les parcs qu'ils intègrent dans leurs pratiques urbaines mensuelles.
Les participants se rendent à cet endroit car cet axe reliant la gare au centre-ville est utilisé par les gens pour déjeuner, pour le règlement des services ou pour des achats. Ils ont précisé que cet axe n'était pas fréquenté pour des promenades ou pour des activités non programmées.
Les participants constatent que l'avenue Gambetta est fréquentée uniquement la journée. Une fois que les magasins sont fermés [19h00], l'avenue se vide car elle ne présente pas d'autre source d'attractivité.
L'avenue Gambetta a été unanimement reconnu comme le seul véritable axe commercial de la ville.
Les participants perçoivent une sorte d'espace qui n'appartient à personne entre la ZUS de Bellevue et le centre-ville. Cet espace n'aiderait pas l'intégration de la ZUS au reste de la ville.
Tous les habitants ont manifesté leur accord sur la difficulté à parcourir à pied le quai du bord de la Charente. Ils espèrent un jour pouvoir se promener sur les bords de la Charente vu la qualité potentielle du parcours.
Du fait de son manque de sécurité et de la liaison automobile directe qu'il réalise avec le centre, le quai est seulement utilisé comme axe d'accès au centre-ville, malgré son potentiel [le bord de la Charente]. Il n'a aucune fonction récréative ou esthétique.
Les participants ont qualifié la ZUS de Bellevue, où ils résident pour la plupart d'entre eux, de quartier à fonction strictement résidentielle.
Alors que les autres espaces ou quartiers de la ville ont été identifiés et décrits par les participants par rapport à leur usage ou type d'activité, la ZUS de Bellevue a été considérée « remplie » par la seule présence de ses résidents.
La rive droite de la ville a été décrite comme un lieu où il ne se passe rien et où il n'y a aucune activité, ni équipement, ni espace en mesure d'attirer les personnes.
Les habitants ont identifié une fracture de la ville qui suivrait le cours du fleuve et qui séparerait une ville rive-gauche, plus dynamique et plus agréable, et une ville rive-droite peu attractive et peu intéressante. Pour illustrer cette fracture, les habitants ont pris l'exemple de la foire [qui se déroule parallèlement sur les rives droite et gauche], lors de laquelle il y aurait ainsi des personnes qui visiteraient juste la partie qui se trouve sur le côté gauche et vice-versa.
Le quartier de la gare [rive droite] est considéré comme un espace de la ville très peu agréable de par son esthétique et sa fréquentation.
Cette partie de la ville a été décrite comme une zone où le bâti est peu entretenu et gris. Cette caractéristique, ajoutée au manque d'attractivité de la rive droite, lui confèrerait une ambiance triste et lugubre, fonctionnant comme un repoussoir.
Les participants se représentent le quartier Saint Vivien comme un quartier vide, même s'il est habité. Cette impression viendrait de la faible densité du bâti et du manque d'activités commerciales.
Des espaces autonomes et déconnectés.
Tous les participants ont raconté avoir des pratiques de déplacement vers la côte ainsi que vers les îles, non seulement pendant les périodes estivales mais aussi en hiver. [La côte semble complètement intégrée dans les déplacements et les lieux de fréquentation des habitants de Saintes].
Certains participants ont déclaré intégrer Bordeaux et Poitiers dans leurs pratiques de loisirs. Cela serait dû, entre autre, à la faible offre urbaine de Saintes dans ces domaines, pour lesquels les grandes villes voisines offrent une complémentarité utile.
Les participants ont déclaré se rendre dans la ville de Cognac surtout pour utiliser le grand centre commercial Auchan, qui n'est pas présent à Saintes.
Les participants ont déclaré se rendre à Angoulême lors de manifestations culturelles très précises, mais n'auraient pas d'autre intérêt de s'y rendre en dehors de ces temps forts.
Les participants ont souligné que d'autres villes, telle que Royan, sont en train d'investir beaucoup sur leurs équipements commerciaux, culturels et de loisirs, ce qui leur donnerait des avantages comparatifs par rapport à Saintes.
Les habitants ont précisé que l'hôpital de Saintes attirait beaucoup d'usagers même des villes limitrophes. Ils craignent qu'avec le développement d'autres structures de ce type, Saintes perde encore davantage sa capacité d'attraction.
Par rapport à Cognac, les habitants considèrent Saintes en mesure de rivaliser, notamment grâce à son patrimoine architectural. Avec les autres villes voisines, la concurrence ne serait même pas envisageable, du fait d'un écart de départ trop important, en défaveur de Saintes.
D'après les participants, la faible capacité de Saintes à évoquer une image, une association d'idées ferait en sorte qu'elle soit négligée par rapport à d'autres villes dont qui ont des symboles forts.
Tout (au centre) ou rien (autour).
Malgré le désir de fréquenter davantage le théâtre, les habitants ont déclaré que les prix des places sont devenus tellement chers que ce type de loisir est devenu peu accessible pour eux [habitants du quartier Bellevue].
Certains participants ont déclaré se rendre aux répétitions des spectacles de théâtre car les prix des places est trop élevé. Cette pratique leur permettrait de profiter de l'offre culturelle, tout en ne pas mobilisant pas leurs ressources financières.
Le quai au bord de la Charente n'est pas aménagé pour les piétons au grand regret de tous les participants. Le passage des voitures et l'absence de marchepieds rendrait cette zone très peu sécurisée pour les autres utilisateurs.
D'après les participants, la ZUS de Bellevue comporte de grands espaces verts très agréables, qui ne seraient cependant pas aussi bien entretenus que ceux du centre-ville et donc pas exploités à la mesure de leur potentiel.
Le succès réside-t-il dans les aménagements réalisés ou dans l'urbanité qui les fait naître ?
Les habitants considèrent que le fleuve serait un élément à exploiter davantage pour le développement du tourisme.
Les habitants ont signalé que la plaine du Maine est un espace vert qui a du potentiel à exploiter, même s'il n'est pas constructible [il s'agit d'une plaine inondable].
La ville de La Rochelle a été prise comme exemple à suivre d'une ville dynamique ayant su trouver des solutions de développement efficaces. Les habitants ont notamment pointé ses fortes caractéristiques immédiatement identifiables et les politiques spécifiques visant à lui faire prendre de l'envergure au niveau régional, voire national.
Faire pendant au centre-ville pour relancer la dynamique générale.
Face à l'hypothèse de faire du plateau Boiffier-Bellevue un deuxième pôle urbain, les habitants ont considéré le projet faisable, dans le cas où le plateau assumerait un rôle administratif et commercial avant tout. Cela correspondrait le mieux aux potentialités du plateau en termes d'espaces [pour construire les bureaux] et de prix de l'immobilier, d'après eux. [L'hypothèse proposée étant de rééquilibrer le fonctionnement urbain de Saintes par la mise en place d'une centralité secondaire, relais du centre-ville, au niveau du plateau. Ce qui aurait des conséquences à l'échelle de la ville entière et à l'échelle de la ZUS Bellevue, qui viendrait alors s'intégrer dans un espace urbain plus large, celui du plateau dominé par le pôle de Boiffier.]
Une intégration délicate des populations du plateau.
Les habitants ont souligné que la population de Boiffiers était, surtout autrefois, composée pour la plupart par des couches sociales peu aisées. Cette dynamique aurait changé avec la création de la ZUS de Bellevue. Ce dernier était [par rapport à Boiffiers] plutôt un quartier « de résidences », qui avec l'arrivée des HLM et du statut de ZUS, a changé de composition sociale. [Il semblerait qu'il y ait eu une inversion de la composition sociale des quartiers Boiffier et Bellevue, avec une concentration des populations les moins aisées à Bellevue, bien que ce quartier ne fut pas historiquement un espace en difficulté.]
Face à l'hypothèse évoquée de faire du plateau Boiffiers-Bellevue un pôle secondaire de la ville, les habitants ont signalé la possibilité d'un blocage issu des populations des deux quartiers concernés, qui auraient du mal à se mélanger dans leurs pratiques quotidiennes. [La proximité physique des deux quartiers, en continuité spatiale, laisse néanmoins présager que ces blocages éventuels puissent être surmontés rapidement si l'offre urbaine est suffisamment attractive.]
Ne pas reproduire les erreurs des voisins.
Les habitants ont indiqué que les atouts de la ville étaient la diversité des populations présentes, importante pour une petite ville de province, et sa situation stratégique dans la région : près de la côte, près de villes attractives comme Bordeaux, Poitiers et La Rochelle, et bien relié par les axes de transport. [Il faut cependant noter que les espaces urbains de Saintes sont plutôt caractérisés par le déconnexion et l'homogénéité sociale que par la mixité. De plus, la situation géographique de la ville semble se traduire pour l'instant par des flux essentiellement centripètes, de Saintes vers les voisins plus attractifs, sans que la ville en tire de bénéfices particuliers.]
Une identité réelle ou fantasmée ?
Les habitants ont signalé à plusieurs reprises la difficulté économique des commerces au centre-ville. Cette dynamique empêcherait ce quartier de fonctionner comme un espace propulseur de la ville, comme cela devrait être le cas.
D'après les habitants, le déplacement d'activités commerciales sur le plateau permettrait à la fois de revitaliser le plateau et d'aider les commerçants du centre-ville qui ont des difficultés à poursuivre leur activité. [On peut s'interroger sur la faisabilité d'une telle hypothèse, étant donné le pouvoir d'achat de la population du plateau et le faible dynamisme des commerces s'y trouvant actuellement. Il s'agit là d'un thème récurrent dans les réunions : l'installation d'équipement étant souvent considérée comme une solution dans l'absolu, sans tenir compte du fait que la réussite des équipements dépend de l'environnement dans lequel ils sont insérés.]
Les habitants ont signalé le faible taux de survie des commerces dans le quartier de Bellevue. Ces derniers seraient confrontés à la concurrence, en termes de prix et d'offre, des grandes surfaces et ne parviendraient pas à se maintenir.
Suite à la proposition d'une partie des participants d'améliorer les transports entre Bellevue et le centre-ville, certains ont signalé que la faible utilisation de ces derniers rendrait leur augmentation peu rentable pour la société qui gère le service.
Les autres participants ont rebondi en affirmant que les transports seraient peu utilisés à cause de leurs horaires inadaptés et de leur fréquence très réduite, mais qu'ils le seraient davantage s'ils étaient mieux calibrés sur les besoins des populations résidentes. [On peut douter d'une telle issue étant donné le fonctionnement urbain général de la ville et la position périphérique du quartier, qui rendent l'utilisation de la voiture quasiment incontournable.]
Des espaces déconnectés, qui ne parviennent pas à créer une dynamique urbaine.
Les participants ont pris l'exemple du plateau de Poitiers et de son projet de développement. Ils craignent qu'il se passe la même chose à Saintes si on suivait l'hypothèse de réaliser un pôle de centralité secondaire sur le plateau de Boiffier-Bellevue. [La crainte serait effectivement justifiée sur le pôle urbain en question avait pour vocation d'être autonome et de se substituer au centre-ville pour la zone géographique autour du plateau. Ce qui n'est pas du tour le cas dans l'hypothèse ici considérée, dont l'objectif est avant tout intégrateur et relationnel.]
Faire du lien, physique et social.
Les participants ont signalé la présence d'une barrière immatérielle qui empêcherait une réelle intégration entre les populations de ces deux quartiers.
D'après les habitants, l'hypothèse de faire du plateau le deuxième pôle de la ville ne serait pas pertinente pour la composante démographique la plus âgée, qui serait porteuse d'attentes et de requêtes [maison de retraite, etc.] peu intégrables dans le projet. [La centralité secondaire envisagée pour le plateau n'est pas monofonctionnelle ni exclusive : il ne s'agit pas de créer une bulle de dynamisme commercial et administratif mais de construire un relais urbain, avec des gradients d'urbanité différenciés, entre Boiffier et Bellevue notamment, qui ne seraient pas du tout incompatibles avec des aménagements résidentiels pour personnes âgées, par exemple. Le quartier de Bellevue, plus résidentiel, s'y prêterait tout à fait.]
Ne pas juxtaposer mais mettre en réseau.
Selon les habitants, il n'y aurait aucun élément de blocage [population, urbanisme, équipement] dans le quartier de Bellevue, qui pourrait empêcher ou freiner réellement son développement.
Les habitants considèrent que l'amélioration des liaisons [donc des relations, matérielles et autre] entre Bellevue et le reste de la ville est une véritable priorité. L'intervention dans le domaine des transports est vue comme une condition sine qua non pour réfléchir à toute hypothèse de développement du quartier.
Une étiquette urbaine qui ne correspond pas à la réalité.
Les habitants ne se considèrent pas comme les résidents « classiques » d'une ZUS, à cause du mode de vie [sociabilité, sécurité] et de l'environnement [verdure, hauteur et point de vue sur la ville] qui caractérisent Bellevue et Boiffiers. Tout cela les amène à affirmer que, par rapport à d'autres ZUS [très connues], leur espace de vie ne serait pas assimilable au modèle prédominant de la ZUS. [Quartier en difficulté, pauvre, à l'urbanisme vieillissant et connaissant des problèmes récurrents de chômage et de délinquance.]
Une rencontre qui n'attend que les moyens de sa mise en ?uvre.
Les participants pensent que les populations des deux quartiers sont suffisamment mélangées [diverses couches socio-démographiques] et que leur interaction se passe bien, malgré les différences de niveau sociale, économique et culturel.
Concernant l'hypothèse de développer davantage les possibilités d'interaction entre les habitants de Boiffiers et Bellevue, les habitants ont affirmé qu'il n'y a aucun a priori ou opposition de fait [bandes, frontières sociales ou culturelles, etc.] entre les deux quartiers. [Il est à noter que cette assertion contredit partiellement celle effectuée en
Quand le manque peut devenir un atout.
Les habitants ne conseilleraient pas aux touristes en visite à Saintes de se rendre dans les quartiers de Bellevue ou de Boiffiers. Cela ne serait pas lié à une question de sécurité ou d'image de la ville, mais tout simplement au fait que dans ces quartiers il n'y a rien [activité, loisirs, divertissement] d'intéressant ou qui puisse attirer des gens. [Les habitants n'ont pas fait référence à la tour d'époque gallo-romaine qui se trouve à Bellevue et qui est à l'abandon. Ils ne la considèrent pas comme un objet archéologique à mettre en valeur et à relier aux autres vestiges de la ville. Suite à une sollicitation de l'animateur par rapport à la présence de la tour, les habitants ont montré de ne pas savoir où elle était située, alors qu'elle se trouve juste à la sortie de la salle des réunions].
Les participants les plus âgés ont évoqué le passé du quartier Bellevue. Ce dernier était constitué de champs verts et de jardins. Ensuite, Bellevue est devenu, dans les années 1960-70, un lieu plus résidentiel, avant que ne soient installés les immeubles HLM dans les années 1980. Malgré ce changement, le quartier aurait gardé son aspect bucolique et verdoyant, qui le singularise dans la ville et en tant que ZUS.
Une identité floue, changeante et faiblement ancrée.
Partant du constat qu'il n'y a pas assez de transports le soir pour aller au cinéma à coté du centre commercial Leclerc (multiplex de 10 salles), les participants ont déclaré apprécier l'offre de base des transports publics. Ils considèrent qu'il faudrait juste la modifier selon les exigences d'un public d'usagers plus diversifié que celui des scolaires [sur lesquels est structurée l'organisation des transports en commun]. En particulier, ils souhaiteraient la création d'un service spécifique, sur une ligne allant de périphérie à périphérie.
La localisation du quartier de Bellevue [entrée de la ville en venant de Bordeaux] constituerait un atout à exploiter davantage, non seulement en termes d'implantation des commerces, mais aussi d'équipements ou infrastructures sportives [ex. parcours de santé].
Les habitants ont expliqué que les deux quartiers limitrophes ne sont pas intégrés en termes d'activités ou de fréquentation. Même si leur relation ne fait pas figure de problème, ils se pensent et fonctionnent comme deux entités séparées.
Une priorité : la mise en relation spatiale.
D'après certains habitants, Saintes posséderait des avantages liés à la disponibilité d'espace, notamment à Bellevue. Cela aurait attiré l'attention de chaînes commerciales généralistes [aucun nom précis n'a pu être fourni par les habitants] intéressées à exploiter ces espaces à coûts compétitifs pour implanter leur activité.
Sortir des stéréotypes.
Certains participants [notamment les plus jeunes] ont déclaré avoir des difficultés dans leurs déplacements, qui dépendent des transports en commun faute de voiture personnelle. Ils ont notamment signalé qu'il est plus difficile pour eux de profiter des sorties le soir, même au centre-ville, ou de se rendre dans les villes ou communes proches, comme le font la plupart des Saintais.
Tous les participants étaient d'accord sur le fait que le classement en ZUS a nuit à l'image du quartier. D'autant plus qu'ils ne sont pas comparables à des ZUS où il y aurait de véritables problèmes de sécurité, de cohabitation et de laideur du paysage urbain [barres et tours très hautes]. Cependant, le quartier porte désormais le poids du stigmate qui accompagne une telle étiquette, sans que les habitants semblent percevoir de contrepartie. [Investissements urbanistiques, opérations de rénovation, budgets spécifiques, etc.]
Densifier, diversifier, relier : vers plus d'urbanité.
Tous les habitants étaient d'accord sur le fait que pour redonner une vitalité à Bellevue, il faudrait viser une augmentation et une diversification de sa population à fort capital économique et/ou culturel, qui favorise le développement d'activités commerciales et récréatives dans le quartier par le pouvoir d'achat qu'elle véhicule.
Face à l'hypothèse de mettre en place un plateau fédérant dans une seule entité les deux quartiers, les habitants se sont montrés intéressés, voire enthousiastes. Ils considèrent que cette possibilité permettrait, entre autre, de ne plus penser en termes de quartiers isolés, ce qui est une des grandes limites de fonctionnement de la ville.
Les participants ont accordé une importance toute particulière aux réseau de transport qui relie le plateau au reste de l'agglomération, afin de mieux l'intégrer au fonctionnement urbain global. Ils ont notamment insisté sur l'importance d'instaurer une mixité des modes de transport, ne donnant pas l'exclusivité à la voiture.
Dans le même veine, les participants souhaiteraient que soit améliorée l'artère centrale qui traverse la ville d'est en ouest et la relie à son principal voisin, afin d'y intégrer davantage le plateau.
Un habitant a souligné l'aspect assez négatif de arguments développés dans la conversation au cours de cette dernière réunion, comme pour rétablir un meilleur équilibre quant à la vision de la ville et de son avenir.
Suite à l'assertion précédente, d'autres participants ont exprimé cette idée que le fonctionnement urbain et les processus décisionnels dépasseraient de toute façon leur marge de man?uvre, voire de compréhension.
Vénissieux apparaît comme une abstraction verbale pratique pour désigner un ensemble de réalités urbaines appréciées très diversement par les habitants, toutes catégories confondues.
Cette image très particulière a été utilisée pour exprimer la vision d'une ville qui voudrait imaginer son avenir hors de la réalité du Grand Lyon.
Une ville qui aurait du c?ur et pas une ville à problèmes, comme le sous-entendrait l'usage de ce terme désormais galvaudé.
La réputation et la cadre de vie de la ville jouent encore un rôle fort sur les arbitrages résidentiels de la population.
Les habitants de Vénissieux sont très peu présents dans les débats, et souvent subsumés dans des catégories politiques (militants, électeurs?).
La matrice ouvrière de Vénissieux a été évoquée comme un élément capable d'activer un tissu social très stable, qui aurait donné une forte dimension humaine à la ville.
Vénissieux : de facto le 10e arrondissement de Lyon ?
Selon les participants, Vénissieux au long des années a forgé son identité par rapport à l'agglomération lyonnaise à travers une dynamique d'autonomie et de gouvernance endogène très forte.
Les participants ont insisté sur la situation spatiale favorable de Vénissieux et sur les nombreuses connexions avec l'extérieur, a contrario d'une vision de banlieue enclavée.
Vénissieux serait passée d'une position périphérique subie par rapport à l'agglomération lyonnaise et à la ville centre, à une position de distanciation volontaire, garante de sa différence.
Des pôles d'attractivité différenciés : Lyon pour les plus jeunes ; Les Minguettes, voire le monde, pour les plus âgés.
Malgré le fait que Vénissieux dispose des d'équipements scolaires de même niveau, les choix de scolarisation effectués par les jeunes et ou leurs parents témoignent d'une manque d'attractivité de la ville par rapport à Lyon.
Les jeunes diplômés résidant à Vénissieux subissent apparemment une discrimination à l'embauche, liée aux préjugés courant sur la population vivant dans cette commune.
Une autre partie de la population ne semble pas particulièrement attirée par Lyon, mais plutôt centrée sur le quartier, où elle souhaite demeurer. [Peut-être est-elle aussi tournée vers d'autres pôles d'attractivité, à l'étranger notamment.]
Le patrimoine urbain légitime est celui de la ville ouvrière plutôt que celui des Minguettes et de l'immigration.
Deux temps de la ville : ville ouvrière et ville d'immigration La démarche et le développement de la ville ont été reconstruits à travers le changement de la composante démographique. [L'enjeu serait-il d'arriver à intégrer la nouvelle composante de la population dans le projet politique incarné par la ville ?]
L'importance du passé ouvrier pour Vénissieux a émergé avec force pendant la réunion. La matrice ouvrière de la ville et les images associées font figure d'élément autour duquel la population de la ville s'identifie.
À Vénissieux, citadin = citoyen.
L'histoire des mouvements urbains, des luttes, des tensions connues par la ville, a été citée comme exemple de l'engagement fort de la population de Vénissieux.
Le long travail de participation du tissu associatif de concertation fait à Vénissieux, aurait produit un renforcement de la ville en tant qu'entité politique.
Résister.
Cette crainte, présentée comme une évidence incontestable, est exprimée par les élus et n'a pas été mise en débat.
Les participants ont montré une vision de la ville comme pôle indépendant de Lyon qui ne veut pas suivre la dynamique de l'agglomération.
Les participants ont montré une conscience des transformations de la ville et de la nécessité d'exploiter pour ce qu'elles sont les nouvelles ressources dont la ville dispose désormais.
Vénissieux, désir de ville.
Selon les participants, un autre type de mentalité réglerait les relations sociales à Lyon, au sein du système scolaire notamment, mais également dans l'ensemble de l'espace urbain. [On peut lire ici une vision de la ville comme espace de liberté et d'émancipation du fait de la diversité et de l'anonymat qu'elle offre.]
Les habitants ont ainsi exprimé le manque d'ouverture et de tolérance qu'ils constatent au sein de la population de Vénissieux, par rapport aux innovations ou aux changements de modes, apparaissant comme excentriques dès qu'elles s'écartent de la norme locale.
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