Cet exemple a été utilisé par rapport à la Cité de la dentelle et au fait qu'elle n'est pas bien signalé et donc peu visitée par les touristes. [Cet exemple se rattache à l'idée du manque de valorisation des atouts de Calais].
Cette image a été utilisée pour signifier le manque de dynamisme et d'initiatives pour la ville.
Le caractère mono-fonctionnel de certains quartiers et le manque de petits commerces et activités empêcherait la perception d'un « effet quartier », même dans les endroits auparavant connus comme ayant une forte dimension identitaire.
Un manque de leadership pour relancer la ville.
La présence des Anglais est considérée comme une mise en valeur possible du centre-ville grâce à leur pouvoir d'achat. [On peut entrevoir ici une tendance à confier et à déléguer les solutions aux acteurs de l'extérieur]
Cette affirmation a provoqué des réactions très contrastées parmi les participants, notamment chez ceux qui ont décidé de s'installer à Calais ou ceux qui ne se sentent pas handicapés par leur lieu de résidence.
Cette insécurité relèverait surtout de pratiques d'incivilité dans les espaces publics (beuveries, dégradations).
Le manque de dynamisme et d'implication de la population ont été pointés comme une source de difficulté supplémentaire pour le développement de Calais.
Un sentiment d'immobilisme et un manque de perspectives.
Cette affirmation montrerait la tendance à rattacher Calais à un modèle urbain de la ville moyenne avec un passé riche mais avec un déclin en termes de diversité sociale et fonctionnelle.
Les participants ont, plusieurs fois, insisté sur le fait que depuis le départ des activités productives du centre-ville, ce dernier serait resté immobile.
Calais connaîtrait aujourd'hui les problèmes que les autres villes ont connu il y a 30 ans. [Cette affirmation confirmerait le sentiment d'un manque de stratégie de développement urbain que les participants ont signalé tout au long de la réunion.]
Le développement de la ville souffrirait d'une immobilité qui lui aurait fait accumuler du retard.
Les participants ont évoqué la nécessité de remplacer l'activité productive de la dentelle, qui autrefois a apporté beaucoup de richesse, par une autre activité industrielle ou productive. [Ils ont montré un très fort attachement à un modèle de redynamisation économique urbaine basée sur le remplacement plutôt que sur la reconversion de la base économique].
Un manque de marketing urbain valorisant les atouts de la ville a été, à plusieurs reprises, signalé par les participants. Notamment pour démontrer que les atouts sont mal connus et peu valorisés, ils ont porté comme exemple le fait que la cité de la dentelle est très mal signalée et que l'offre scolaire supérieure reste très peu connue.
Une ville en quête de centralité et d'animation.
Calais serait une ville où il n'y a pas un seul centre et qui marcherait par pôles de fonctionnement très forts et bien délimités par les habitants.
Les participants ont déclaré que les Calaisiens n'avaient pas l'habitude d'utiliser d'autres lieux de la ville comme point de rendez-vous.
Les participants ont identifié les trois lieux de rencontre où les habitants se retrouvent. [Selon les pratiques décrites par les participants, ils fonctionnent comme des espaces publics de la ville. Il est à noter qu'ils sont très dispersés et que deux d'entre eux, la plage et la cité Europe sont plutôt à l'extérieur de la ville.]
Les participants ont insisté sur le fait que la ville, ses activités et ses horaires [les commerces ferment tôt et sont peu ouverts le dimanche] seraient dissuasifs pour les éventuels touristes.
Le fait que les commerces soient fermés le jour où les gens ont davantage le temps de se promener et de profiter de la ville, rendrait plus difficile l'appropriation de leur espace de vie.
A chacun son espace.
Les participants ont déclaré préférer la piscine de Boulogne à celle située au sud-est de la ville, car elle serait mieux fréquentée.
Etant donnée la population majoritaire de St Pierre, à savoir des couches sociales défavorisées, les participants ont affirmé préférer se rendre à une poste éloignée de leur domicile mais mieux fréquentée. [Il est à noter que cette poste est celle dont font usage les migrants, sans que cela ne soit considéré comme un facteur de gêne par les mêmes participants.]
Les participants ont déclaré qu'ils voyaient très peu les migrants, du fait de rythmes et de lieux différents dans l'usage de la ville. Ils ont cependant précisé qu'il est possible de croiser des migrants à la poste de Calais Nord, vraisemblablement à l'occasion des envois d'argent dans leurs pays d'origine.
La cohabitation entre migrants et calaisiens se passe apparemment sans heurts, notamment du fait qu'ils se côtoient peu.
Cette partie de la ville concentrerait un type d'habitat à loyer élevé et une population plus aisée par rapport au reste de la ville.
Malgré la faiblesse des aménagements, la vue sur la mer reste un critère majeur quant aux prix du foncier et donc au type de population pouvant habiter le quartier.
Le quartier Saint-Pierre, notamment dans sa partie sud, se caractériserait par des loyers modérés, dûs à un bâti ouvrier lié à l'activité industrielle, aujourd'hui dégradé. Le quartier regroupe ainsi les populations les moins aisées de la ville et concentrent l'essentiel des services d'action sociale.
Tout en ayant déclaré ne jamais croiser les migrants, les participants ont montré qu'ils connaissaient exactement où étaient situés les centres de distribution de nourriture et d'aide gérés par des associations.
Des pôles de centralité dispersés et mal exploités.
La rue royale a été indiquée par les participants comme la rue la plus animée de la ville, surtout la nuit, grâce à la présence de nombreux cafés, bars et restaurants.
Les habitants ont manifesté le regret qu'il n'existe pas d'activité de loisirs, la nuit, sur le front de mer, malgré son potentiel au niveau du paysage et de l'ambiance qu'il pourrait proposer.
Pour se rendre du centre sportif de la Citadelle jusqu'à la plage, il faut faire un important détour, alors que la traversée directe de la Citadelle réduirait grandement les distances et rendrait donc la plage plus accessible depuis ce lieu très fréquenté par les habitants.
Les participants ont exprimé le regret que cette partie du port soit sacrifiée à un usage qui ne lui permet pas d'être vécue et exploitée comme un espace à part entière de la ville et qui induit une coupure forte au sein du quartier de front de mer.
Les attributs de centralité de la ville (densité, diversité, animation) seraient concentrés dans cette zone assez distendue, qui constituerait une sorte de cordon central de la ville.
Les participants ont signalé que le canal à l'est de la ville est peu exploité comme espace de promenade, vu que ses berges sont délaissées et qu'il n'est pas aménagé. Ce qui empêcherait sa fréquentation, malgré son potentiel, par les touristes et même par les habitants de Calais.
Les participants ont décrit une pratique du quartier Saint-Pierre liée à des services précis et dont l'usage reste ponctuel [le quartier héberge des assurances et des banques]. Ils ont précisé qu'une fois leurs commissions achevées, il ne restent pas dans le quartier car rien ne les incitaient.
Les participants apprécient beaucoup l'offre assez élitiste de ce petit cinéma du centre-ville parce qu'il propose des films en version originale et qu'il est interdit d'y manger. Ils ont déclaré apprécier le type de relation aux loisirs et à la culture que cet établissement propose à la ville par rapport à d'autres établissements et ont regretté qu'il soit isolé et même en difficulté économique.
Ce pôle commercial se caractériserait par une offre qualifiée de populaire par les participants à cause des prix moins élevés et du type de produits proposés. [Une offre correspondant à la population vivant à proximité, dont le niveau de vie est moindre.]
Les participants ont signalé que le centre commercial situé en ville est aujourd'hui quasiment vide, compte tenu du prix trop élevé des loyers des magasins. [Un lieu qui peut être qualifié de friche urbaine.]
Le centre commercial 4B serait non seulement vide mais aurait une offre très limitée en termes de produits, pour les quelques commerces restants.
Le Centre Commercial de la Cité Europe [qui a ouvert en 1995] commence à connaître une perte de vitesse malgré sa forte attractivité, qui, surtout dans les dernières années, avait mis en difficulté l'offre commerciale de la ville.
Autour de Calais mais pas dans Calais.
Dans le fonctionnement urbain de Calais, la ZUP se présenterait comme une zone relativement autonome, dotée de sa propre antenne de Mairie et de la plupart des services quotidiens. Un repli urbain renforcé par l'homogénéité de la population qui l'habite.
Les villes de la côte seraient un lieu de visite et de vacances parce qu'elles sont facilement accessibles par la route de la côte, dont le parcours est très agréable. Elles sont accessibles pour des excursions à la journée, évitant de financer le prix de l'hébergement sur place.
Plusieurs habitants ont l'habitude de se rendre dans les capitales anglaise française et belge pour des courts séjours. La fréquence et la durée de ces séjours témoigne de l'intégration de Londres, Paris et Bruxelles dans des pratiques de mobilité régulières, voire quotidiennes, liées surtout aux loisirs et aux sorties.
Nombreux seraient ceux qui font régulièrement des aller-retours dans la journée à Lille pour le travail. Ces pendulaires auraient donc intégré Lille dans leurs mobilités quotidiennes confirmant la forte complémentarité fonctionnelle (travail, résidence) entre les deux villes.
Ces deux villes sont fréquentées beaucoup par les Calaisiens, en particulier dans la période estivale, grâce à leurs équipements balnéaires. Leur proximité les rend facilement intégrables dans des mobilités régulières aussi hors saison.
Les participants regrettent que les touristes qui viennent à Calais se rendent directement au centre commercial, situé hors de la ville, pour faire du shopping sans découvrir la ville de Calais. [Il s'agit visiblement d'un usage commercial de la ville, qui relève moins d'une activité touristique que d'une mobilité transfrontalière conjoncturelle, liée aux différentiels de prix entre la France et le Royaume Uni.]
Du passé industriel au présent maritime.
Les chalets qui se sont construits tout au long des années de façon spontanée empêchent aujourd'hui de pouvoir profiter de la vue sur la mer à partir du front de mer, ce qui a été identifié comme un des traits caractérisant la ville.
Cette activité de loisirs spécifique à la ville, caractérisée par une fréquentation originale du bord de mer, a été soulignée à plusieurs reprises par les participants comme constitutive de l'identité locale.
Le Musée de la dentelle semble être une initiative de conservation patrimoniale appréciée par les habitants, qui regrettent surtout qu'elle ne soit pas davantage mise en valeur, en termes de signalétique, de possibilités de stationnement et d'horaires d'ouverture notamment.
Les usines qui produisaient des biscuits autrefois répandaient des odeurs qui faisaient partie du paysage urbain et dont les habitants se souviennent avec une certaine nostalgie.
À l'est de la ville et du canal il existe des friches industrielles qui sont progressivement reconverties et utilisées pour l'habitat. Plusieurs projets d'habitat social semblent avoir été entrepris. Les habitants étaient au courant mais n'ont pas manifesté d'intérêt particulier pour ces aménagements.
Une cohérence stratégique difficile à trouver.
Les participants ont signalé à plusieurs reprises que la route du centre-ville vers la plage était peu adaptée aux piétons car dangereuse et peu attrayante. [De manière générale, il existe une tension dans leurs discours entre la place du piéton, quasiment inexistante à Calais, et l'usage systématique de la voiture, extension inaliénable du calaisien.]
Les participants ont montré un fort intérêt pour les projets urbains qui concerneront la ZAC entre le centre commercial Cité Europe et la ville. Car, si cette zone appartient à Eurotunnel, ils espèrent malgré tout qu'elle pourra être aménagée de façon cohérente avec le développement général de Calais et de son centre. [Calais est confrontée à une difficulté majeure avec le développement de la gare TGV de Frethun et des espaces adjacents, très excentrés par rapport à la ville et dépendants de logiques extérieures, sur lesquelles elle a une prise limitée.]
Exploiter différemment les potentiels existants.
Les participants ont identifié ce théâtre comme un des équipements à fort potentiel de la ville. Toutefois, et malgré sa capacité d'accueil de 1200 places, il n'est utilisé que pour les spectacles de fin d'année des scolaires et par les associations de quartier.
Les participants considèrent que le parc Saint-Pierre est un espace vert de la ville sous-exploité, qui mériterait d'être davantage mis en valeur afin qu'il puisse fonctionner comme un véritable lieu de rencontre, d'activités, de loisirs et de promenade urbaine. Ils ont notamment souligné le succès de l'exposition en plein air réalisée récemment dans le parc, sur le modèle du jardin du Luxembourd à Paris [exposition de Yann Arthus Bertrand La terre vue du ciel].
Afin d'augmenter la fréquentation du centre-ville par les touristes, il serait envisageable, selon certains participants, de proposer des navettes directes entre le port et le centre-ville, qui inciteraient à dépasser le quartier nord pour investir le reste de l'espace urbain. [Une telle hypothèse risque de rencontrer plusieurs obstacles, notamment le manque d'attractivité du reste de la ville et l'usage de la voiture individuelle par les voyageurs.]
Une ville qui se cherche.
Les habitants voient en Calais une ville faite d'une multitude de pôles qui ne sont pas reliés entre eux. L'absence de continuité [sous la forme de gradients d'urbanité] entre ces espaces leur donne l'impression que les zones en dehors des pôles, sont vides.
Pour les participants, un centre-ville est caractérisé par des zones piétonnes, qui favorisent la promenade, l'animation, l'appropriation des espaces par les habitants.
Suite à la remarque d'un participant qui regrettait que la Place Crève-coeur soit défigurée par les voitures, d'autres participants ont fait valoir que les véhicules faisaient partie intégrante du décor et du fonctionnement de la ville.
Changer par le haut.
Les participants accepteraient l'hypothèse d'une dynamique de gentrification [embourgeoisement de la population associé à une augmentation des prix de l'immobilier et à la requalification du bâti] en centre-ville, dans la mesure où ils seraient gagnants dans cette dynamique, c'est-à-dire qu'ils feraient partie de ceux qui pourraient continuer à vivre dans cet espace amélioré mais plus cher.
Une ville de mer sans la plage. Un fonctionnement urbain basé sur la voiture.
Les habitants justifient aussi un usage permanent de la voiture par le climat pluvieux et froid de la ville, qui n'incite pas aux pratiques piétonnes.
Selon les participants, le fait d'avoir installé les établissements de formation à l'extérieur de la ville l'aurait privée d'une dynamique importante, propre à la présence de toute communauté étudiante.
Le parking de la Place Crève-coeur est également utilisé le dimanche par les chrétiens pratiquants car il existe une église sur la place. Son usage logistique semble beaucoup plus prégnant aux yeux des habitants que d'autres usages potentiels.
Le rôle majeur de Calais - même à l'échelle de l'agglomération - est envisagé uniquement dans son lien avec l'Angleterre. [Cette vision, récurrente, semble assez stéréotypée et désormais relativement déconnectée de la réalité du fonctionnement de la ville. Les habitants ayant aussi souligné à plusieurs reprises que les Anglais ne viennent plus.]
La plage n'est pas un lieu facile d'accès sur lequel on peut tomber par hasard et n'est pas intégrée de manière directe dans le fonctionnement de la ville en général. De plus, la vue sur le front de mer étant bouchée par de nombreuses constructions, la plage ne fait pas non plus partie du paysage urbain quotidien.
Les participants précisent que très peu de touristes fréquentent la plage. Ils ne font souvent que passer dans les lieux commerciaux situés à l'extérieur de la ville, ou bien se rendent à Calais Nord.
Les habitants ont signalé qu'il n'existait pas de promenade le long de la plage. Pour se promener sans voiture près de la mer, on est obligé d'aller directement sur le sable.
Les habitants ont pour habitude de se rendre à la plage quand il fait mauvais. Ils restent dans leur voiture pour observer la mer et pour se promener le long du bord de mer. [La voiture n'est donc pas seulement un moyen de se rendre sur le lieu de loisirs mais fait partie intégrante du loisir.]
Quand la proximité géographique ne suffit plus à activer des voisinages
Les participants ont précisé que Calais était déjà reliée dans les faits à ses villes voisines Boulogne et Dunkerque. En effet, les Calaisiens vont se faire soigner à l'hôpital de Boulogne et l'université du littoral attire les jeunes de Boulogne et de Dunkerque.
L'intégration de Calais à ce triptyque est toutefois limitée dans les faits, comme le montre le peu de fréquentation du bus BCD aux horaires de travail.[A moins que cette faible fréquentation ne soit liée à l'usage systématique de la voiture individuelle par les habitants de ces trois villes, qui n'utiliseraient que très peu les transports en commun.]
Les participants observent que les Anglais qui venaient manger « français» à Calais ont perdu cette habitude. Les retombées économiques liées à cet usage n'existent donc plus. [La disparition de cette pratique semble tenir tout autant à une mutation des pratiques touristiques ? à rayon beaucoup plus large aujourd'hui ? qu'à la disparition de l'avantage financier que pouvait représenter une telle pratique lorsque le rapport franc-livre était favorable.]
L'identité de Calais n'est pas dans les vieilles pierres.
Les habitants conçoivent la Place Crève-Coeur comme un site logistique, malgré le fait qu'ils soient conscients de son aspect patrimonial et historique.
Selon les participants, la ville manque d'un site panoramique qui pourrait attirer les touristes.
Besoin d'une politique de la ville plus proche de l'esprit calésien.
Les habitants ont signalé l'urgence de la situation et semblent prêts à essayer différents scenarii, au risque de connaître quelques déceptions.
Les habitants présents ont déploré les choix politiques de ces 30 dernières années qui ont, selon eux, conduit à privilégier les investissements au profit de la ZUP, au détriment d'une dynamique de reconversion de la ville tout entière et notamment de la zone centrale.
D'après un participant, qui a été suivi par tous les autres, tout projet d'aménagement de la plage qui obligerait les habitants à moins utiliser leur véhicule serait voué à l'échec.
Les habitants considèrent que le camping situé en hauteur de la plage n'est pas rentable du point de vue économique et n'est pas un atout pour l'image de la ville.
Recentrer les activités et les flux pour relancer la ville.
Certains participants proposent que des marchés soient installés sur les boulevards afin de favoriser une dynamique dans ces endroits de passage. Face au scepticisme de certains habitants, d'autres ont mis en avant l'idée qu'à Paris, ce type de pratique s'intégrait bien au fonctionnement de la ville.
Les participants utilisent la Place Crève-coeur pour se garer car elle est à proximité du centre-ville historique. Pour eux, le marché qui a lieu une fois par semaine à cet endroit n'est pas apprécié parce qu'il ne facilite pas l'accès au centre-ville pour les personnes qui viennent y faire des courses. Les habitants considèrent cette place comme un n?ud logistique et non comme une place historique.
Les participants pensent que Calais aurait beaucoup à gagner à proposer, en centre-ville, des activités attractives pour les touristes - qui ne font que passer pour la plupart, voire qui le contournent systématiquement.
Les habitants proposent de faire de la Tour du Guet un genre d'observatoire, qui permette d'avoir une vue sur la mer et qui valorise ainsi un des atouts majeurs de la ville.
Concilier des modèles urbains a priori divergents.
D'après certains participants, la ville de Calais et ses municipalités n'ont pas suffisamment exploité les ressources liées à sa localisation géographique. Ils considèrent que Calais ne tient pas son rang de ville littorale, car elle ne met pas en valeur la plage, le tourisme balnéaire, les équipements sportifs appropriés à la plage, etc.
Les habitants ont le sentiment que dans le système de mobilité calaisien, c'est toujours la voiture qui gagne.
Les participants considèrent que Calais leur propose le choix entre différents moyens de transport. Cependant, ces derniers ne sont pas toujours adaptés aux besoins des usagers, qui finissent par utiliser prioritairement la voiture individuelle.
L'idée soumise aux habitants consiste dans le principe de reconnaître une place privilégiée à la voiture dans le système urbain calaisien, y compris d'un point de vue culturel, et d'envisager les équipements adaptés à une telle politique urbaine. La réaction de ces derniers a été globalement positive, avec cependant des réserves esthétiques, fondées sur le besoin de conserver des lieux davantage liés à l'image traditionnelle des centre-villes, comme les monuments ou les fontaines.
L'entre-soi social marque fortement la ville.
La plage serait un lieu fréquenté surtout par des couches dites « populaires », c'est-à-dire d'un niveau social et culturel peu élevé. Le manque d'aménagement et d'activités de loisirs rendrait ce lieu peut attractif pour des couches moyennes [ayant la possibilité de fréquenter d'autres bords de mer de la côte, plus attrayants] et donc peu mixte.
Urbaniser la plage ; balnéariser la ville.
Les participants ont exprimé le regret que la plage ne soit pas un lieu de vie et de sociabilité, où l'on puisse s'arrêter agréablement, se promener et profiter du paysage.
Les participants ont tous signalé leur mécontentement par rapport à la place occupée par les chalets sur la plage. D'une part, ces chalets bouchent la vue sur la plage, surtout pour ceux qui vont courir sur la digue. D'autre part, ces chalets sont une survivance du passé et d'une différence d'accès à la plage selon le niveau social. Ils n'ont pas le rôle de cabines de plage accessibles financièrement à tout le monde [comme c'est le cas, par exemple, des cabines de Deauville]. Dans ce sens, les participants ont signalé que les chalets sont vendus par des actes notariés et déclarés en mairie alors qu'ils sont sur un terrain public. [Ils sont donc considérés par les habitants comme une forme de privatisation de l'espace public de la plage au profit des plus aisés et des familles les plus anciennement installées dans la ville.]
Pour démontrer que la plage de Calais n'est pas vécue et considérée comme un lieu de loisir et de tourisme, les habitants ont porté l'exemple du manque de services balnéaires, comme la vente de ballons ou l'absence de loueurs de matériel de plage, que l'on trouve généralement dans les plages aménagées des villes balnéaires.
Tout en appréciant l'utilité d'un poste de secours au bord de la mer, les habitants trouvent sa localisation peu appropriée au paysage et à l'attractivité de la plage.
Les constructions réalisées sur le front de mer sont considérées comme enlaidissantes par les habitants. Au lieu d'être un atout d'attractivité, elles jouent un rôle repoussoir.
Du fait de la mauvaise signalisation du parcours piétons, l'accessibilité au port ferry pour les passagers à pied serait très compliquée et peu agréable [même chemin que les voitures]. Cela apparaît aux habitants d'autant plus mal conçu que la distance réelle est très courte, favorisant ainsi le recours systématique à la voiture.
Certains participants ont signalé qu'ils utiliserait volontiers la baladine [transport public urbain de proximité] dans leurs déplacements quotidiens, mais qu'ils ne peuvent pas le faire à cause des horaires peu adaptés à ceux de bureau.
Les habitants ne fréquentent pas la ZUP de la ville au-delà d'activités précises et ponctuelles. Cela serait dû aussi au fait que ce quartier n'est pas très attractif, tant en termes de bâti, que de population et d'ambiance.
Faible intégration et forte concurrence.
D'après les habitants, les trois villes citées ne fonctionnent pas réellement en archipel [malgré les liens existants en termes de transports et d'équipements mutualisés] car il n'y a pas de coopération en termes de projets culturels ou sportifs, par exemple. Chaque ville aurait sa spécificité qui ne s'intègrerait cependant pas à celle des autres de manière complémentaire : « Boulogne, c'est la pèche ; Calais, c'est le port passagers ; Dunkerque, c'est le commercial. »
[Les participants ont décrit une dynamique classique de periurbanisation autour de Calais].
La ville de Calais souffrirait d'un manque de manifestations et d'événements culturels ou récréatifs en mesure d'attirer la population alentour, ce qui la placerait aussi plus bas dans la hiérarchie urbaine par rapport à ses voisins.
Dunkerque, bien qu'elle n'ait pas l'atout calaisien d'avoir la plage « en ville », exploiterait davantage ses ressources maritimes. D'où le sentiment des participants que la ville de Calais ne s'engage pas suffisamment dans ce sens en tournant le dos à une de ses ressources principale : la mer.
Contrairement à Calais, les villes balnéaires comme Malo-les-Bains, proposent d'autres activités corollaires à la plage (voitures a pédale, etc.). Cela permettrait à ces villes de marcher aussi hors saison. Les participants regrettent l'absence d'une telle offre à Calais. [On peut néanmoins se demander si le paysage balnéaire et urbain de la ville se prêterait vraiment à ce type d'activité.]
À la recherche du temps perdu ?
Certains participants ont déclaré apprécier le fait de se déplacer en ville à pied ou avec les transports en commun car cela leur donnerait davantage l'occasion d'observer et apprécier la ville, ses quartiers, ses immeubles anciens.
Les habitants ont signalé qu'un des rares endroits où l'on peut apprécier beaucoup l'architecture et la qualité du bâti ce sont les boulevards. Le reste de la ville, notamment la partie sud, étant plutôt caractérisé par des friches industrielles et un habitat ouvrier dégradé, faute d'entretien.
Les participants ont exprimé le regret que la gare de Calais ne plus aussi belle qu'avant et qu'elle soit peu exploitée et mal intégrée au reste de la ville. La gare n'est plus aujourd'hui un lieu de la ville, avec un statut et une fonction centrale.
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