Les ZUS d'Amiens présentent quelques points communs, notamment la tendance à l'enfermement et la faiblesse des perspectives d'emploi, et beaucoup de divergences, particulièrement en termes d'intégration la ville.
Les participants, et pas seulement ceux qui résident à Étouvie, ont tous souligné que malgré le bus qui relie Étouvie au centre-ville en 20 minutes, ce quartier est perçu comme totalement décentré.
La distance perçue à Étouvie est augmentée à cause du fait qu'entre ce quartier et le centre-ville il n'y a pas d'offre urbaine consistante.
Cette expression a été utilisée par les habitants d'Étouvie pour qualifier leur situation, aussi bien symbolique que géographique, vis-à-vis de la ville d'Amiens.
Le quartier est situé à proximité d'espaces verts et d'un environnement agréable, comme celui de la Somme, ce qui confère aussi certains avantages à sa situation géographique excentrée.
Les habitants de ce quartier ont souligné la proximité de ce dernier au centre-ville et le sentiment de continuité et d'appartenance forts entre le quartier et la ville.
Les habitants du quartier ont voulu aller à l'encontre de l'image stéréotypée donnée de celui-ci, se limitant à une portion réduite et symbolique : celle de la succession de très grandes barres [en cours de destruction] et du centre administratif annexe de la mairie centrale [L'Atrium, unique dans la ville].
Les participants sont revenus sur l'image véhiculée par ce quartier, qui ne se vérifierait pas à l'usage, ou de façon beaucoup plus nuancée. [Les participants ont tout de même souligné à plusieurs reprises leur inquiétude vis-à-vis des voitures brûlées].
Le nombre et le type d'équipements des deux quartiers permettrait à leurs résidents de se passer du centre-ville pour la plupart des services et des commerces.
La référence, a priori positive, au cocon, est en fait ambiguë dans la perspective des participants, dans la mesure où ce cadre protecteur serait également perçu comme inhibant d'initiatives et notamment de sorties en dehors du quartier [Il est à noter que l'expression de «cocon» a été utilisée par Didier Lapeyronnie pour décrire les quartiers ghetto des banlieues françaises dans son ouvrage de 2008, Ghetto Urbain.]
Cette affirmation d'une participante fait écho à un débat plus large, concernant la tendance à l'enfermement dans les quartiers d'Étouvie et d'Amiens Nord, qui serait renforcée par la présence d'un grand nombre de services sur place.
Les participants résidant à Étouvie, surtouts les femmes, ont signalé une difficulté à se déplacer vers le centre-ville en soirée, le dernier bus pour Étouvie étant à 20h30.
Malgré la présence de transports en commun reliant les différentes parties de la ville, l'usage de la voiture semble omniprésent. [les contraintes liées à la voiture ? stationnement et embouteillages ? semblent moindres par rapport à celles des transports en commun ? horaires et temps de parcours.]
Tous les participants ont souligné la faiblesse croissante du marché de l'emploi à Amiens et à la difficulté pour les jeunes notamment à s'insérer dans le marché de l'emploi sur place.
Malgré leur implantation à Amiens Nord, cette zone n'aurait pas apporté l'emploi escompté [30% des emplois réservés aux habitants des ZUS de la ville], mais aurait essentiellement profité aux entreprises, domiciliées à Amiens mais n'y exerçant aucune activité réelle, en termes de réductions de taxes.
Le quartier étudiant de St Leu [siège de l'université] concentre les activités de loisirs des étudiants, dans un fonctionnement replié et relativement autonome par rapport au reste de la ville.
Les participants non résidents ont déclaré fréquenter Étouvie seulement pour le marché. [On peut entrevoir dans cette dynamique la présence d'un système de relations entre quartiers, basé presque exclusivement autour d'un système de marchés de quartier, structurant les relations entres les différentes parties de la ville].
Les multiples dégradations et les incivilités, comme le fait de jeter les ordures par les fenêtres, ont été signalées comme des pratiques repoussoir, rendant impossible la résidence dans cette barre, malgré les avantages qu'elle présente par ailleurs en termes de logement (plus spacieux).
L'offre culturelle semblerait plus développée dans le quartier [possibilité de cours de musique gratuits] que l'offre sportive, plus concentrée dans le centre-ville et donc difficilement accessible étant donnés les temps de transport.
Une ville au rayonnement local (marché hebdomadaire) et international (les migrations internationales), polarisée par la métropole lilloise et tournant partiellement le dos à la capitale.
Les participants ont signalé un manque fort de liaisons entre Amiens et les petites communes des alentours. Par exemple, pour parcourir un trajet qui, en voiture, durerait 15 minutes, il faudrait, avec les transports en commun, au moins 2 heures avec beaucoup de changements.
Le marché du dimanche à Amiens Nord a été décrit comme le seul événement en mesure d'attirer dans ce quartier un nombre plus large et diversifié de population, même au-delà de la commune d'Amiens.
Les participants résidant Amiens Nord et originaires (ou descendants d'immigrés) du Maroc (région de Nador), ont déclaré passer leurs journées à « dire bonjour » à des personnes qu'ils côtoyaient en France, regrettant ainsi de ne pas pouvoir prendre réellement de vacances, loin de leur environnement familier.
Les participants ont déclaré utiliser davantage l'offre commerciale de Lille que celle de Paris à cause du fait qu'à Lille les magasins sont concentrés tous au « même endroit » et que l'accessibilité en voiture y serait plus facile et plus directe : pas de passage par une périphérie étendue et embouteillée ; moins de problèmes de stationnement.
Malgré le prix élevé des billets signalé par les habitants, ils considèrent plus avantageux se rendre à Paris en train qu'en voiture, vue la difficulté à se garer près du centre.
Le temps de parcours réel entre Amiens et Paris, ainsi que le coût des billets, ne rendraient pas une sortie dans la capitale rentable pour moins de 48h, ce qui limite fortement la fréquentation. [On remarque ici le rôle de Lille comme métropole du Nord de la France, tout à fait concurrentielle vis-à-vis de Paris].
Des éléments de patrimoine valorisés par le tourisme, en décalage avec les repères identitaires de la population locale.
La proximité du camping, fréquenté par les touristes internationaux, notamment néerlandais, ne se traduit pas par une ouverture pour le quartier enclavé d'Étouvie. Les touristes n'utilisant le camping que comme lieu de résidence pour rayonner ensuite vers le centre-ville et le reste de la région.
Les pratiques touristiques se limiteraient à la visite de ce monument remarquable, situé dans le centre-ville d'Amiens, sans aucune retombée pour le reste de la ville (cars déposant les touristes et les récupérant après la visite). [Il est à noter que le seul monument reconnu comme patrimoine d'Amiens à l'extérieur n'est visiblement pas perçu comme un élément identitaire ou d'attachement par les participants.]
Réunies par les faits de délinquance et une relative exclusion, les ZUS d'Amiens Nord et d'Étouvie divergent fortement dans leur traitement politique.
Les participants ont signalé ce type d'épisode comme étant une pratique récurrente dans les ZUS, qu'ils ont tous dénoncé comme particulièrement traumatique (deux d'entre eux en ayant été directement victimes).
Certains participants ont signalé une augmentation de la délinquance en ville. Ils ont lié ce constat à la crise de l'emploi au niveau départemental.
Tous les participants ont été d'accord sur le fait que « pour connaître ce qui se passe il faut aller se renseigner » à la mairie. [La mairie a effectivement confirmé que la communication d'informations sur les événements culturels ou sportifs se limitait au centre-ville et ne parvenait pas jusqu'aux quartiers.]
Cet état de fait donnerait aux habitants l'impression d'être des spectateurs en vitrine de ce qui est donné en accès aux habitants du centre-ville, sans qu'il leur soit possible d'y participer. [La mairie a confirmé que le journal diffusé par ses services relate les événements passés mais ne joue pas le rôle d'annonceur pour les suivants.]
Cette situation semblerait exclure de fait les habitants des quartiers, qui manquent justement d'un réseau social ou professionnel en dehors de leur lieu d'habitation.
Les participants résidant à Étouvie ont signalé la disparition de ce service de proximité et la perte d'un local à parti entière pour la mairie annexe, qui ne feraient que souligner le délaissement dont serait victime ce quartier par rapport au reste de la ville.
Le quartier souffrirait d'un manque d'équipements de base et en mesures de le faire sentir au même rythme et niveau d'autres quartiers. [Il a été effectivement confirmé par la mairie que le panneau existant est en panne depuis longtemps.]
La politique d'équipement [services, bibliothèques, antenne marie] et de requalification urbaine mise en place dans le quartier d'Amiens Nord aurait conféré à ce quartier un statut de partie, comme les autres, de la ville où l'on peut trouver une offre urbaine diversifiée et satisfaisante.
La présence de cette association de femmes sur le quartier témoignerait d'un tissu associatif dynamique et important, sans comparaison avec celui d'Étouvie, malgré la forte présence féminine dans ce quartier.
Les participants du groupe ont souligné les partenariats existants entre le CSC d'Étouvie et les équipements culturels du centre-ville, leur donnant un accès quasi gratuit à l'offre culturelle urbaine.
Cette façon de nommer et identifier les résidents du quartier, qui sont en fait des Amiénois, illustre la rupture dans la perception de la population amiénoise : le quartier d'Étouvie n'étant pas reconnu comme faisant partie de la commune, contrairement au quartier d'Amiens Nord et à sa population.
L'isolement géographique du quartier se traduit pas une sorte d'autonomie perçue, révélée par une hésitation quant à son appartenance administrative à la commune d'Amiens, contrairement à Amiens Nord.
Une ville qui cherche des atouts et un positionnement, capables de lui rendre un certain dynamisme.
Les participants ont signalé un manque de politique globale, dépassant les simples visites de la cathédrale.
L'installation d'un aéroport pour les vols low cost a été surtout envisagée du point de vue de la stratégie individuelle, plutôt que de la stratégie urbaine.
Les participants, en commentant le projet de ligne TGV entre Amiens et l'aéroport Roissy Charles de Gaulle, ont au contraire souligné une volonté stratégique de liaison avec le Nord, via la ligne Eurostar desservant Lille et Londres [Ce qui pourrait faire écho à la polarisation de la ville par Lille pour ce qui concerne déjà les pratiques de shopping et les courtes sorties de loisir].
La petite ville qui monte, qui monte ?
Certains habitants ont décrit la dynamique de changement de la ville consistant à passer d'un mode de vie propre aux petits villages [faible densité et diversité de l'offre] à celui propre à la ville. [Il ne s'agit pas là d'un constat nostalgique, mais plutôt d'une appréciation positive, soulignant le gain d'urbanité réalisé par la ville.]
Certains participants ont qualifié de triste l'Amiens d'autrefois à cause d'un manque de dynamisme de la ville [exemple évoqué : pas d'offre culturelle] et de la faible intégration des différentes populations, qui se traduisait par un certain repli et donc une forme d'atonie des espaces publics..
En réponse à la question : « résumer la situation actuelle de la ville par une image », certains habitants ont indiqué qu'Amiens serait une ville « où l'on y voit plus clair ». Ils considèrent avoir des repères identitaires plus clairs et reconnaissables [être Amiénois] et habiter une ville plus dynamique.
Face à l'assertion de certaines participantes se disant plus à leur aise dans les bars du centre-ville, certains participants ont considéré cette dynamique comme consubstantielle du fonctionnement urbain : les quartiers n'ayant pas le même type de fonctionnement que le centre-ville, par définition plus divers et plus ouvert.
Ce qui caractériserait Amiens serait la qualité de vie, tranquille et « sans stress » qu'on peut y mener.
Un des adjectifs les plus utilisés par les participants pour décrire Amiens est celui de « petit ». Cet adjectif se réfère à la taille effective de la ville ressentie par la population mais également à la masse urbaine de la ville : Amiens serait un poids plume parmi les autres villes françaises, de par la faiblesse de son offre urbaine, notamment en termes de diversité de l'offre culturelle et de loisirs [Il est à noter que cela n'empêche pas les habitants de différencier nettement les espaces d'Amiens en fonction de leur gradient d'urbanité, dissociant ainsi les quartiers du centre-ville.]
Une population diversifiée mais une mixité embryonnaire.
Les participantes ont déclaré ne pas se sentir à leur aise dans les bars du quartier fréquentés pour la plupart par des hommes. Face à ce sentiment et pour ne pas « menacer leur réputation », elles ont déclaré préférer les bars du centre-ville dont la fréquentation serait mixte.
Tous les participants ont remarqué, une dynamique de changement importante au sein de la population, notamment chez les femmes d'origine étrangère. Ces dernières, qui sortaient très peu des espaces domestiques, ont maintenant tendance à s'en émanciper davantage. [Cette évolution n'est pas entendue comme une évolution culturelle des femmes, mais comme une transformation plus générale du climat socio-culturel de ce quartier, laissant une plus grande liberté aux femmes.]
Certains habitants considèrent que la principale caractéristique de la population de ce quartier est la faible ouverture vis-à-vis des nouveaux arrivants.
Avec l'évolution de la ville vers une croissance en taille et en dynamisme, la question de la diversité des populations présentes et de leur coprésence dans l'espace urbain semble avoir perdu en prégnance.
Des voisinages plus sociaux et identitaires que géographiques.
A travers ce constat, les habitants ont exprimé leur surprise par rapport à l'écart entre l'image peu attrayante qu'ils ont de la ville (et qui leur est renvoyée par l'extérieur) et l'importance du patrimoine historique qu'elle héberge.
Les participants ont tous été d'accord sur le fait que le Pigeonnier constitue le référent identitaire majeur du quartier, car il résume l'atmosphère vivante et populaire du quartier.
Face à la question : « quels lieux voudriez-vous garder? », les habitants du quartier Amiens Nord ont choisi le centre culturel Safren, car il permettrait une sociabilité entre la population précieuse pour l'identité et la dynamique du quartier.
Après avoir signalé que la Tour bleue sera démolie le 29 juillet prochain, les habitants du quartier Étouvie ont reconnu la fonction de marqueur urbain de cette tour. Ils ont par ailleurs exprimé leur inquiétude par rapport à ce qui remplacera la tour. [Il est à noter qu'un important travail social et culturel a été effectué avec la population autour de l'histoire cette tour et de sa future destruction, qui a sûrement influencé les réponses apportées par les participants.]
Même si les habitants ont identifié la Tour bleue comme marqueur du quartier, ils ont tenu à préciser que la caractéristique la plus importante est la typologie socio-économique de la population d'Étouvie, c'est-à-dire faibles revenus, faible niveau d'éducation et situations familiales précaires. [Ceux que les habitants eux-mêmes qualifient de « Cassos ».]
Un patrimoine urbain fondé sur des lieux de rencontre plutôt que sur des lieux d'histoire.
Tous les participants ont été d'accord sur le fait que cet événement hebdomadaire constitue un véritable moment de partage et de retrouvailles sur l'espace public, en mesure de souder la population amiénoise.
Selon les habitants, un des moments les plus importants de la vie urbaine amiénoise serait le samedi, lorsque les couples se marient à l'Hôtel de Ville. Ces mariages se caractériseraient par le fait d'être très vivants, colorés et animés [surtout les mariages des couples d'origine étrangère]. Ces événements attireraient l'attention et la curiosité de tout le monde au point que le fait d'aller « regarder les mariages sur la place de l'Hôtel de Ville » serait devenu une véritable activité de loisirs pour les Amiénois.
La place Gambetta est, de l'avis unanime des participants, l'espace public le plus important de la ville. Il fonctionne à la fois comme lieu de rendez-vous, de présence, de passage, comme un point de repère et comme un référent identitaire.
Certains habitants opposent l'ambiance de proximité vécue dans les quartiers avec l'anonymat véhiculé par le centre-ville, dans lequel les liens entre personnes seraient distendus. [Il est à noter que le terme de mixité est ici employé de manière ambiguë. Le phénomène auquel ils font référence est plus probablement celui de proximité, qui n'est pas forcément synonyme de mixité. cf. assertions sur le caractère assez fermé des quartiers ou sur la place des femmes dans les espaces publics des quartiers.]
Une mosaïque de lieux et de moments, qui peine encore à fonctionner comme ville.
Les habitants ont déclaré que pour situer Amiens ils utilisent un repère géographique très évocateur : le Nord. Cela serait dû au fait qu'à leurs yeux Amiens se situe dans le même type de climat, rythme de vie, caractère de la population, que Calais ou Lille. [Il est à noter qu'Amiens est la ville française la plus proche de Paris, mais que les habitants se sentent visiblement plus proches de Calais ou de Lille que de la capitale.]
[En réalité le Parc St-Pierre est très loin topographiquement du quartier Amiens Nord, car il est situé pratiquement au centre-ville. Cependant les habitants n'ont pas hésité à considérer cette distance comme beaucoup plus courte et gérable, car cet espace fonctionne comme un véritable médiateur socio-spatial à l'échelle urbaine. Un lieu de voisinage par excellence entre des espaces autrement très éloignés les uns des autres.]
Une action politique ressentie comme clivante plutôt qu'intégrative.
Tous les participants ont reconnu la présence de « quartiers-ghettos » [Étouvie, Amiens Nord] plutôt éloignés sur centre-ville, dans lesquels on [les décideurs politiques] aurait regroupé les populations d'origine immigrée et/ou les populations les plus défavorisées.
Les participants ont décrit dans quel cadre le quartier d'Étouvie a été créé. Ce faisant, ils ont explicité que le quartier était né pour loger des couches sociales assez aisées dans un espace de type résidentiel, un peu excentré. Ce n'est que dans un deuxième temps qu'il a été destiné aux HLM et à des populations à faibles revenus. L'arrivée de ces dernières ayant certainement induit le départ des premières, le quartier s'est homogénéisé autour de cette tranche plus pauvre et précaire de la population. [Il est à noter que le quartier continue cependant de fonctionner comme une zone résidentielle périurbaine, dont la particularité est de réunir des populations plus pauvres que la moyenne de ce type de quartiers, dans des logements verticalisés et non pavillonnaires.]
Les participants ont signalé qu'une des caractéristiques principales du quartier serait l'importante difficulté socio-économique de la population. Cette situation entraînerait un sentiment de morosité, perceptible dans le quartier en termes d'ambiance quotidienne.
La ville nécessiterait davantage d'espaces fédérateurs tel que le parc Saint-Pierre où les habitants ont déclaré se rendre régulièrement. Travailler sur les espaces publics permettrait à Amiens de souder son identité autour de lieux en mesure d'intégrer les ZUS à la ville et la ville aux ZUS.
Plusieurs lieux de la ville, tel que le parc Grand Marais, la distillerie, la citadelle, etc., à fort potentiel, ont un rayonnement limité à celui du quartier et au maximum de la ville. Cependant, ils pourrait faire l'objet d'un réinvestissement pour devenir plus attractifs et attirer des populations diverses, y compris à l'échelle de l'agglomération.
Les habitants ont parlé d'une sorte de ségrégation résidentielle de certaines populations dans les quartiers les plus stigmatisés (à faible revenu, immigrés, etc.). Face à ce constat, ils considèrent qu'il faudrait mettre en place des politiques de logement en mesure de mélanger davantage la population dans les lieux de résidence ainsi que dans ceux de vie.
Un manque d'espaces urbains intermédiaires.
Les habitants considèrent que la gare et son quartier sont en dehors de l' Amiens dynamique et vivant.
Les participants considèrent que certains quartiers, comme celui de l'Étouvie, sont en dehors de la ville de par leur distance et l'absence de continuité en termes de bâti et d'activité par rapport au centre-ville. [Ce quartier fonctionne effectivement comme une zone résidentielle périurbaine, bien qu'il fasse partie de la commune d'Amiens.]
Des lieux de mixité très circonscrits.
Les participants ont constaté que le marché donnait l'occasion de rencontrer des personnes issues de tout âge, de tout milieu social. Ce qui en fait un des rares lieux de mixité sociale de la ville.
Un des participants d'origine congolaise a précisé qu'il utilisait le marché comme un lieu de rendez-vous hebdomadaire avec sa communauté d'origine.
La Place Gambetta est un lieu fréquenté par tout type de population. Les participants ont déclaré qu'ils l'utilisaient pour manger une glace, faire jouer leurs enfants et pratiquer des loisirs [patinoire en hiver].
Une attractivité qui passe davantage par l'événement social que par la prouesse architecturale.
A l'entrée de la distillerie se trouve une horloge qui s'est arrêtée à 4h10 : le temps est comme suspendu. Cette impression est renforcée par l'ancienneté du bâtiment et le calme qui y règne, dû à une absence quasi complète d'activité.
Les participants ont exprimé l'envie d'avoir un lieu de tranquillité, qui permette de marquer une pause par rapport au rythme de la ville, en incitant à la « rêverie ».
Les participants regrettent le temps où le carnaval avait encore lieu car, même s'il était payant, il drainait du monde en permettant d'associer la ville à un événement spectaculaire.
Tous les participants ont souligné que la verrière a été construite malgré le désaccord de la population et qu'elle n'a rien apporté à l'esthétique de la place.
En se référant à l'exemple de la Tour Eiffel et du rejet dont a fait les frais lors de sa construction, les habitants ont déclaré que, même s'ils ne sont pas en mesure d'apprécier aujourd'hui cette verrière, les générations à venir verront peut-être en elle un symbole de la ville.
Les participants ont imaginé que l'abattoir pourrait abriter un marché couvert qui ressemblerait au marché d'Aligre que l'on trouve à Paris. Cette activité pourrait à la fois attirer du monde et redonner à cet endroit, le dynamisme qu'il a perdu.
Un potentiel patrimonial important et facilement appropriable par la population.
Les habitants pensent que ce lieu a un véritable potentiel de par ses volumes, l'organisation de son espace et sa proximité avec une voie ferrée / gare.
Il s'agit du second lieu que les habitants ont identifié comme espace interstitiel entre le quartier et le centre-ville., qui pourrait contribuer à construire un espace urbain intermédiaire manquant entre les deux. [Certains ne connaissaient pas cet endroit].
Le Parc du Grand Marais est un espace dédié essentiellement à l'activité sportive (skate, football américain, etc. ). Les habitants souhaiteraient que l'usage de ce parc soit davantage diversifié et ont émis l'idée d'aménager des espaces propices à la détente comme des kiosques à musique et des endroits protégés pour se mettre à l'ombre.
Les participants ont précisé qu'ils privilégiaient cet espace comme lieu de sortie par rapport à d'autres, car il est particulièrement animé.
Les participants signifient par là qu'ils sont en train de s'approprier ce nouvel espace qu'ils considèrent comme un nouvel espace public de la ville, devenu plus attractif grâce aux interventions d'amélioration urbaine qui ont été effectuées.
Les habitants considèrent que la place a été défigurée par ce nouvel aménagement. Ce dernier amplifie par ailleurs, de par sa forme, tous les bruits de circulation de la place, empêchant ainsi les habitants et les voyageurs d'utiliser l'espace comme une place.
Les participants considèrent que cette verrière n'a rien apporté à la gare, voire l'aurait défigurée. Elle donnerait aussi à voir aux voyageurs venant à Amiens, une première image négative. [L'installation architecturale aurait donc échoué dans son objectif, à savoir donner à la gare une fonction de lieu à part entière de la ville (et pas seulement de passage) et en faire un symbole pour Amiens, à l'intérieur comme à l'extérieur.]
Les participants ont regretté le fait qu'il n'y ait pas différents types de transports proposés à ma sortie de la gare, pouvant fonctionner comme connexion avec le reste de la ville. Ceci nuirait au dynamisme de la gare et donnerait l'image d'une ville peu dynamique, contraire à la réalité.
Une collection de lieux aux résultats ponctuels, qui ne parviennent pas à tisser la ville.
La verrière s'inscrivait dans un projet de marketing urbain visant à redorer la première impression de la ville dès qu'on y arrive en train. D'après les habitants, cet objectif n'a pas du tout été atteint.
Les habitants ont identifié e marché situé dans la ZUS d'Amiens Nord comme un lieu et un moment de rencontre majeur pour la ville. Il qui regroupe une offre de produits très divers et exotiques à l'image de la population du quartier. Il attire des clients provenant des communes limitrophes ainsi que des autres quartiers de la ville et jouit d'une véritable renommée.
Une population focalisée sur les projets urbains qui aménagent la sociabilité.
Les participants pensent que pour faire évoluer ce marché, il faudrait proposer des espaces avec des bancs pour permettre aux gens de prolonger leur rencontre, car aucun espace de ce type n'existe aujourd'hui.
L'augmentation de la fréquentation et du rayon d'attractivité du marché induirait une augmentation des prix, ressentie par les habitants du quartier comme un danger potentiel de dépossession. [Il est à noter que la dynamique habituelle dans ce type de situation est plutôt celle d'une diversification des prix et des produits proposés qu'une augmentation générale, dans la mesure où la population du quartier, à niveau de revenu moyen ou faible, reste la principale clientèle du marché.]
Les habitants regrettent que tout se concentre sur cette place (concerts, animations, manifestations) qui est le « c?ur de l'animation » de la ville. Ils souhaiteraient qu'il y ait des autres endroits qui puissent véhiculer l'image de la ville.
Les participants sont très satisfaits de la requalification de la place Goblet car cela leur a permis de découvrir un nouvel espace qu'ils fréquentent aujourd'hui avec plaisir.
Une vision stratégique qui peine à s'affranchir de l'action ponctuelle pour penser le lien.
Le premier lieu que les habitants ont identifié afin de faire le lien entre le quartier d'Étouvie et le centre-ville est l'ancienne distillerie qui se situe entre les deux.
En partant du constat qu'un sculpteur travaille déjà sur place, les habitants proposent que le lieu soit dédié à la création et à l'éveil artistiques, ainsi qu'aux loisirs.
Les participants considèrent que ce lieu proche de chez eux pourrait être un point de rencontre des habitants de toute la ville. Il permettrait ainsi de brasser les populations des différents quartiers, même si, de fait, ce lieu serait davantage fréquenté par les habitants d'Étouvie.
Les habitants ont fortement exprimé le souhait d'avoir une piscine couverte (avec une partie en extérieur) à cet endroit car il semblerait que la ville manque de ce type d'équipement.
Les participants ont, une fois encore, signalé lors de cette réunion, que les cafés de la place du marché étaient fréquentés uniquement par des hommes. Ils souhaiteraient que ces bars deviennent plus mixtes, ce qui permettrait aux clientes du marché [qui a lieu sur la place] de prolonger leurs courses en s'arrêtant pour boire un café.
Une ville qui marche serait une ville où l'on marche.
Les participants ont souligné que ce qui a fait fonctionner la place Gambetta en tant que lieu de relais, de passage et de rencontre [espace public] n'a pas été un projet de requalification particulièrement recherché, mais juste sa piétonnisation.
Des habitants de la ville et pas seulement d'un quartier.
Les habitants considèrent dommage qu'ils soient intégrés dans les processus de concertation et de participation seulement par rapport aux quartiers qu'ils habitent. [Vision de l'habitant comme ayant une compétence par rapport à la ville dans sa totalité, par rapport aux espaces qu'il utilise et fréquente et pas seulement par rapport à son lieu de résidence.].
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