Une tension à exploiter, entre un grand projet urbain à l'échelle des enjeux et un savoir-faire dans l'intervention sociale de proximité.
Une urbanité embryonnaire.
Les participants apprécient beaucoup la présence et le type d'offre liée aux loisirs du centre-ville. Notamment, ils considèrent les cafés et les bars du centre-ville plus agréables en termes « d'esthétique » et « d'ambiance », par rapport à ceux situés dans les autres quartiers.
Les participants sont plusieurs fois revenus sur le fait que, le soir, Saintes ne propose aucune activité en termes de loisirs et sorties. Cette absence de d'animation nocturne serait caractéristique de la ville.
La présence d'un cinéma et d'une boîte de nuit à l'intérieur du centre commercial Leclerc explique que cet espace de la ville soit utilisé pour les sorties du soir, surtout par les jeunes. [Ce centre est nommé « grand Leclerc » par rapport à un autre Leclerc, plus petit, situé sur la rive droite, à l'est de la ville. Le « grand Leclerc » est situé à l'ouest de la ville.]
Un brassage circonscrit et éphémère.
Les participants ont signalé que les séjours des touristes était de courte durée et limités à des périodes précises [périodes estivales].
Vu que les touristes visitent des endroits très précis de la ville, ils font le plus souvent des excursions à la journée, avant de regagner en soirée les localités balnéaires, où ils logent pendant leurs vacances.
Les participants constatent que Saintes est utilisé comme ville de passage, dans les déplacements qui partent de la côte vers l'intérieur et vice versa. Elle est traversée, mais ne parvient pas à capter les flux à son profit.
Lorsque les touristes se rendent à Saintes, leur parcours se limiterait à l'abbaye et au Musée. Cela réduirait la découverte de la ville à certains endroits et limiterait les retombées économiques liées au tourisme et les éventuelles rencontres avec la population résidente.
Entre complémentarité et concurrence.
Les participants sont unanimement convaincus que Saintes ne véhicule aucune image forte et ne dispose d'aucune caractéristique permettant de l'identifier ou d'attirer des visiteurs, contrairement à ses voisines Cognac ou Rochefort.
Les touristes se rendraient uniquement à Saintes par défaut, quand le temps ne leur permettrait pas de profiter de l'océan ou des plages. Malgré son patrimoine [abbaye, arènes romaines, etc.] la capacité d'attraction de la ville dépendrait, donc, de la non attractivité temporaire des villes voisines, plutôt que des ses caractéristiques propres.
Une ville en quête d'image.
Ces deux lieux de la ville ont été indiqués comme les espaces ou les gens, les jeunes notamment, se rencontrent et se donnent rendez-vous, où ils peuvent également se croiser fortuitement. [Ils fonctionneraient donc comme des espaces publics].
Les participants apprécient les espaces verts de la ville, notamment les parcs qu'ils intègrent dans leurs pratiques urbaines mensuelles.
Les participants se rendent à cet endroit car cet axe reliant la gare au centre-ville est utilisé par les gens pour déjeuner, pour le règlement des services ou pour des achats. Ils ont précisé que cet axe n'était pas fréquenté pour des promenades ou pour des activités non programmées.
Les participants constatent que l'avenue Gambetta est fréquentée uniquement la journée. Une fois que les magasins sont fermés [19h00], l'avenue se vide car elle ne présente pas d'autre source d'attractivité.
L'avenue Gambetta a été unanimement reconnu comme le seul véritable axe commercial de la ville.
Les participants perçoivent une sorte d'espace qui n'appartient à personne entre la ZUS de Bellevue et le centre-ville. Cet espace n'aiderait pas l'intégration de la ZUS au reste de la ville.
Tous les habitants ont manifesté leur accord sur la difficulté à parcourir à pied le quai du bord de la Charente. Ils espèrent un jour pouvoir se promener sur les bords de la Charente vu la qualité potentielle du parcours.
Du fait de son manque de sécurité et de la liaison automobile directe qu'il réalise avec le centre, le quai est seulement utilisé comme axe d'accès au centre-ville, malgré son potentiel [le bord de la Charente]. Il n'a aucune fonction récréative ou esthétique.
Les participants ont qualifié la ZUS de Bellevue, où ils résident pour la plupart d'entre eux, de quartier à fonction strictement résidentielle.
Alors que les autres espaces ou quartiers de la ville ont été identifiés et décrits par les participants par rapport à leur usage ou type d'activité, la ZUS de Bellevue a été considérée « remplie » par la seule présence de ses résidents.
La rive droite de la ville a été décrite comme un lieu où il ne se passe rien et où il n'y a aucune activité, ni équipement, ni espace en mesure d'attirer les personnes.
Les habitants ont identifié une fracture de la ville qui suivrait le cours du fleuve et qui séparerait une ville rive-gauche, plus dynamique et plus agréable, et une ville rive-droite peu attractive et peu intéressante. Pour illustrer cette fracture, les habitants ont pris l'exemple de la foire [qui se déroule parallèlement sur les rives droite et gauche], lors de laquelle il y aurait ainsi des personnes qui visiteraient juste la partie qui se trouve sur le côté gauche et vice-versa.
Le quartier de la gare [rive droite] est considéré comme un espace de la ville très peu agréable de par son esthétique et sa fréquentation.
Cette partie de la ville a été décrite comme une zone où le bâti est peu entretenu et gris. Cette caractéristique, ajoutée au manque d'attractivité de la rive droite, lui confèrerait une ambiance triste et lugubre, fonctionnant comme un repoussoir.
Les participants se représentent le quartier Saint Vivien comme un quartier vide, même s'il est habité. Cette impression viendrait de la faible densité du bâti et du manque d'activités commerciales.
Des espaces autonomes et déconnectés.
Tous les participants ont raconté avoir des pratiques de déplacement vers la côte ainsi que vers les îles, non seulement pendant les périodes estivales mais aussi en hiver. [La côte semble complètement intégrée dans les déplacements et les lieux de fréquentation des habitants de Saintes].
Certains participants ont déclaré intégrer Bordeaux et Poitiers dans leurs pratiques de loisirs. Cela serait dû, entre autre, à la faible offre urbaine de Saintes dans ces domaines, pour lesquels les grandes villes voisines offrent une complémentarité utile.
Les participants ont déclaré se rendre dans la ville de Cognac surtout pour utiliser le grand centre commercial Auchan, qui n'est pas présent à Saintes.
Les participants ont déclaré se rendre à Angoulême lors de manifestations culturelles très précises, mais n'auraient pas d'autre intérêt de s'y rendre en dehors de ces temps forts.
Les participants ont souligné que d'autres villes, telle que Royan, sont en train d'investir beaucoup sur leurs équipements commerciaux, culturels et de loisirs, ce qui leur donnerait des avantages comparatifs par rapport à Saintes.
Les habitants ont précisé que l'hôpital de Saintes attirait beaucoup d'usagers même des villes limitrophes. Ils craignent qu'avec le développement d'autres structures de ce type, Saintes perde encore davantage sa capacité d'attraction.
Par rapport à Cognac, les habitants considèrent Saintes en mesure de rivaliser, notamment grâce à son patrimoine architectural. Avec les autres villes voisines, la concurrence ne serait même pas envisageable, du fait d'un écart de départ trop important, en défaveur de Saintes.
D'après les participants, la faible capacité de Saintes à évoquer une image, une association d'idées ferait en sorte qu'elle soit négligée par rapport à d'autres villes dont qui ont des symboles forts.
Tout (au centre) ou rien (autour).
Malgré le désir de fréquenter davantage le théâtre, les habitants ont déclaré que les prix des places sont devenus tellement chers que ce type de loisir est devenu peu accessible pour eux [habitants du quartier Bellevue].
Certains participants ont déclaré se rendre aux répétitions des spectacles de théâtre car les prix des places est trop élevé. Cette pratique leur permettrait de profiter de l'offre culturelle, tout en ne pas mobilisant pas leurs ressources financières.
Le quai au bord de la Charente n'est pas aménagé pour les piétons au grand regret de tous les participants. Le passage des voitures et l'absence de marchepieds rendrait cette zone très peu sécurisée pour les autres utilisateurs.
D'après les participants, la ZUS de Bellevue comporte de grands espaces verts très agréables, qui ne seraient cependant pas aussi bien entretenus que ceux du centre-ville et donc pas exploités à la mesure de leur potentiel.
Le succès réside-t-il dans les aménagements réalisés ou dans l'urbanité qui les fait naître ?
Les habitants considèrent que le fleuve serait un élément à exploiter davantage pour le développement du tourisme.
Les habitants ont signalé que la plaine du Maine est un espace vert qui a du potentiel à exploiter, même s'il n'est pas constructible [il s'agit d'une plaine inondable].
La ville de La Rochelle a été prise comme exemple à suivre d'une ville dynamique ayant su trouver des solutions de développement efficaces. Les habitants ont notamment pointé ses fortes caractéristiques immédiatement identifiables et les politiques spécifiques visant à lui faire prendre de l'envergure au niveau régional, voire national.
Cochez les cases pour filtrer les assertions.
Déplacez les filtres villes / réunions / enjeux pour trier les assertions dans l'ordre souhaité.