Une tension à exploiter, entre un grand projet urbain à l'échelle des enjeux et un savoir-faire dans l'intervention sociale de proximité.
Saintes est une petite ville.
La construction en pierre blanche donne une unité formelle à la ville qui lui confère un charme particulier, source d'une forte capacité d'attraction.
La Charente traversant la ville, la taille de Saintes et la qualité de son environnement motivent le choix de Saintes comme ville de (ré)installation. L'aspect paysager et environnemental joue un rôle majeur dans les arbitrages résidentiels en faveur de Saintes et du modèle urbain qu'elle véhicule.
Tout en reconnaissant la qualité de la ville au niveau architectural et paysager, un autre constat a émergé pendant la réunion : la faible capacité de Saintes à retenir une population jeune à travers une offre urbaine intéressante.
L'arrivée tardive de ligne de bus aurait provoqué un fort attachement des habitants à la voiture. Les exemples des embouteillages et du manque d'un véritable réseau de transport contribuent à la vision de Saintes comme ville difficile à parcourir.
Ville, en général, choisie par ses habitants, en particulier pour la facilité de vie qu'elle offre aux familles, Saintes s'interroge sur ce qu'elle pourrait faire pour ceux qui ont du mal à y trouver leur place.
Le poids démographique des retraités joue aussi un rôle sur le manque de dynamisme de la ville et sur les attentes vis-à-vis de l'offre urbaine.
Les récits de certains participants ont porté clairement au premier plan la question de l'offre culturelle et des activités de loisirs proposées à Saintes. Il ne s'agit pas d'ajouter des rendez-vous culturels, Saintes étant déjà dotée de 7 festivals, mais plutôt de proposer une vie urbaine attractive pour des catégories plus diversifiées de population, au-delà de la qualité du paysage ou de l'esthétique du bâti.
Le fait d'attirer la population est un défi majeur pour Saintes. Aller au-delà de la fréquentation estivale permettrait à la ville d'avoir un poids démographique en mesure, entre autre, d'accompagner le projet d'agglomération.
Le fait d'attirer, surtout dans les saisons estivales, un nombre élevé de population provoque aussi une forte croissance de l'emploi saisonnier, dont les bénéfices n'arrivent pas à se repartir sur toute l'année.
La fragilité sociale et culturelle de la population de ce quartier a été soulignée. L'exemple a été donné de l'entraide nécessaire entre la Poste et la Bibliothèque présentes sur le quartier, la seconde fonctionnant comme soutien de la première auprès de la population faiblement alphabétisée.
Si le centre historique est bien visible, la configuration spatiale de Saintes est plus complexe, peu polarisée, juxtaposant des quartiers aux identités très fortes, dont une « ville nouvelle » sur le plateau (Boiffiers). Bellevue est une double périphérie : du centre ancien et du plateau.
Les participants ont manifesté un accord général par rapport au fait que le confort des immeubles, les matériaux nobles et modernes utilisés pour les construire, ainsi que la position en hauteur et privilégiée de Bellevue, ne permettent pas de caractériser de façon négative ou stéréotypée ce quartier pourtant classé ZUS. L'élément de blocage a été identifié, plutôt, dans le manque de véritables espaces publics et dans le repli du centre commercial sur lui-même.
Le quartier accueillerait une population très fragilisée, aux moyens économiques de plus en plus limités et souffrant de la précarisation de l'emploi au niveau régional.
Le centre commercial n'est ni un repère ni un lieu de rencontre. Le manque d'attractivité de ce quartier se traduirait par le fait que d'autres habitants de la ville n'y sont jamais allés.
Les carences du réseau de transports (fréquence, desserte, horaires) renforcent les dynamiques d'enclavement à l'?uvre.
Il y a un manque d'équipements diversifiés et bien repartis dans la ville. Cet aspect (pas de piscine découverte) pèse de façon négative sur les possibilités d'activités proposées par Saintes en limitant le niveau de son offre urbaine et donc son attractivité potentielle. [On peut en revanche s'interroger sur le principe d'une répartition égalitaire des équipements de la ville, qui irait à l'encontre du principe de centralité.]
Saintes pourrait affirmer son rôle de centre d'arrière-pays.
par sa position et sa fonction dans la région.
Ce point a été défini comme le « gros potentiel » de Saintes tout au long de la réunion.
L'appropriation identitaire de la ville semble passer surtout par ses caractéristiques paysagères, évocatrices d'un style de vie à préserver, mais pour une part contradictoire avec un développement économique dynamique et robuste.
L'aspect esthétique de Saintes a marqué toutes les interventions, en tant qu'élément d'identification de la ville.
Il est envisagé de mettre en valeur la présence de la Charente pour le futur aménagement urbain.
Ce type d'affirmation a été porté comme exemple du ?coté bucolique? de Saintes qu'on ne peut pas trouver ailleurs, notamment dans les « grandes villes », comme Tours ou Limoges.
Pour certains, la Charente fait partie intégrante de l'identité de la ville et de sa symbolique. Elle est d'ailleurs très souvent utilisée pour représenter la ville.
Pour d'autres, au contraire, le rapport au fleuve n'est plus ce qu'il était et se limite désormais à considérer la Charente comme une menace pour les habitations et la ville en général.
Le territoire a du mal à retenir longtemps les entreprises, qui se déplacent vers les centres régionaux, ou plus loin encore, faute d'avantages spécifiques sur place [La qualité des espaces verts n'est pas suffisante à retenir les entreprises, sans un tissu économique dynamique].
Saintes est une ville tranquille, où les problèmes sociaux semblent pouvoir se résoudre au cas par cas.
Le tissu associatif et les relations sociales sont considérés comme très solides et solidaires, y compris par la plupart des participants lors de leur installation à Saintes.
Un projet de réinsertion sociale par la construction d'une gabare a été mené avec succès, au bénéfice de trois jeunes des quartiers en difficultés. Un type d'action emblématique de la politique sociale directe de la ville. Cette embarcation sert désormais à la promenade des touristes.
L'insécurité et les violences urbaines ne sont apparemment pas un enjeu à Saintes.
La qualité du bâti de cette ZUS où les espaces ne sont pas cloisonnés et la circulation facile, ainsi que les activités associatives et solidaires qui s'y sont installées (par exemple, un « Restaurant du C?ur ») contribuent à construire un sens d'appartenance très développé.
Un projet urbain : la communauté d'agglomération, pour gouverner Saintes à l'échelle de son aire urbaine.
La possibilité pour Saintes de devenir une agglomération devrait se baser sur une véritable solidarité des territoires plus que sur une logique purement financière, selon les intervenants. Cela d'autant plus que la qualité de vie rappelée tout au long de la réunion pourrait s'étendre à une agglomération à laquelle il faudrait dans tous les cas intégrer aussi les quartiers péricentraux de Saintes.
Engagée par le Maire, cette opération participe d'une ambition urbaine plus générale pour la ville de Sainte : faire ville et se doter des équipements et espaces publics en conséquence.
La nécessité de travailler sur la ZUS de Bellevue et de mieux la relier au centre-ville ont été identifiés comme les enjeux majeurs en mesure de donner plus de force et de cohérence spatiale au projet de l'agglomération.
La majorité des déplacements urbains se fait encore et surtout par la voiture, ce qui ne permet pas de péréquation mobilitaire entre les habitants : ceux qui ont les moyens de la voiture se différencient nettement des autres.
Le dynamisme économique de la ville pourrait s'amplifier avec la création de l'agglomération, en mesure de capter les effets induits de la croissance littorale.
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