Une tension à exploiter, entre un grand projet urbain à l'échelle des enjeux et un savoir-faire dans l'intervention sociale de proximité.
Une étiquette urbaine qui ne correspond pas à la réalité.
Les habitants ne se considèrent pas comme les résidents « classiques » d'une ZUS, à cause du mode de vie [sociabilité, sécurité] et de l'environnement [verdure, hauteur et point de vue sur la ville] qui caractérisent Bellevue et Boiffiers. Tout cela les amène à affirmer que, par rapport à d'autres ZUS [très connues], leur espace de vie ne serait pas assimilable au modèle prédominant de la ZUS. [Quartier en difficulté, pauvre, à l'urbanisme vieillissant et connaissant des problèmes récurrents de chômage et de délinquance.]
Une rencontre qui n'attend que les moyens de sa mise en ?uvre.
Les participants pensent que les populations des deux quartiers sont suffisamment mélangées [diverses couches socio-démographiques] et que leur interaction se passe bien, malgré les différences de niveau sociale, économique et culturel.
Concernant l'hypothèse de développer davantage les possibilités d'interaction entre les habitants de Boiffiers et Bellevue, les habitants ont affirmé qu'il n'y a aucun a priori ou opposition de fait [bandes, frontières sociales ou culturelles, etc.] entre les deux quartiers. [Il est à noter que cette assertion contredit partiellement celle effectuée en
Quand le manque peut devenir un atout.
Les habitants ne conseilleraient pas aux touristes en visite à Saintes de se rendre dans les quartiers de Bellevue ou de Boiffiers. Cela ne serait pas lié à une question de sécurité ou d'image de la ville, mais tout simplement au fait que dans ces quartiers il n'y a rien [activité, loisirs, divertissement] d'intéressant ou qui puisse attirer des gens. [Les habitants n'ont pas fait référence à la tour d'époque gallo-romaine qui se trouve à Bellevue et qui est à l'abandon. Ils ne la considèrent pas comme un objet archéologique à mettre en valeur et à relier aux autres vestiges de la ville. Suite à une sollicitation de l'animateur par rapport à la présence de la tour, les habitants ont montré de ne pas savoir où elle était située, alors qu'elle se trouve juste à la sortie de la salle des réunions].
Les participants les plus âgés ont évoqué le passé du quartier Bellevue. Ce dernier était constitué de champs verts et de jardins. Ensuite, Bellevue est devenu, dans les années 1960-70, un lieu plus résidentiel, avant que ne soient installés les immeubles HLM dans les années 1980. Malgré ce changement, le quartier aurait gardé son aspect bucolique et verdoyant, qui le singularise dans la ville et en tant que ZUS.
Une identité floue, changeante et faiblement ancrée.
Partant du constat qu'il n'y a pas assez de transports le soir pour aller au cinéma à coté du centre commercial Leclerc (multiplex de 10 salles), les participants ont déclaré apprécier l'offre de base des transports publics. Ils considèrent qu'il faudrait juste la modifier selon les exigences d'un public d'usagers plus diversifié que celui des scolaires [sur lesquels est structurée l'organisation des transports en commun]. En particulier, ils souhaiteraient la création d'un service spécifique, sur une ligne allant de périphérie à périphérie.
La localisation du quartier de Bellevue [entrée de la ville en venant de Bordeaux] constituerait un atout à exploiter davantage, non seulement en termes d'implantation des commerces, mais aussi d'équipements ou infrastructures sportives [ex. parcours de santé].
Les habitants ont expliqué que les deux quartiers limitrophes ne sont pas intégrés en termes d'activités ou de fréquentation. Même si leur relation ne fait pas figure de problème, ils se pensent et fonctionnent comme deux entités séparées.
Une priorité : la mise en relation spatiale.
D'après certains habitants, Saintes posséderait des avantages liés à la disponibilité d'espace, notamment à Bellevue. Cela aurait attiré l'attention de chaînes commerciales généralistes [aucun nom précis n'a pu être fourni par les habitants] intéressées à exploiter ces espaces à coûts compétitifs pour implanter leur activité.
Sortir des stéréotypes.
Certains participants [notamment les plus jeunes] ont déclaré avoir des difficultés dans leurs déplacements, qui dépendent des transports en commun faute de voiture personnelle. Ils ont notamment signalé qu'il est plus difficile pour eux de profiter des sorties le soir, même au centre-ville, ou de se rendre dans les villes ou communes proches, comme le font la plupart des Saintais.
Tous les participants étaient d'accord sur le fait que le classement en ZUS a nuit à l'image du quartier. D'autant plus qu'ils ne sont pas comparables à des ZUS où il y aurait de véritables problèmes de sécurité, de cohabitation et de laideur du paysage urbain [barres et tours très hautes]. Cependant, le quartier porte désormais le poids du stigmate qui accompagne une telle étiquette, sans que les habitants semblent percevoir de contrepartie. [Investissements urbanistiques, opérations de rénovation, budgets spécifiques, etc.]
Densifier, diversifier, relier : vers plus d'urbanité.
Tous les habitants étaient d'accord sur le fait que pour redonner une vitalité à Bellevue, il faudrait viser une augmentation et une diversification de sa population à fort capital économique et/ou culturel, qui favorise le développement d'activités commerciales et récréatives dans le quartier par le pouvoir d'achat qu'elle véhicule.
Face à l'hypothèse de mettre en place un plateau fédérant dans une seule entité les deux quartiers, les habitants se sont montrés intéressés, voire enthousiastes. Ils considèrent que cette possibilité permettrait, entre autre, de ne plus penser en termes de quartiers isolés, ce qui est une des grandes limites de fonctionnement de la ville.
Les participants ont accordé une importance toute particulière aux réseau de transport qui relie le plateau au reste de l'agglomération, afin de mieux l'intégrer au fonctionnement urbain global. Ils ont notamment insisté sur l'importance d'instaurer une mixité des modes de transport, ne donnant pas l'exclusivité à la voiture.
Dans le même veine, les participants souhaiteraient que soit améliorée l'artère centrale qui traverse la ville d'est en ouest et la relie à son principal voisin, afin d'y intégrer davantage le plateau.
Un habitant a souligné l'aspect assez négatif de arguments développés dans la conversation au cours de cette dernière réunion, comme pour rétablir un meilleur équilibre quant à la vision de la ville et de son avenir.
Suite à l'assertion précédente, d'autres participants ont exprimé cette idée que le fonctionnement urbain et les processus décisionnels dépasseraient de toute façon leur marge de man?uvre, voire de compréhension.
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