Des élus et des professionnels hautement conscients de l'urgence à développer une stratégie urbaine autonome pour Calais, plutôt que de continuer à subir les conséquences des changements de la géographie du monde.
Une ville qui se cherche.
Les habitants voient en Calais une ville faite d'une multitude de pôles qui ne sont pas reliés entre eux. L'absence de continuité [sous la forme de gradients d'urbanité] entre ces espaces leur donne l'impression que les zones en dehors des pôles, sont vides.
Pour les participants, un centre-ville est caractérisé par des zones piétonnes, qui favorisent la promenade, l'animation, l'appropriation des espaces par les habitants.
Suite à la remarque d'un participant qui regrettait que la Place Crève-coeur soit défigurée par les voitures, d'autres participants ont fait valoir que les véhicules faisaient partie intégrante du décor et du fonctionnement de la ville.
Changer par le haut.
Les participants accepteraient l'hypothèse d'une dynamique de gentrification [embourgeoisement de la population associé à une augmentation des prix de l'immobilier et à la requalification du bâti] en centre-ville, dans la mesure où ils seraient gagnants dans cette dynamique, c'est-à-dire qu'ils feraient partie de ceux qui pourraient continuer à vivre dans cet espace amélioré mais plus cher.
Une ville de mer sans la plage. Un fonctionnement urbain basé sur la voiture.
Les habitants justifient aussi un usage permanent de la voiture par le climat pluvieux et froid de la ville, qui n'incite pas aux pratiques piétonnes.
Selon les participants, le fait d'avoir installé les établissements de formation à l'extérieur de la ville l'aurait privée d'une dynamique importante, propre à la présence de toute communauté étudiante.
Le parking de la Place Crève-coeur est également utilisé le dimanche par les chrétiens pratiquants car il existe une église sur la place. Son usage logistique semble beaucoup plus prégnant aux yeux des habitants que d'autres usages potentiels.
Le rôle majeur de Calais - même à l'échelle de l'agglomération - est envisagé uniquement dans son lien avec l'Angleterre. [Cette vision, récurrente, semble assez stéréotypée et désormais relativement déconnectée de la réalité du fonctionnement de la ville. Les habitants ayant aussi souligné à plusieurs reprises que les Anglais ne viennent plus.]
La plage n'est pas un lieu facile d'accès sur lequel on peut tomber par hasard et n'est pas intégrée de manière directe dans le fonctionnement de la ville en général. De plus, la vue sur le front de mer étant bouchée par de nombreuses constructions, la plage ne fait pas non plus partie du paysage urbain quotidien.
Les participants précisent que très peu de touristes fréquentent la plage. Ils ne font souvent que passer dans les lieux commerciaux situés à l'extérieur de la ville, ou bien se rendent à Calais Nord.
Les habitants ont signalé qu'il n'existait pas de promenade le long de la plage. Pour se promener sans voiture près de la mer, on est obligé d'aller directement sur le sable.
Les habitants ont pour habitude de se rendre à la plage quand il fait mauvais. Ils restent dans leur voiture pour observer la mer et pour se promener le long du bord de mer. [La voiture n'est donc pas seulement un moyen de se rendre sur le lieu de loisirs mais fait partie intégrante du loisir.]
Quand la proximité géographique ne suffit plus à activer des voisinages
Les participants ont précisé que Calais était déjà reliée dans les faits à ses villes voisines Boulogne et Dunkerque. En effet, les Calaisiens vont se faire soigner à l'hôpital de Boulogne et l'université du littoral attire les jeunes de Boulogne et de Dunkerque.
L'intégration de Calais à ce triptyque est toutefois limitée dans les faits, comme le montre le peu de fréquentation du bus BCD aux horaires de travail.[A moins que cette faible fréquentation ne soit liée à l'usage systématique de la voiture individuelle par les habitants de ces trois villes, qui n'utiliseraient que très peu les transports en commun.]
Les participants observent que les Anglais qui venaient manger « français» à Calais ont perdu cette habitude. Les retombées économiques liées à cet usage n'existent donc plus. [La disparition de cette pratique semble tenir tout autant à une mutation des pratiques touristiques ? à rayon beaucoup plus large aujourd'hui ? qu'à la disparition de l'avantage financier que pouvait représenter une telle pratique lorsque le rapport franc-livre était favorable.]
L'identité de Calais n'est pas dans les vieilles pierres.
Les habitants conçoivent la Place Crève-Coeur comme un site logistique, malgré le fait qu'ils soient conscients de son aspect patrimonial et historique.
Selon les participants, la ville manque d'un site panoramique qui pourrait attirer les touristes.
Besoin d'une politique de la ville plus proche de l'esprit calésien.
Les habitants ont signalé l'urgence de la situation et semblent prêts à essayer différents scenarii, au risque de connaître quelques déceptions.
Les habitants présents ont déploré les choix politiques de ces 30 dernières années qui ont, selon eux, conduit à privilégier les investissements au profit de la ZUP, au détriment d'une dynamique de reconversion de la ville tout entière et notamment de la zone centrale.
D'après un participant, qui a été suivi par tous les autres, tout projet d'aménagement de la plage qui obligerait les habitants à moins utiliser leur véhicule serait voué à l'échec.
Les habitants considèrent que le camping situé en hauteur de la plage n'est pas rentable du point de vue économique et n'est pas un atout pour l'image de la ville.
Recentrer les activités et les flux pour relancer la ville.
Certains participants proposent que des marchés soient installés sur les boulevards afin de favoriser une dynamique dans ces endroits de passage. Face au scepticisme de certains habitants, d'autres ont mis en avant l'idée qu'à Paris, ce type de pratique s'intégrait bien au fonctionnement de la ville.
Les participants utilisent la Place Crève-coeur pour se garer car elle est à proximité du centre-ville historique. Pour eux, le marché qui a lieu une fois par semaine à cet endroit n'est pas apprécié parce qu'il ne facilite pas l'accès au centre-ville pour les personnes qui viennent y faire des courses. Les habitants considèrent cette place comme un n?ud logistique et non comme une place historique.
Les participants pensent que Calais aurait beaucoup à gagner à proposer, en centre-ville, des activités attractives pour les touristes - qui ne font que passer pour la plupart, voire qui le contournent systématiquement.
Les habitants proposent de faire de la Tour du Guet un genre d'observatoire, qui permette d'avoir une vue sur la mer et qui valorise ainsi un des atouts majeurs de la ville.
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