Des élus et des professionnels hautement conscients de l'urgence à développer une stratégie urbaine autonome pour Calais, plutôt que de continuer à subir les conséquences des changements de la géographie du monde.
Une ville qui semble faite d'une juxtaposition d'espaces à forte composante privative.
Les participants ont expliqué le fort attachement patrimonial à la voiture des habitants par le fait qu'elle est un symbole d'ascension sociale et par le fait que l'offre urbaine n'incite pas à laisser la voiture pour choisir d'autres moyens de circulation.
Le manque d'attractivité des espaces publics ne stimulerait pas l'appropriation de la ville par la marche.
Tous les participants ont constaté le manque d'espaces verts à Calais, ce qui freinerait les nouvelles installations.
Une population diversifiée mais solidaire.
Les participants ont identifié cette qualité comme caractéristique majeure de la population calaisienne.
La forte crise qui touche la ville depuis la fermeture de nombreuses usines spécialisées (la dentelle) a provoqué une détérioration du tissu économique avec des conséquences importantes sur la population. Cette dernière connaît aujourd'hui une paupérisation forte, notamment au centre-ville.
En faisant référence à ceux qui arrivent à Calais pour raisons professionnelles, les participants ont remarqué que cette population est porteuse d'une capacité de se projeter dans la ville plus poussée par rapport à la composante la plus défavorisée de la population.
La présence très visible, surtout au port, des migrants ne constitue pas, d'après les participants, un élément de tension sociale.
Une ville de quartiers avec des centralités faibles, ambiguës et peu identifiables.
Le manque d'activités de loisirs et culturelles au centre le rendrait très peu attractif. Pour les sorties, on préfère Calais Nord.
Le centre-ville présente une offre commerciale très réduite qui pousse à chercher ailleurs les offres commerciales, même les plus basiques.
Cette dichotomie spatiale de la ville serait un élément très ancien [Calais Nord et l'ancienne ville de Saint-Pierre se sont unifiés à la fin du 17e siècle] et qui prive Calais d'un véritable centre propulseur.
En dénonçant le fort attachement des calaisiens à la voiture, les participants ont constaté que ce moyen de transport privé fonctionne comme élément de relation et d'appropriation de la ville par ses habitants.
Plusieurs fois la plage a été citée comme exemple positif d'un espace de la ville, en mesure de recomposer les relations et les pratiques urbaines qui n'arrivent pas à se déclencher au centre.
L'exemple de la faible mise en valeur de cet objet (le pont) qui relie deux espaces importants de la ville montrerait le manque d'une relation entre les différents objets qui la composent.
Une ville dont les centres sont des périphéries virtuelles de polarités concurrentes.
La plage a été évoquée comme un espace fort pour la ville, d'autant plus qu'elle représente la fenêtre sur l'Angleterre.
Le Centre commercial Cité Europe a un pouvoir d'attraction très fort qui n'est pas équilibré par une véritable offre commerciale au centre-ville.
Les participants ont insisté sur le fait que Calais était plus attractive auparavant sur le plan de l'offre d'emploi. Maintenant que cette offre a beaucoup régressé, il faudrait redonner un autre élan d'attraction à la ville.
Des processus identitaires qui peinent à sortir d'un dualisme appauvrissant entre ville portuaire et ville industrielle, valorisant peu les ressources patrimoniales vernaculaires.
La propension à ne pas vivre les espaces de la ville à travers la fréquentation ou les activités a été constatée aussi chez les commerçants qui sembleraient peu ouverts sur la ville.
Les participants ont reconnu que Calais dispose de richesses matérielles (les anciennes maisons de maître, les friches industrielles, etc.) et immatérielles (les savoirs-faire, la chaleur des habitants) qui pourraient être mises davantage en valeur pour revitaliser la ville et fédérer les habitants autour d'un projet politique.
Cet exemple montrerait la présence d'une pratique urbaine très ancienne et enracinée.
Les intervenants ont décrit la tendance des habitants à remanier les maisons sans tenir compte de la cohérence ou de l'esthétique générale des quartiers. Cela révélerait un faible attachement au patrimoine architectural de la ville.
Cette affirmation, revenue de nombreuses fois, a été justifiée par le fait qu'on n'a jamais mis en place des politiques en mesure de donner envie aux habitants de parler de leur ville.
Les interventions sur le bâti, tant de la part des privés que du public, n'ont pas fait attention à l'aspect architectural. Elles ne se seraient pas insérées dans une vision plus large de la ville du point de vue urbanistique.
Une solidarité interindividuelle forte, malgré une faiblesse des processus d'intégration collective.
L'exemple positif de ce seul centre culturel situé au centre-ville montrerait selon les participants la nécessité d'insister sur ce type d'initiatives pour stimuler la participation des habitants et leur engagement citoyen.
Malgré un budget de 12 millions d'euros pour les sports et la culture, les participants ont dénoncé la difficulté à faire profiter les habitants des équipements et des occasions offertes par la ville.
Il y a de nombreuses associations qui s'occupent de la question des migrants et de leur accueil. Ce qui montre la présence d'un tissu social attentif aux processus qui investissent la ville.
Le ressenti clair et évident d'un impérieux besoin de stratégie urbaine.
Le manque d'attractivité, le manque d'espaces verts, l'offre commerciale très réduite au centre-ville ont été les éléments utilisés par les participants pour signaler le manque d'un véritable modèle urbain fort à Calais. [Elle n'a pas été définie comme une ville portuaire, par exemple, malgré la présence et le poids économique du port et ses activités].
Les participants sont tombés d'accord sur le fait qu'il n'y a pas eu un véritable projet urbain pour Calais.
Cet exemple montrerait le vide stratégique qui a concerné le développement urbain de Calais et qui serait porteur d'une politique de la ville basée sur l'abstention de toute politique.
Les participants ont reconnu un véritable déficit politique en termes de stratégie pour la ville. Ils ont constaté le fait que Calais s'était appuyé sur sa forte spécialisation commerciale (le port) et productive (usine de dentelle et textile) et qu'une fois que ces deux facteurs sont entrés en crise, il manquait une alternative en mesure de soutenir le passage d'une phase à l'autre.
Les participants ont montré une inquiétude par rapport au retard que Calais aurait pris suite à son manque de stratégie sur la longue période.
La stratégie de sortie de la crise a été considérée comme insuffisante dans le sens où elle se serait trop basée sur la grandeur du passé plutôt que sur l'activation des ressources nouvelles sur lesquelles investir et relancer la ville.
Les politiques futures qui concerneront Calais devraient se baser aussi sur un travail d'appropriation et d'identification de la ville par ses habitants.
Malgré les atouts potentiels de Calais, la ville manquerait d'un véritable marketing urbain, en mesure de la faire entrer dans des circuits et des réseaux favorables.
Les atouts de la ville, la présence de la mer par exemple, mériteraient selon les participants d'être mis davantage en valeur, surtout pour réactiver une image positive de la ville.
La priorité serait de créer un véritable projet politique pour la ville en mesure de la rendre appropriable par ses habitants.
Les participants estiment que le projet politique devrait porter ses efforts sur l'engagement de la population pour déclencher une vraie dynamique de changement dans les pratiques des habitants.
Ce pays a été souvent évoqué pendant la réunion, surtout comme exemple à suivre en termes de mise en valeur des ressources.
Cochez les cases pour filtrer les assertions.
Déplacez les filtres villes / réunions / enjeux pour trier les assertions dans l'ordre souhaité.