Des personnalités fortes et engagées, désireuses de sortir du marketing culturel pour un retour vers plus de réalisme stratégique, en phase avec la société urbaine telle qu'elle est, y compris avec ses fractures, et prêtes à investir dans des moyens concrets d'action, tant socio-culturels que proprement urbains, tissant ensemble urbanisme et urbanité.
Une ville qui marche serait une ville où l'on marche.
Les participants ont souligné que ce qui a fait fonctionner la place Gambetta en tant que lieu de relais, de passage et de rencontre [espace public] n'a pas été un projet de requalification particulièrement recherché, mais juste sa piétonnisation.
Des habitants de la ville et pas seulement d'un quartier.
Les habitants considèrent dommage qu'ils soient intégrés dans les processus de concertation et de participation seulement par rapport aux quartiers qu'ils habitent. [Vision de l'habitant comme ayant une compétence par rapport à la ville dans sa totalité, par rapport aux espaces qu'il utilise et fréquente et pas seulement par rapport à son lieu de résidence.].
Les habitants ont décrit la dynamique de changement de cet espace qui est passé d'un statut de terrain exploité par des gens de voyages à celui d'un très grand parc doté d'équipements sportifs spécialisés [stade de football américain, skateparc, etc.], réservé de fait aux habitants d'Étouvie, de par sa localisation excentrée. [Un lieu qui est passé d'un type de population à un autre, sans gagner en diversité ou en cohésion pour la ville.]
Aménager pour faire du lien avec les autres.
D'après les habitants, le seul objet urbain beau dans le quartier de la gare est la tour Perret. Lors de plusieurs réunions, ils ont exprimé le regret que la verrière coupe et empêche la vue de cet immeuble surtout à partir de l'entrée de la gare d'Amiens. Ils considèrent dommage que la tour Perret ne fasse pas partie du premier « coup d'?il » pour les voyageurs ou les touristes qui arrivent à Amiens en train.
L'ensemble de ces assertions sur l'actuelle réalisation architecturale surmontant la gare exprime bien l'incompréhension des habitants vis-à-vis de cet objet, qu'ils considèrent comme nuisible. [Il a été très durement contesté, tout au long des réunions].
Aucun des participants n'était au courant du statut de ce lieu ou de sa fonction, présente et passée. Certains ont même souligné de ne jamais y être rentrés à cause leur indifférence vis-à-vis de ce lieu, ainsi qu'au quartier où il se situe.
La visibilité de la citadelle se ferait par le biais d'un autre espace urbain qui, lui, marche très bien selon les habitants : le parc Saint Pierre. [La Citadelle est visiblement considérée par les habitants comme un objet patrimonial figé, à regarder plutôt qu'à pratiquer.]
Patrimoine urbain des habitants vs patrimoine urbain des politiques ?
D'après les habitants, l'intégration entre ces deux espaces pourrait se faire par le biais d'équipements tels qu'une piscine construite dans le parc et suivant des consignes écologiques en ligne avec l'esprit de l'écoquartier.
« La Citadelle est dans le quartier de Saint Maurice, qui est à l'abandon. »
Le projet d'aménagement de la gare et de la place n'a pas amélioré la situation par rapport au passé. D'après les habitants, avant les problèmes de circulation rendaient l'accès à la gare difficile. Maintenant, ce n'est même plus possible de déposer quelqu'un. [Les habitants font ici une nouvelle fois référence, cf.
Une opposition forte entre espaces à succès et espaces condamnés.
Les habitants considèrent que la présence d'une piscine au parc Grand Marais pourrait donner à ce parc un rayonnement bien au-delà du quartier [Etouvie] ou de la ville, et attirer des usagers divers. [Cela aurait notamment pour avantage de désenclaver le quartier d'Étouvie, dont les habitants sont les principaux usagers de ce parc.]
Une relation de confiance à reconstruire entre décideurs et habitants.
Les habitants ont expliqué qu'ils restent attachés au projet de la piscine, non seulement parce qu'ils en auraient besoin, mais surtout car elle leur avait été promise.
Selon les participants, les municipalités ont la tendance à mettre en place de temps en temps des « vagues » de construction de logements sociaux à Amiens Nord, pour respecter les contraintes imposées par la loi SRU. [Solidarité et Renouvellement Urbain, obligation de 20% logements sociaux par commune].
Les participants ont regretté le fait que les aménagements mis en place par la mairie ne soient pas toujours pertinents lorsqu'ils concernent des quartiers spécifiques ou éloignés comme Amiens Nord ou Étouvie. Leur diagnostic étant un manque de préparation en amont et notamment d'intégration de la population plus tôt dans les projets [et pas dans la phase aval de la concertation, où il est trop tard pour changer les contenus.].
Certains participants ont dit avoir l'impression qu'il y a un problème de communication avec la mairie, notamment par rapport aux projets en cours dans la ville, à propos desquels ils sont trop rarement au courant.
Les participants ont souligné avoir eu l'impression que, concernant la verrière, la consultation a été pro forma, vu que cette installation semblait déjà décidée et fortement voulue [voire imposée] par le Maire [de l'époque, Gilles de Robien], contrairement à l'avis des habitants.
Les habitants ont ainsi exprimé une incompréhension de la méthode de participation employée par la mairie et une certaine résignation vis-à-vis du fait que leur intervention dans le processus se limiterait justement à ce type de consultation anonyme et formel.
Les participants ont ici exprimé leur souhait de voir les prochains projets d'aménagement urbain prendre une autre envergure, en créant des objets ou des lieux nouveaux, plutôt qu'en requalifiant ceux qui existent déjà.
Reconnaître le potentiel des lieux.
Parmi les lieux repérés par les habitants, le parc Grand Marais fait figure de lieu à exploiter davantage, surtout dans le but de mieux intégrer le quartier d'Etouvie au reste de la ville.
Les habitants souhaiteraient voir se développer un parcours touristique, une promenade aménagée par exemple, le long du chemin de halage, à l'instar de celui développé au sud-est de la ville qu'ils ont évoqué et qu'ils apprécient.
Contrairement au quartier Saint-Maurice [par rapport auquel les habitants n'ont exprimé aucun souhait de requalification], le quartier de la gare est considéré comme un quartier avec beaucoup de potentiel, à tel point que certains participants considèrent qu'il a les caractéristiques pour en faire un « quartier BoBos » à l'instar « du 11e arrondissement de Paris. »
Pour argumenter le manque d'information et d'intérêt vis-à-vis de la Citadelle, certains participants ont utilisé l'exemple de la tour bleue [Etouvie], qui est restée fermée, abandonnée, en attente de projet pendant des années. [Il est à noter que les projet de requalification de la Citadelle est désormais très avancé mais que les habitants continuent d'appréhender ce lieu comme non géré et non intégré aux projets urbains.]
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