Des personnalités fortes et engagées, désireuses de sortir du marketing culturel pour un retour vers plus de réalisme stratégique, en phase avec la société urbaine telle qu'elle est, y compris avec ses fractures, et prêtes à investir dans des moyens concrets d'action, tant socio-culturels que proprement urbains, tissant ensemble urbanisme et urbanité.
Un patchwork d'offres urbaines différenciées par quartiers, aux séparations nettes et pesantes.
Cette affirmation, revenue sous différentes formes pendant la réunion, montre la vision d'une ville qui supporte la comparaison avec un modèle urbain présenté comme positif, tel celui de Paris.
La taille de la ville et les mobilités urbaines qu'elle permet ont été appréciées par les participants qui résident au centre et par ceux qui s'y rendent au quotidien pour travailler.
Le soir, le centre se vide mais le quartier estudiantin de St-Leu s'anime et joue le rôle de centre.
La Somme constitue une ligne de partage symbolique et physique au sein de l'agglomération, matérialisant d'autres distinctions fonctionnelles : quartiers nord et sud, circonscriptions politiques, franchissements routiers?
Les relations sociales du centre-ville sont perçues comme moins solidaires et plus anonymes. Ce constat contribue aussi à la perception d'une grande différence du cadre de vie au centre par rapport aux quartiers.
Le centre fonctionne très bien en tant que tel dans la journée mais pas le soir. Le manque d'activités pour un public diversifié est une évidence autour de laquelle les participants ont trouvé leur accord.
Les composantes les plus dynamiques de la société d'Amiens restent en retrait de la ville.
Les pratiques urbaines de cette composante majeure de la population amiénoise pourraient jouer un rôle plus actif dans la ville.
Malgré le fait que la ville dispose de nombreux centre culturels, ces équipements ne sont pas exploités par les étudiants.
Une incapacité à retenir les cadres supérieurs qui pourraient injecter du dynamisme à la ville a été soulignée avec inquiétude par les participants.
La difficulté du centre-ville à jouer son rôle.
L'accès automobile au centre a été privilégié (offre de parking surdimensionnée).
La difficulté d'accéder au c?ur du centre par les transports en commun ne favorise pas sa fréquentation ni sa capacité à s'animer au-delà de l'offre commerciale.
Mal doté en axes piétons nord-sud et monofonctionnel (commercial), le centre ne fait pas le lien entre les parties de la ville.
Plusieurs participants ont insisté sur le fait que la qualité et le cadre de vie d'Amiens étaient également possibles à l'échelle de l'agglomération. Cette dernière n'étant pas perçue comme d'autres agglomérations, c'est-à-dire trop grande et dont on ne peut pas profiter.
Malgré sa distance au centre et sa configuration en isolat, Étouvie a toujours été pris en compte dans l'aménagement Amiénois (ligne de bus).
La structure du quartier et l'utilisation de la voiture pour y accéder ou se rendre au centre ne favorisent pas l'affirmation de la marche comme outil d'appropriation du quartier, surtout par ceux qui n'y résident pas.
Entre pôle urbain local et ville périmétropolitaine, Amiens hésite quant à sa position urbaine.
Cet aspect a été mis en lumière pour rendre compte du développement de l'offre culturelle d'Amiens tout au long des années.
L'économie de l'aire urbaine est en difficulté, tout comme les entreprises et l'artisanat local. Ce constat a été confirmé à travers l'exemple de la délocalisation commerciale des centres d'appel précédemment implantés à Amiens.
Le patrimoine d'Amiens permettrait d'investir sur les parties de la ville inexplorées ou oubliées et de renverser la tendance précédente pariant sur l'aspect strictement culturel.
La devise de la ville a été citée pour montrer que les politiques de la ville mises en place jusque-là ne se sont pas suffisamment basées sur le passé industriel et ouvrier de la ville, en activant, au contraire, des références ciblées sur le coté culturel (l'exemple cité d'Amiens, ville de Jules Vernes) qui ne sont pas si fédératrices que ça.
L'importance de ce quartier, son histoire, la proximité des monuments historiques de la ville, tel que la Citadelle, en font une référence urbaine à mettre en valeur.
En rappelant les phases des politiques de la ville des dernières décennies (après-guerre jusqu'aux années 1980 : politique d'équipement de la ville ; 1980 jusqu'à aujourd'hui : politique de la « mise en couleur » de la ville), les participants ont beaucoup discuté le rôle des politiques culturelles dans la création d'une identité amiénoise ainsi que les limites de ces mêmes politiques.
Le fait d'avoir massivement investi dans le culturel (surtout en termes d'équipements) était lié à la nécessité de fournir une image forte et identifiable à la ville.
Il semble nécessaire d'intégrer dans le fonctionnement de la ville les éléments architecturaux qui ont fait partie de l'histoire et de l'économie urbaine (la Citadelle et les anciennes friches industrielles entre Étouvie et le centre, par exemple). [Peut-on voir dans cette attitude une stratégie consistant à viser moins l'aspect paysager du patrimoine matériel et immatériel que la re-activation d'une identité urbaine industrielle considérée comme fondatrice ?]
Ce constat a été effectué à propos du projet d'installation de l'université à l'intérieur de la Citadelle. Les participants ont montré un grand intérêt pour ce projet, en espérant qu'il ne se limitera pas à enfermer l'établissement dans la Citadelle. Il s'agit, de leur point de vue, de faire un projet d'ampleur plus large et cohérent, traversé par la ville.
Les «rapports de classe » au sein de la société amiénoise se reflètent dans une géographie urbaine très ordonnée, affectant la qualité de l'espace public.
Cet élément aurait permis la formation de citadins plus conscients de la ville, de son passé et de ses différentes articulations. De ce fait, Étouvie est un quartier différent des autres quartiers en difficulté d'Amiens.
Le tissu associatif manque de consistance. La présence d'un réseau d'associations pourrait permettre une connexion plus poussée des quartiers de la ville et stimuler la participation.
Les différences de niveau social se reflètent dans les configurations urbaines et les pratiques auxquelles elles correspondent. Le « parallélisme » étanche des espaces publics du centre-ville et de ses abords ? rues aux fréquentations différenciées ? est cité en exemple.
Amiens souhaite réorienter sa stratégie vers une authenticité fabriquée à partir du passé industriel d'une ville moyenne du bassin parisien.
Cet élément a structuré une bonne partie de la réunion pendant laquelle les participants ont remis en question le rôle de la culture dans les choix de promotion et revitalisation d'Amiens. Ils ont, ainsi, souligné qu'il s'agissait bien de marketing urbain plutôt que de véritables politiques culturelles.
Le fait d'avoir équipé les quartiers de centre culturels n'a pas suffit à créer des pôles d'attraction ou une appropriation par les habitants.
Les participants ont manifesté l'exigence de passer des politiques d'équipement et de mise en couleur de la ville à une politique de projets.
Cochez les cases pour filtrer les assertions.
Déplacez les filtres villes / réunions / enjeux pour trier les assertions dans l'ordre souhaité.