Des élus et des professionnels attachés au modèle urbain castelroussin et aux valeurs régionales, à la recherche des moyens d'une relance économique, sur le modèle des années « OTAN ».
Un centre-ville qui ne joue pas son rôle.
D'après les habitants, Châteauroux n'aurait pas un espace central où l'on peut « tout trouver » [au niveau de l'offre commerciale mixte, des loisirs, des équipements divers et variés]. Ce manque ferait percevoir la ville comme un ensemble de banlieues, où l'on peut trouver des offres spécifiques [ex. marché moins cher, offre culturelle, offre commerciale] mais de manière dispersée.
Les habitants sont revenus dans cette réunion sur le fait qu'ils se sentent plus à leur aise dans des espaces comme celui du centre commercial CapSud que dans d'autres espaces du centre-ville. En effet, l'inattention qu'ils suscitent dans un lieu comme CapSud leur fait préférer sa fréquentation à celle du centre-ville. La diversité et la densité du centre commercial ferait en sorte qu'il fonctionne comme un espace public, plus ouvert et plus mixte. [On voit donc ici un espace périphérique semi-public fonctionner comme devrait le faire un centre-ville, si le degré d'urbanité était suffisant.]
Les participants ont exprimé le regret de ne pas avoir les ressources pour accéder complètement à l'offre du centre-ville, car celle-ci serait exclusivement fondée sur la consommation [bars, commerces haut de gamme]. Ils ont exprimé le souhait d'avoir des espaces au centre-ville, où se retrouver sans forcement devoir passer par la mobilisation d'une ressource économique. [Le caractère partiellement inaccessible du centre-ville lui ôte donc une de ces principales fonctions, celle du brassage généralisé des populations, résidant par ailleurs dans des quartiers distincts, permettant ainsi de conférer une certaine homogénéité à l'ensemble urbain.]
Une dynamique de diversification qui pose la question du brassage : ensemble ou à côté ?
La population d'origine immigrée a été identifiée comme une des composantes les plus importantes de la population castelroussine pour l'avenir. Sa présence est depuis des années de plus en plus enracinée dans le tissu et dans le fonctionnement de la ville, au point que les habitants la considèrent comme une nouvelle « population de souche. »
Les conséquences du vieillissement de la population sur la ville sont visibles à travers, d'une part, la fermeture des écoles et d'autre part, l'ouverture de maisons de retraite.
Par rapport aux autres communes des alentours, Châteauroux et notamment son centre-ville, exercerait une attractivité importante sur les adolescents, venant profiter des lieux de rencontre et des aménités du centre-ville.
Concernant le projet du CBD sino-français et son impact en termes de populations, les participants ont signalé que si les Chinois reproduisent le même modèle d'intégration [de non-intégration] expérimenté dans d'autres contextes européens, leur présence n'apporterait rien à l'économie urbaine ni à la diversification de la population castelroussine.
Certains couches socio-professionnelles de la population résident dans des périphéries résidentielles plus aisées. Ces populations travaillent en centre-ville ou dans les villes alentours.
Les participants ont, à plusieurs reprises, souligné que le centre-ville serait, du point de vue démographique, très homogène [couches aisées] par rapport aux quartiers de St-Jean et St-Jacques, où non seulement les populations sont plus diverses et où le mélange s'effectue au quotidien.
Les habitants ont décrit une dynamique de péri-urbanisation des composantes de la population les plus aisées, telles que les cadres ou les fonctionnaires. Ces couches privilégieraient le périurbain dans leurs arbitrages résidentiels, en utilisant plutôt le centre-ville pour le travail et pour leurs courses.
Des relations d'usager à équipement et pas de ville à ville.
Du fait de leur mixité sociale très poussée, qui se conjugue à une présence des populations d'origine immigrée ainsi qu'à des caractéristiques très marquées [ex. marché bio], les quartiers dégageraient une « ambiance » spécifique, originale par rapport à celle du centre-ville celle du centre-ville.
Selon les habitants, Châteauroux ne disposerait d'aucun élément historique, architectural ou paysager en mesure d'attirer des flux touristiques.
Les habitants ont beaucoup insisté sur le manque de cohérence et d'esthétique du bâti. Ce dernier se caractériserait par un certain degré de mélanges qui ne serait ni attractif ni intéressant et qui est considéré comme le résultat des choix urbanistiques qui ont échoué.
Des espaces forts, une ville faible.
Châteauroux est dans une dynamique de péri-ubanisation qui entraîne une forte fréquentation de la ville en journée (pour le travail, les achats et les démarches administratives, l'école, les loisirs, etc.) mais qui s'accompagne d'une résidentialisation en dehors de la ville.
Les participants ont expliqué que les populations présentes à Châteauroux ont tendance à fréquenter le centre commercial Capsud plutôt que le centre-ville, et ne se rendent que très peu dans les autres quartiers de la ville.
En partant de l'exemple de la fermeture d'une salle de billiard au centre-ville, les participants ont décrit un processus de changement consistant en une réduction importante au fil des années de la diversité de l'offre urbaine au centre-ville, désormais centré sur le commerce.
Le centre culturel Equinoxe serait une véritable référence capable de rendre attractif le centre-ville et Châteauroux tout entier grâce à l'offre proposée, à l'accessibilité des prix et du lieu. La preuve en est, selon les habitants, que l'Equinoxe a plus d'abonnés que le stade berrichon.
Les habitants ont déclaré ne pas considérer l'université de Châteauroux comme une ressource majeure, étant donné qu'elle a un « rayonnement de 120 km » et qu'elle se caractériserait par des cursus très standards à faible spécialisation. Cette caractéristique handicape fortement sa capacité à attirer des étudiants au-delà du département.
Les habitants souhaiteraient augmenter les liaisons [en termes de fréquence, notamment le soir et la nuit] entre le centre-ville et leurs quartiers. La faible distance séparant ces espaces, facilement franchissable à pied, mériterait d'être exploitée, pour améliorer l'intégration de l'espace urbain castelroussin.
En essayant de hiérarchiser les quartiers, les participants se considèrent beaucoup plus intégrés au centre-ville que le quartier Veaugerard où, par exemple, il n'y a ni marchés ni équipements attractifs, comme on peut en trouver à St-Jean et St- Jacques.
Le grand commerce Biocoop spécialisé dans les produits biologiques, situé dans le quartier, attire des populations de toute la ville et au-delà.
La forêt et le lac Chevalier, associés au grand marché bio, dans le quartier St-Jean, ont été identifiés comme autant des ressources à exploiter pour véhiculer l'image d'un quartier « bio », attractif en termes de loisirs et de pratiques écologiques.
Pour s'apercevoir de la mixité du quartier et l'apprécier, il suffirait de se rendre au marché, qui brasse effectivement des populations d'origines et d'extraction sociale très diverses.
Cette particularité de l'offre rendrait ferait du marché l'un des plus attractifs et fréquentés de la ville, en attirant des gens au-delà même de la commune. Selon les habitants, ce marché est un atout et une ressource importante du quartier.
Les participants ont souligné le fait que les projets de requalification urbaine réalisés durant ces dernières années [démolition des tours et reconstruction, espaces verts, etc.] auraient contribué à changer fortement l'image de ces quartiers. Ils seraient passés de banlieue immigrée à quartier mixte de ville et devenus notablement plus attractifs pour certaines catégories de population, attirée par le brassage culturel qu'ils proposent.
Des atouts ponctuels et dispersés (centre culturel Equinoxe ; marché ; Biocoop ; Capsud, etc.).
Les participants ont déclaré se rendre souvent dans la Brenne - qui a un rayonnement bien au-delà du département - pour les vacances ou pour se promener.
La plupart des participants ont décrit la Brenne comme un lieu très fréquenté pour son offre environnementale de très haute qualité.
Châteauroux exercerait un pouvoir attractif par rapport à la Brenne, pas du point de vue résidentiel ou touristique, mais plutôt du point de vue fonctionnel. [Châteauroux se présente donc comme un centre fonctionnel par rapport aux communes voisines, dans une forme de complémentarité relationnelle.]
Les habitants des communes limitrophes comme celles d'Argenton-sur-Creuse, fréquenteraient plus les périphéries de Châteauroux que son centre à cause du manque de diversification et de richesse commerciale du centre-ville.
Le rapport de voisinage entre Châteauroux et le bassin parisien se baserait sur un usage très ponctuel et limité de la ville, qui serait moins une destination qu'une étape.
Diversité ne rime pas toujours avec mixité.
Les participants ont raconté que les femmes des quartiers St-Jean et St-Jacques hésitent ou évitent de se rendre dans les bars de leurs quartiers, en raison de la stigmatisation qui en résulterait, dans la mesure où la plupart de ces bars sont fréquentés par des hommes. En conséquence, elles se rendent plutôt dans les bars du centre-ville, dans lesquels elles passent inaperçues. [Cette dynamique montre l'usage du centre-ville comme un espace d'émancipation pour les femmes, notamment d'origine immigrée.]
Les bars et les cafés de St-Jean et St-Jacques seraient peu mixtes en termes de clientèle, car la population d'origine immigrée [qui représente une grande partie de la population de ces quartiers] aurait tendance à fréquenter les endroits où se retrouve leur communauté d'origine ou/et d'appartenance. Ces bars seraient qualifiés de « communautaires » par rapport à ceux du centre-ville, appelés bars ou cafés tout court, car ils ne présentent pas une telle spécificités.
Ouvrir, oui, mais sans se tromper d'échelle.
En imaginant une amélioration de l'offre commerciale [à l'instar de celle du centre-ville] dans leurs quartiers, les participants ont signalé comme risque majeur une sorte d' effet ghetto qui conduirait les habitants de ces quartiers se replier sur eux-mêmes. Ils disposeraient en effet de tous les équipements et de commerces à proximité et n'auraient ainsi plus besoin [et donc envie] de sortir de leur quartier. [Il est à noter qu'il s'agit d'une crainte récurrente chez les habitants des ZUS, visiblement conscients de l'importance de la mobilité et de la mise en relation pour le bon fonctionnement du système urbain.]
Partant de l'argument que la présence des étudiants étrangers apporte beaucoup de dynamisme aux villes, les habitants ont exprimé le regret de ne pas avoir plus d'échanges internationaux entre les établissements scolaires castelroussins et l'étranger.
Les participants remettent en cause la pertinence de ce lieu car des villes telles que Poitiers et Tours ont déjà, dans le cadre de leurs politiques d'équipements culturels, créé ce type d'établissements et qu'elles sont plus à même de les exploiter et de les rendre attractifs. Cet équipement ne serait donc pas en mesure de soutenir la concurrence (d'où sa faible fréquentation).
Les habitants préféreraient que soit développé le réseau ferroviaire plutôt que le réseau aéroportuaire, car ils ont conscience que ce dernier serait hors d'échelle par rapport au niveau urbain de Châteauroux et à son développement potentiel.
Certains participants ne se sont pas montrés a priori contre le projet d'installation d'une zone économique sino-française [appelée CBD], mais plutôt contre le choix du lieu d'installation, c'est-à-dire la zone nord-ouest, près de l'aéroport. Cet espace serait constitué de zones de captage de l'eau et de zones cultivées, faiblement intégrées au système urbain et aux pratiques des habitants. C'est pourquoi, les participants privilégieraient la proximité avec la zone commerciale de Capsud, très fréquentée.
D'après les participants, la présence des administrations publiques offre de nombreux emplois et attire des habitants (résidents ou usagers). Elle est également une arme à double tranchant car elle créé une forte dépendance économique vis-à-vis d'une seule activité, dont la relocalisation pourrait survenir à tout moment.
Les participants ont proposé d'exploiter davantage les environnements verts [lac Chevalier, forêt] qui se situent à proximité des ZUS, pour faire de celles-ci des quartiers à forte connotation loisirs et nature.
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