Un collectif d'acteurs politiques et professionnels convergent, conscient du problème générationnel et n'hésitant pas à se saisir des questions urbaines en tant que telles, mais peinant à élaborer une vision stratégique urbaine globale à la hauteur des enjeux de centralité à toutes les échelles.
À la recherche d'une atmosphère urbaine, au-delà de l'urbanisme.
Après avoir exprimé le regret du manque important de restaurants ou de cafés au centre-ville, les habitants ont expliqué qu'ils étaient à la recherche de lieux agréables, et pas seulement d'équipements spécifiques. Ils cherchent donc une activité [ex. restaurant, café, cinéma] située dans un espace plus global, qui dégage une ambiance donnant envie de rester ou d'y revenir. [C'est-à-dire d'un espace proprement urbain, dépassant l'assemblage spatial d'activités et de populations pour créer un environnement spécifique.]
Par cette affirmation, les habitants ont voulu signifier que, pour eux, la réussite d'une ville dépendrait de sa capacité à se construire autour d'une spécificité très forte, en décalage voire en rejet avec son environnement, qui se transformerait ensuite en une originalité qui la rendrait unique et attractive. [Comme montrerait le cas de Montreuil, où l'installation d'un nombre important d'artistes a changé le statut et l'image de la ville].
Face à la diversification, un risque de repli spatial des populations.
Cet établissement scolaire d'Allonnes attirerait des élèves bien au-delà de la commune. Ce qui prouverait la qualité de son offre scolaire et sa grande accessibilité.
La nouvelle ZAC a été identifiée comme une ressource dans la mesure où, par le biais des nouvelles populations qu'elle hébergerait, elle pourrait constituer un bassin d'usagers des écoles. Cela permettrait ainsi d'endiguer le phénomène de fermeture des équipements scolaires ? apparemment de plus en plus important à Allonnes ? compte tenu du vieillissement de la population.
Les participants souhaiteraient que la population-type résidant dans la nouvelle ZAC soit des jeunes couples [provenant d'autres communes limitrophes] avec des enfants, dans un souci de renouvellement de la population mais aussi de conservation de l'identité sociale et culturelle de la ville.
Selon les habitants, une des conséquences possibles de l'implantation de la nouvelle ZAC serait l'augmentation des prix des loyers [vu la meilleure qualité des immeubles], qui entraînerait un remplacement progressif de la population actuelle par une composante plus aisée.
Tous les participants, même les plus jeunes, ont été d'accord sur le fait que la Péniche [bar-salle de concert] a une offre destinée à un public plutôt jeune. Cela serait dû au fait que la programmation de la Péniche serait annoncée au maximum deux jours à l'avance, ce qui ne poserait pas problème aux plus jeunes qui ont plus l'habitude, par rapport aux personnes plus âgées, d'utiliser la ville et cet espace de loisirs de façon peu programmée.
Les participants regrettent que le quartier de Chaoué-Perrières héberge des populations qui ont de plus en plus tendance à se refermer sur le quartier autour des différentes appartenances [origine géographique].
L'atelier Alpha [qui organise des cours d'alphabétisation pour les populations d'origine immigrée] est fréquenté surtout par les femmes qui y verraient un lieu [et le seul moment] d'émancipation et de sortie de leur foyer domestique. [ Les habitants ont eu tendance à identifier dans la ville les lieux « fermés », caractérisés par la présence d'une seule catégorie de population, et considérés comme peu propices au développement urbain d'Allonnes.]
Certains participants auraient remarqué, avec une certaine désapprobation, que les seules populations qui fréquentent la ville le soir sont celles d'origine immigrée. [Ce qui exprime à la fois une méfiance vis-à-vis de ces populations ET un constat sur l'absence de vie nocturne à Allonnes, ne favorisant pas la mixité des populations présentes.]
[Il s'agit donc d'une population que l'on peut qualifier de présentielle, qui contribue au dynamisme de la ville, sans y résider. L'essor d'une telle population est un signe de vitalité urbaine, mais il implique aussi un phénomène de diversification de la population, qui n'est pas sans poser problème, notamment aux habitants résidents.]
Les habitants ont exprimé l'idée que l'absence d'activité nocturne au centre-ville serait liée au fait que les propriétaires des commerces qui y sont implantés n'habitent pas à Allonnes. Ils seraient ainsi pressés de rentrer chez eux le soir, empêchant ainsi le développement d'une offre nocturne. [Cette assertion montre avant tout la difficulté de la population résidente à s'adapter à la croissance d'une population présentielle, accusée de maux dont elle ne peut être responsable : le manque d'activité nocturne est dû à un manque de vitalité et de demande, pas au fait que les commerçants ? qui n'ont jamais tenu le rôle d'animateurs de ville la nuit ? veuillent regagner leurs foyers.]
Futur voisin riche ou futur parent pauvre ?
Les habitants ne considèrent pas le site archéologique d'Allonnes comme une ressource en mesure d'apporter des avantages à la ville et à son évolution, ni comme un référentiel identitaire potentiel.
Le fait que le site archéologique ne soit pas signalé montrerait, selon les habitants, qu'il n'est digne d'intérêt que pour les gens qui le connaissent [et donc qui savent où c'est] et qui ont un intérêt précis pour s'y rendre.
Pas d'attrait pour les vieilles pierres.
Les habitants ont beaucoup insisté sur la laideur actuelle du centre commercial [qui donne sur la place du Mail]. D'après les participants, les immeubles trop colorés qui entourent le centre commercial gâchent les alentours. Il n'y a aucune cohérence architecturale et esthétique dans le bâti. Cette caractéristique du centre commercial pourrait devenir un blocage majeur dans la réussite de la place du Mail, une fois que sa restructuration sera achevée.
Les habitants sont revenus, lors de cette réunion, sur le fait que le centre commercial du centre-ville ferme très tôt, ce qui ne contribuerait pas à rendre le quartier attractif le soir ou pour les sorties.
Les participants ont été tous d'accord sur le fait que cet espace tel qu'il est aménagé, n'inspire pas sa fréquentation le soir et que, en tout cas, il ne véhicule pas un sentiment de sécurité lorsqu'on le traverse ou l'on s'y arrête le soir.
Le terme « gris » faisant ici référence autant à la couleur du bâti qu'à l'atmosphère triste et vieillissante qui s'en dégage.
Les habitants ont pris cet exemple pour montrer qu'avec de simples interventions comme un graffiti, on pourrait susciter chez eux l'envie d'apprécier leur ville et la sortir de la morosité dans laquelle elle est plongée.
Passer du noir et blanc à la couleur, de l'industrieux au récréatif.
Allonnes aurait, selon les participants, encore beaucoup de potentiel à exploiter, notamment parce qu'elle dispose d'espace pour construire ou pour implanter des zones industrielles ou commerciales. Cette disponibilité foncière ferait d'Allonnes l'une des communes les plus attractives de l'agglomération mancelle.
Les participants ont tous été d'accord pour reconnaître qu'en termes d'équipements et d'offre culturelle, Allonnes avait un rayonnement au niveau de l'agglomération. Cela serait une ressource à intégrer davantage dans la future évolution de la ville.
Les participants considèrent cette caractéristique comme un atour d'attractivité et comme un signe identitaire distinctif, celui d'un lieu accessible aux populations défavorisées. Ils craignent qu'avec les projets de requalification urbaine [ex. place du Mail] et de construction [nouvelle ZAC], les loyers augmentent et que les couches les moins aisées aient du mal à s'y installer. [ La cherté des loyers étant habituellement synonyme de qualité du lieu, le fait d'avoir de faibles loyers serait plutôt un signe d'échec urbain et de manque d'attractivité pour des populations autres que celles qui n'ont pas les moyens d'aller ailleurs. Cette assertion pointe du doigt un blocage potentiel entre évolution urbaine et référents identitaires de la population.]
Passer du modèle de l'aide sociale à celui du libéralisme urbain.
D'après les participants, devenir propriétaire à Allonnes serait tellement cher que pour y arriver, les gens consacreraient toutes leurs ressources à l'achat de l'appartement. De ce fait, ils ne pourraient plus se permettre des sorties ou des dépenses supplémentaires. Ce qui expliquerait pourquoi, d'après eux, il vaut mieux être locataire, compte tenu des loyers très modérés des HLM par rapport aux communes limitrophes.
Le projet de la nouvelle ZAC pourrait permettre aux Allonnais de déménager dans un type de bâti de meilleure qualité et d'accéder à la propriété à des coûts relativement modérés.
La réussite de la ZAC dépendra de celle de la ville tout entière et surtout de son centre.
Les habitants craignent qu'une fois la nouvelle ZAC terminée, elle ne soit pas intégrée au centre-ville car aucune liaison directe n'aurait été prévue entre ces deux quartiers.
D'après les habitants, si la ZAC devait être un quartier à forte dominante résidentielle, sans une diversification d'usage, elle ne serait pas très fréquentée et donc elle ne deviendrait pas un quartier-référence pour la ville. [Il y a là une forme de contradiction dans les attentes de la population, entre l'espoir que la ZAC serve de tremplin au centre-ville actuel (cf. assertion suivante) et celui que la ZAC devienne elle-même un quartier de référence, donc un centre bis.]
Selon tous les participants, la construction de la ZAC pourrait apporter beaucoup au centre-ville : en devenant physiquement entouré par un quartier à dimension résidentielle, il pourra jouer un rôle de véritable centre de la ville et donc en assumer les caractéristiques et les qualités associées. [Pour l'instant, Allonnes est essentiellement constituée de quartiers, sans qu'une centralité ressorte nettement. Le centre-ville n'est que le centre topographique, mais il n'est pas vraiment différencié des quartiers alentours.]
Partant de l'exemple des quartiers où l'on a fait, avec un très bon résultat, des graffitis sur des tours, les participants considèrent que si le centre-ville d'Allonnes avait l'audace de se doter d'une caractérisation architecturale et esthétique très marquée [voire un peu excentrique], il pourrait devenir un modèle et un moteur pour le changement d'autres quartiers, ainsi qu'un facteur de rayonnement pour la ville.
Les habitants ont la sensation qu'un nouveau potentiel d'Allonnes est en train de prendre forme. [nouvelle ZAC, intégration de plus en plus poussée au Mans, etc.]
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