Volontiers gestionnaires plutôt qu'idéologues, les édiles ébroïciennes dressent le portrait d'une ville qui cherche la bonne distance à Paris, consciente de ses atouts comme de ses faiblesses, et désireuse de bien faire.
Un centre-ville à l'ancienne : voir et être vu.
Les participants ont déclaré que le centre-ville est très utilisé comme lieu de promenade par tous les habitants de la ville, notamment en fin de semaine. Il serait donc un lieu de rencontres important de la ville, pour l'ensemble des habitants, quel que soit leur âge et leur niveau social.
Chacun chez soi. Des lieux de rencontre limités.
La question de la Salle de spectacles et de sa fréquentation ont fait débat pendant la réunion. Certains participants ont signalé avec force que cet équipement culturel, situé dans le quartier de Navarre, n'était pas véritablement accessible à toute la population compte tenu de ses prix élevés. Au contraire, d'autres participants ont déclaré ne rien voir de sélectif, ni dans les prix ni dans l'offre proposés par cet établissement.
D'après les intervenants, le marché de la Madeleine est le plus agréable de la ville, grâce à sa fréquentation et à sa mixité. D'ailleurs, les participants ont souligné que le marché constituait pour eux la seule occasion de se rendre dans ce quartier, à forte composante de population d'origine immigrée.
Un centre-ville replié sur lui-même. Des quartiers en relative autarcie.
Certains habitants ne considèrent pas la proximité et les liaisons directes et rapides avec Paris comme un atout dont pourrait bénéficier la ville dans sa totalité. Pour les habitants du quartier de Navarre, excentré par rapport au centre-ville et à la gare, l'efficacité des transports reliant la capitale à Évreux s'arrête une fois qu'on est arrivé à la gare.
En revenant sur l'efficacité des liaisons avec Paris, les participants ont déclaré qu'Évreux ne disposait pas d'un réseau des transports en mesure de garantir la continuité de la liaison avec Paris, une fois arrivé à la gare de la ville. [Ils perçoivent la proximité à la capitale comme un faux avantage à cause d'un manque de liaisons inter-modales, qui limite l'efficacité de la liaison rapide aux quartiers les plus proches du noyau central.]
Tout en appréciant la diversité de l'offre commerciale du centre-ville, les habitants ont déclaré que la densité des commerces rend parfois difficile le fait de s'arrêter pour discuter ou tout simplement de disposer d'espaces libres et publics, qui ne soient pas consacrés à une activité commerciale. [Il semble donc que le centre-ville manque de lieux capables de répondre à cette demande, comme des places ou des terrasses, etc.]
Les participants ont signalé que cet espace vert, bien qu'il ne soit pas aménagée, est très utilisé comme espace de loisirs, de promenade, de sorties par les familles avec enfants, notamment les résidents du quartier de la Madeleine.
Des voisinages géographiques qui ne correspondent pas aux pratiques des habitants.
Les habitants ont tous été d'accord pour dresser le constat qu'Évreux ne participe pas à la dynamique de relations et d'échanges qui existerait entre ces trois villes, malgré sa position intermédiaire en termes géographiques.
En décrivant leurs pratiques de mobilité hors de la ville dans le cadre des vacances, les habitants ont déclaré ne pas apprécier Deauville à cause de sa haute fréquentation, qui empêcherait de la détente.
Les participants apprécient beaucoup la ville de Rouen en termes d'esthétique du bâti, d'organisation urbaine et d' offre commerciale.
Certains participants ont déclaré préférer se rendre sur la Manche pour profiter de leurs vacances. Ce choix serait dû aux prix moins élevés, à un environnement « plus sauvage » [moins densément bâti] et à de bonnes liaisons de transport avec Évreux [notamment en termes d'embouteillages].
Les participants regrettent que la relation de voisinage avec Paris ne soit fondée que sur des questions logistiques. Évreux permettrait notamment de stocker les produits et les marchandises destinés à la capitale dans des surfaces plus grandes et moins chères. De plus, la rapidité des transports garantirait le transfert facile de ces produits, faisant ainsi de la ville un centre de stockage logistique de la capitale.
Du centre urbain au centre commercial, une évolution vécue négativement.
En décrivant la dynamique de changement du centre-ville et notamment de ses activités et de ses rythmes, les habitants ce sont montrés nostalgiques du temps où l'on pouvait assister à des concerts dans les bistrots. Aujourd'hui, il serait presque impossible d'assister par hasard à un concert dans un café ou dans un bistrot, car les activités commerciales au centre-ville seraient destinées à la consommation de produits et non de loisirs.
Ce n'est pas parce que l'on est près que l'on est proche.
Certains participants ont déclaré ne pas apprécier Deauville comme lieu de vacances à cause du type de populations qu'elle attire, dont le niveau social serait trop nettement supérieur à celui des habitants de Navarre. Cette composante donnerait à la ville un caractère très bourgeois vis-à-vis duquel certains participants ne se sentent pas légitimes.
Se mettre au vert.
Ayant identifié la forêt et les grands espaces verts non exploités comme un des espaces stratégiques de la ville, certains participants souhaiteraient que ces espaces s'insèrent dans un projet intégré de développement économique, en mesure de transformer ce stock en une ressource active et une source d'emploi et de richesse pour la ville.
Concrètement, les habitants proposent d'exploiter « la ressource verte » en formant les générations futures à son exploitation et à son aménagement durable.
Vu la présence du Lycée agricole et la disponibilité de grands espaces verts, certains habitant considèrent stratégique de parier sur le biologique (cultures, formation, marchés, événements, etc.) pour redonner un élan et une spécialisation économique à la ville.
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